Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Centenaire de Frantz Fanon : Ousmane Sonko exhorte la jeunesse africaine à s’inspirer de son héritage



Ousmane Sonko a pris part ce mercredi 17 décembre 2025, au colloque international sur le centenaire de la naissance du penseur panafricaniste Frantz Fanon (1925-1961), au Musée des civilisations noires de Dakar. À cette occasion, le Premier ministre a appelé la jeunesse africaine à s’inspirer de l’héritage intellectuel et de l’engagement de Fanon.
 
Pour Ousmane Sonko, Fanon n’a jamais été un prêcheur de haine. Il a contemplé la violence non comme un idéal, mais comme une conséquence. « Il a espéré ardemment l’avènement d’un homme neuf, délivré du complexe du colonisé comme du complexe du colonisateur. Cet homme nouveau, disait-il, ne se définit ni par la race, ni par la rancœur, ni par la revanche. Il se définit par la liberté retrouvée », a-t-il rappelé, citant cette phrase centrale du penseur martiniquais : « Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir. »
 
S’adressant directement à la jeunesse africaine, le chef du gouvernement a insisté : « Je la répète ici pour la jeunesse africaine : vous êtes cette génération qui ne craint plus de regarder le monde en face et de lui répondre par ses propres mots, ses propres outils, ses propres rêves.
 
« Il n’y a pas de pire trahison que de transformer Fanon en statue »
 
Il a toutefois mis en garde contre toute lecture figée de l’œuvre de Fanon, estimant qu’« il n’y a pas de pire trahison que de transformer Fanon en statue ».
 
Revenant sur les axes du colloque, Ousmane Sonko souligne qu’il faut d’abord aborder la lutte pour la dignité, ce front où se défait l’aliénation et où s’inventent les alternatives décoloniales. Selon lui, il faut « repenser nos langues, nos savoirs, nos imaginaires. Rompre avec la dépendance culturelle et symbolique. Rebâtir des institutions de savoir réellement africaines, réellement libres ».
 
Le Premier ministre a également invité à repenser la place de l’Afrique et de sa diaspora dans un monde en pleine recomposition. Selon lui, il s’agit de « penser une Afrique qui n’est plus un objet, mais un acteur stratégique ; une Afrique qui s’inscrit dans une configuration internationale où l’hégémonie occidentale vacille, où les BRICS redessinent les alliances, où les puissances se déplacent, et où les institutions internationales sont elles-mêmes interrogées par de nouveaux rapports de force ».
 
Il a enfin souligné que cette « réflexion serait incomplète si nous oubliions la diaspora africaine, cette « sixième région » de l’Union africaine ».

Moussa Ndongo

Mercredi 17 Décembre 2025 - 23:35


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter