Moïse est né à une des époques les plus politiquement tendues de l’histoire. Le pharaon d’Égypte était alors au pouvoir dans le pays. Il était si puissant qu’il allait jusqu’à se prendre pour un dieu, sans que personne ne puisse ou n’ose le contredire. Pharaon exerçait sans peine son autorité et son influence sur tout le peuple d’Égypte et avait adopté la stratégie consistant à diviser pour régner. Il avait établi des classes distinctes et avait divisé les gens en groupes divers et en tribus pour mieux les monter les uns contre les autres. Les juifs, enfants d’Israël, avaient été relégués au niveau le plus bas de la société égyptienne; ils étaient esclaves ou serviteurs. La famille de Moïse faisait partie des enfants d’Israël.
À l’époque, l’Égypte était la superpuissance mondiale et le pouvoir reposait entre les mains d’une poignée de personnes. Pharaon et ses ministres dirigeaient le pays comme si la vie des citoyens n’avait aucune valeur. Il y avait, dans la situation politique de l’époque, des similitudes avec celle du 21e siècle. À une époque où les jeunes, dans plusieurs pays, sont utilisés comme chair à canon dans les intrigues politiques et militaires des puissants de ce monde, l’histoire de Moïse est particulièrement pertinente. Selon l’érudit musulman Ibn Kathir, les enfants d’Israël parlaient parfois, entre eux, d’un fils de leur nation qui allait lutter pour détrôner Pharaon. Peut-être s’agissait-il d’une rêverie, d’un espoir qu’ils entretenaient, eux qui étaient particulièrement opprimés, ou encore une ancienne prophétie transmise de génération en génération…
La naissance de Moïse
Les rêves avaient joué un important rôle dans l’histoire de Joseph et, dans l’histoire de Moïse, le sort des enfants d’Israël fut également affecté par un rêve. En effet, Pharaon avait rêvé qu’un fils des enfants d’Israël allait devenir un homme et saisir son trône. Fidèle à lui-même, il réagit avec une extrême arrogance et donna l’ordre de tuer tout enfant mâle issu des enfants d’Israël. Mais ses ministres comprirent que cela allait mener à l’extermination complète des enfants d’Israël et, donc, à la ruine économique de l’Égypte. Pharaon modifia alors son ordre : les enfants mâles seraient tués une année, mais épargnés l’année suivante. Pharaon devint si obsédé par son idée qu’il alla jusqu’à envoyer des espions et des agents sur le terrain pour détecter les femmes enceintes. Lorsque la mère de Moïse tomba enceinte de celui qui allait enfin libérer le peuple d’Israël, elle dissimula sa grossesse. Mais Dieu souhaitait rendre service aux faibles et aux opprimés et les plans de Pharaon furent déjoués :
« Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été opprimés sur terre et faire d’eux des exemples (à suivre) et des héritiers. Nous voulions les établir fermement sur terre et réaliser sous les yeux de Pharaon, de Haman et de leurs troupes ce qu’ils redoutaient tant de leur part. » (Coran 28:5-6)
Moïse naquit durant une année où les fils des enfants d’Israël devaient être mis à mort, à leur naissance, sur ordre de Pharaon. Des agents du pouvoir parcouraient les rues et s’introduisaient dans les maisons à la recherche de femmes enceintes. C’est pourquoi la mère de Moïse dissimula sa grossesse du mieux qu’elle le pouvait. C’est ainsi que Moïse vint au monde. Un garçon. Le cœur de ses parents dut sauter de joie et de peur simultanément. La mère de Moïse était une femme pieuse, qui craignait Dieu; alors en ce moment de désespoir, elle se tourna vers Lui et Il lui inspira ce qu’elle devait faire.
« Alors Nous révélâmes à la mère de Moïse : « Allaite-le. Et quand tu craindras pour sa vie, jette-le dans la rivière. N’aie nulle crainte et ne t’afflige pas! Nous te le rendrons et ferons de lui (l’un) de Nos messagers. » (Coran 28:7) La mère de Moïse venait tout juste de passer plusieurs mois à tenter de dissimuler sa grossesse et maintenant qu’elle tenait son bébé serré contre elle, Dieu lui demandait de le mettre à la rivière. Non pas un petit cours d’eau, mais le gigantesque Nil, avec ses forts courants. Elle dut penser, en elle-même, que faire cela équivaudrait à le condamner à mort.
Mais elle décida de placer toute sa confiance en Dieu, qui lui avait dit : « N’aie nulle crainte et ne t’afflige pas! Nous te le rendrons… ». Elle fabriqua un panier à l’épreuve de l’eau, y installa son minuscule bébé et le déposa sur l’eau. Ibn Kathir rapporte qu’au moment où elle déposa le panier sur l’eau, le courant s’apaisa et transporta le panier tout doucement. La mère de Moïse donna l’ordre à sa fille d’avancer doucement à travers les roseaux pour suivre le parcours du panier emportant son frère.
Le panier et son précieux chargement descendit le cours du Nil, passant inaperçu devant des maisons, des bateaux et des gens, et s’arrêta net devant le palais de Pharaon. Alors qu’un habitant du palais retirait le panier de l’eau, la sœur de Moïse observait la scène, la peur au ventre. La nouvelle dut être cruelle pour sa mère, mais les événements qui suivirent démontrèrent sans l’ombre d’un doute que la promesse de Dieu se réalise toujours. Moïse fut amené chez Asiya, l’épouse de Pharaon. Contrairement à son arrogant mari, c’était une femme pieuse et pleine de compassion. Dieu ouvrit son cœur et lorsqu’elle regarda le bébé qui reposait dans le panier, elle ressentit immédiatement de l’amour pour lui. Elle et son mari avaient jusque-là été incapables de concevoir un enfant et ce bébé venait éveiller en elle son instinct maternel. Elle le serra contre son cœur et demanda à son mari de l’accepter au sein de leur famille.
Asiya fit venir des nourrices au palais, mais le nourrisson refusa de téter chacune d’entre elles. Cela cause une grande détresse, chez elle; l’agitation se répandit dans le palais, les servantes d’Asiya s’affairaient autour d’elle, l’esprit si préoccupé par ce problème à régler que nulle ne remarqua la présence de la sœur de Moïse parmi elles. Elle prit son courage à deux mains et s’avança pour proposer une solution. Elle dit qu’elle connaissait une femme en mesure d’allaiter le nouveau-né et de lui apporter toute l’affection dont il aurait besoin.
Les retrouvailles entre Moïse
La mère de Moïse était chez elle, le cœur rempli de chagrin et si agitée qu’elle passa bien près de tout révéler. Dieu la délivra de son tourment : sa fille fit irruption chez elle, à bout de souffle, et lui raconta ce qu’il était advenu de Moïse. La mère et la fille ne perdirent pas de temps et se précipitèrent au palais. Lorsque Moïse fut mis entre les bras de sa véritable mère, il se tourna immédiatement vers son sein et se mit à téter. Selon Ibn Kathir, tous les habitants du palais, y compris Pharaon lui-même, furent à la fois étonnés et soulagés. Pharaon demanda à la mère de Moïse qui elle était et elle répondit : « Je suis une femme qui produit du lait sucré et qui dégage une odeur sucrée et aucun nourrisson ne me refuse. » Pharaon accepta cette réponse et c’est ainsi que Moïse fut retourné à sa mère et, plus tard, élevé au palais comme un véritable prince d’Égypte.
Ibn Kathir relate qu’un jour, alors qu’il déambulait dans la ville, Moïse vit deux hommes se battre. L’un était israélite et l’autre, égyptien. L’israélite reconnut Moïse et l’appela à son secours. Moïse s’interposa alors et envoya un puissant coup de poing à l’Égyptien. Ce dernier s’écroula et mourut quasi instantanément. Moïse fut submergé de chagrin. Il connaissait sa force extraordinaire, mais jamais il n’aurait cru être capable de tuer quelqu’un d’un seul coup de poing. Toutefois, le jour suivant, il vit le même Israélite impliqué dans une autre bagarre. Il comprit qu’il s’agissait d’un faiseur de troubles et s’approcha de lui pour lui reprocher son comportement. L’Israélite vit Moïse se diriger dans sa direction et, pris de peur, cria : « Vas-tu me tuer comme tu as tué ce misérable, hier? » En entendant cela, son opposant, un Égyptien, tourna les talons et alla dénoncer Moïse aux autorités. Plus tard, ce jour-là, une personne vint voir Moïse pour lui dire que les autorités avaient décidé de l’arrêter et qu’elles allaient probablement le condamner à mort pour son crime de la veille.
Moïse quitte Maydan
Moïse quitta immédiatement la ville, sans même prendre la peine de retourner chez lui pour prendre des vêtements ou préparer des provisions. Il marcha dans le désert, en direction de Madyan, situé, à l’époque, entre la Syrie et l’Égypte. Le cœur rempli d’angoisse, il marcha droit devant, terrifié à l’idée de se retourner et de voir des soldats lancés à sa poursuite. Il marcha sans relâche, jusqu’à ce que ses souliers s’usent complètement et qu’il se trouve obligé de marcher pieds nus, sur le sable brûlant. Éreinté, affamé et presque mort de soif, il se força à poursuivre son chemin, jusqu’à ce qu’il arrive à un point d’eau. Puis, il se jeta par terre, à l’ombre d’un arbre.
La mort dans la chaleur accablante du désert égyptien était l’issue la plus probable du difficile périple de Moïse. Mais, encore une fois, l’histoire de Moïse nous rappelle une vérité fondamentale : si un croyant se soumet entièrement à Dieu, Dieu s’occupera de lui et lui fournira ce dont il a besoin au moment où il s’y attend le moins. Dieu remplacera sa faiblesse par de la force et son échec par une victoire. En arrivant à l’oasis, Moïse dut se croire au Paradis en voyant l’eau et en trouvant une ombre sous laquelle se reposer. Mais il n’était pas seul dans cette oasis. En effet, l’endroit était entouré de bergers venus abreuver leurs bêtes.
Moïse se jeta au sol, sous un arbre, reconnaissant d’avoir enfin un peu d’ombre. Comme il reprenait son souffle, il remarqua deux femmes accompagnées de leur troupeau de moutons. Elles se tenaient à l’écart, hésitant à s’approcher du point d’eau. Moïse était un homme d’honneur. Même s’il était exténué et déshydraté, il ne pouvait supporter de voir ces femmes se tenir à l’écart, de crainte d’être bousculées si elles tentaient de s’approcher du point d’eau. Il alla vers elles et leur demanda pourquoi les hommes de leur famille ne s’étaient pas acquittés de cette tâche. Les deux jeunes femmes expliquèrent que leur père était âgé et que la tâche de s’occuper des moutons leur revenait, désormais.
Il prit alors sur lui-même de guider leurs moutons jusqu’au point d’eau, où il se fraya aisément un chemin parmi les autres hommes. Après avoir fait boire les bêtes, il sentit ses forces le quitter, car il était toujours sous l’effet du long voyage qu’il venait de faire. Il s’installa à l’ombre d’un arbre, à même le sol, et se mit à prier Dieu. Il dit : « Ô Seigneur, quel que soit le bien que Tu es en mesure de faire descendre vers moi, j’en ai sûrement besoin, en ce moment. » Un peu plus tard, une des deux femmes revint voir Moïse. Avec modestie et timidité, elle dit à Moïse : « Mon père aimerait vous récompenser pour votre gentillesse et il vous invite donc chez nous. » Moïse se leva et la suivit jusque chez son père. Une fois sur place, il s’installa avec le vieil homme et lui raconta son histoire. Ce dernier apaisa ses craintes et lui confirma qu’il avait bel et bien traversé la frontière égyptienne; il se trouvait maintenant à Madyan et à l’abri des autorités qui étaient à ses trousses. Le vieil homme décida donc d’offrir à Moïse la sécurité et le confort de sa propre famille et il lui proposa une de ses filles en mariage à une condition : qu’il travaille pour lui (le père) pour une période de huit ans, ou de dix ans si Moïse acceptait de rester deux années de plus. Moïse était un étranger dans une contrée étrangère. Il se sentait seul et à bout de forces, mais Dieu avait entendu son invocation et lui avait apporté soutien, sécurité et confort d’une source qu’il n’aurait jamais soupçonnée.
Moïse (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) épousa l’une des deux filles qu’il avait aidées au point d’eau et passa les dix années suivantes à travailler avec son père et à élever sa propre famille. Sa nouvelle vie était somme toute paisible; il n’avait pas à endurer les intrigues de la cour égyptienne ni à assister, impuissant, à l’oppression de son peuple, les enfants d’Israël. Durant son long séjour à Madyan, Moïse fut berger. Le prophète Mohammed nous a appris, dans un hadith, que tous les prophètes de Dieu furent bergers à un moment de leur vie. Il y a, dans cette tâche de garder les moutons, de précieuses leçons à retenir. Le berger mène une vie tranquille et essentiellement solitaire, ce qui lui donne beaucoup de temps pour réfléchir et méditer sur le sens de la vie.
Après que Moïse eût complété son service auprès de son beau-père, il commença à avoir le mal du pays. Sa famille lui manquait, de même que sa contrée d’origine. Même s’il craignait ce qui pouvait lui arriver s’il y retournait, son désir de revoir son pays prit le dessus. Il réunit les membres de sa famille et entreprit, avec eux, le long voyage jusqu’en Égypte.
À suivre…
À l’époque, l’Égypte était la superpuissance mondiale et le pouvoir reposait entre les mains d’une poignée de personnes. Pharaon et ses ministres dirigeaient le pays comme si la vie des citoyens n’avait aucune valeur. Il y avait, dans la situation politique de l’époque, des similitudes avec celle du 21e siècle. À une époque où les jeunes, dans plusieurs pays, sont utilisés comme chair à canon dans les intrigues politiques et militaires des puissants de ce monde, l’histoire de Moïse est particulièrement pertinente. Selon l’érudit musulman Ibn Kathir, les enfants d’Israël parlaient parfois, entre eux, d’un fils de leur nation qui allait lutter pour détrôner Pharaon. Peut-être s’agissait-il d’une rêverie, d’un espoir qu’ils entretenaient, eux qui étaient particulièrement opprimés, ou encore une ancienne prophétie transmise de génération en génération…
La naissance de Moïse
Les rêves avaient joué un important rôle dans l’histoire de Joseph et, dans l’histoire de Moïse, le sort des enfants d’Israël fut également affecté par un rêve. En effet, Pharaon avait rêvé qu’un fils des enfants d’Israël allait devenir un homme et saisir son trône. Fidèle à lui-même, il réagit avec une extrême arrogance et donna l’ordre de tuer tout enfant mâle issu des enfants d’Israël. Mais ses ministres comprirent que cela allait mener à l’extermination complète des enfants d’Israël et, donc, à la ruine économique de l’Égypte. Pharaon modifia alors son ordre : les enfants mâles seraient tués une année, mais épargnés l’année suivante. Pharaon devint si obsédé par son idée qu’il alla jusqu’à envoyer des espions et des agents sur le terrain pour détecter les femmes enceintes. Lorsque la mère de Moïse tomba enceinte de celui qui allait enfin libérer le peuple d’Israël, elle dissimula sa grossesse. Mais Dieu souhaitait rendre service aux faibles et aux opprimés et les plans de Pharaon furent déjoués :
« Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été opprimés sur terre et faire d’eux des exemples (à suivre) et des héritiers. Nous voulions les établir fermement sur terre et réaliser sous les yeux de Pharaon, de Haman et de leurs troupes ce qu’ils redoutaient tant de leur part. » (Coran 28:5-6)
Moïse naquit durant une année où les fils des enfants d’Israël devaient être mis à mort, à leur naissance, sur ordre de Pharaon. Des agents du pouvoir parcouraient les rues et s’introduisaient dans les maisons à la recherche de femmes enceintes. C’est pourquoi la mère de Moïse dissimula sa grossesse du mieux qu’elle le pouvait. C’est ainsi que Moïse vint au monde. Un garçon. Le cœur de ses parents dut sauter de joie et de peur simultanément. La mère de Moïse était une femme pieuse, qui craignait Dieu; alors en ce moment de désespoir, elle se tourna vers Lui et Il lui inspira ce qu’elle devait faire.
« Alors Nous révélâmes à la mère de Moïse : « Allaite-le. Et quand tu craindras pour sa vie, jette-le dans la rivière. N’aie nulle crainte et ne t’afflige pas! Nous te le rendrons et ferons de lui (l’un) de Nos messagers. » (Coran 28:7) La mère de Moïse venait tout juste de passer plusieurs mois à tenter de dissimuler sa grossesse et maintenant qu’elle tenait son bébé serré contre elle, Dieu lui demandait de le mettre à la rivière. Non pas un petit cours d’eau, mais le gigantesque Nil, avec ses forts courants. Elle dut penser, en elle-même, que faire cela équivaudrait à le condamner à mort.
Mais elle décida de placer toute sa confiance en Dieu, qui lui avait dit : « N’aie nulle crainte et ne t’afflige pas! Nous te le rendrons… ». Elle fabriqua un panier à l’épreuve de l’eau, y installa son minuscule bébé et le déposa sur l’eau. Ibn Kathir rapporte qu’au moment où elle déposa le panier sur l’eau, le courant s’apaisa et transporta le panier tout doucement. La mère de Moïse donna l’ordre à sa fille d’avancer doucement à travers les roseaux pour suivre le parcours du panier emportant son frère.
Le panier et son précieux chargement descendit le cours du Nil, passant inaperçu devant des maisons, des bateaux et des gens, et s’arrêta net devant le palais de Pharaon. Alors qu’un habitant du palais retirait le panier de l’eau, la sœur de Moïse observait la scène, la peur au ventre. La nouvelle dut être cruelle pour sa mère, mais les événements qui suivirent démontrèrent sans l’ombre d’un doute que la promesse de Dieu se réalise toujours. Moïse fut amené chez Asiya, l’épouse de Pharaon. Contrairement à son arrogant mari, c’était une femme pieuse et pleine de compassion. Dieu ouvrit son cœur et lorsqu’elle regarda le bébé qui reposait dans le panier, elle ressentit immédiatement de l’amour pour lui. Elle et son mari avaient jusque-là été incapables de concevoir un enfant et ce bébé venait éveiller en elle son instinct maternel. Elle le serra contre son cœur et demanda à son mari de l’accepter au sein de leur famille.
Asiya fit venir des nourrices au palais, mais le nourrisson refusa de téter chacune d’entre elles. Cela cause une grande détresse, chez elle; l’agitation se répandit dans le palais, les servantes d’Asiya s’affairaient autour d’elle, l’esprit si préoccupé par ce problème à régler que nulle ne remarqua la présence de la sœur de Moïse parmi elles. Elle prit son courage à deux mains et s’avança pour proposer une solution. Elle dit qu’elle connaissait une femme en mesure d’allaiter le nouveau-né et de lui apporter toute l’affection dont il aurait besoin.
Les retrouvailles entre Moïse
La mère de Moïse était chez elle, le cœur rempli de chagrin et si agitée qu’elle passa bien près de tout révéler. Dieu la délivra de son tourment : sa fille fit irruption chez elle, à bout de souffle, et lui raconta ce qu’il était advenu de Moïse. La mère et la fille ne perdirent pas de temps et se précipitèrent au palais. Lorsque Moïse fut mis entre les bras de sa véritable mère, il se tourna immédiatement vers son sein et se mit à téter. Selon Ibn Kathir, tous les habitants du palais, y compris Pharaon lui-même, furent à la fois étonnés et soulagés. Pharaon demanda à la mère de Moïse qui elle était et elle répondit : « Je suis une femme qui produit du lait sucré et qui dégage une odeur sucrée et aucun nourrisson ne me refuse. » Pharaon accepta cette réponse et c’est ainsi que Moïse fut retourné à sa mère et, plus tard, élevé au palais comme un véritable prince d’Égypte.
Ibn Kathir relate qu’un jour, alors qu’il déambulait dans la ville, Moïse vit deux hommes se battre. L’un était israélite et l’autre, égyptien. L’israélite reconnut Moïse et l’appela à son secours. Moïse s’interposa alors et envoya un puissant coup de poing à l’Égyptien. Ce dernier s’écroula et mourut quasi instantanément. Moïse fut submergé de chagrin. Il connaissait sa force extraordinaire, mais jamais il n’aurait cru être capable de tuer quelqu’un d’un seul coup de poing. Toutefois, le jour suivant, il vit le même Israélite impliqué dans une autre bagarre. Il comprit qu’il s’agissait d’un faiseur de troubles et s’approcha de lui pour lui reprocher son comportement. L’Israélite vit Moïse se diriger dans sa direction et, pris de peur, cria : « Vas-tu me tuer comme tu as tué ce misérable, hier? » En entendant cela, son opposant, un Égyptien, tourna les talons et alla dénoncer Moïse aux autorités. Plus tard, ce jour-là, une personne vint voir Moïse pour lui dire que les autorités avaient décidé de l’arrêter et qu’elles allaient probablement le condamner à mort pour son crime de la veille.
Moïse quitte Maydan
Moïse quitta immédiatement la ville, sans même prendre la peine de retourner chez lui pour prendre des vêtements ou préparer des provisions. Il marcha dans le désert, en direction de Madyan, situé, à l’époque, entre la Syrie et l’Égypte. Le cœur rempli d’angoisse, il marcha droit devant, terrifié à l’idée de se retourner et de voir des soldats lancés à sa poursuite. Il marcha sans relâche, jusqu’à ce que ses souliers s’usent complètement et qu’il se trouve obligé de marcher pieds nus, sur le sable brûlant. Éreinté, affamé et presque mort de soif, il se força à poursuivre son chemin, jusqu’à ce qu’il arrive à un point d’eau. Puis, il se jeta par terre, à l’ombre d’un arbre.
La mort dans la chaleur accablante du désert égyptien était l’issue la plus probable du difficile périple de Moïse. Mais, encore une fois, l’histoire de Moïse nous rappelle une vérité fondamentale : si un croyant se soumet entièrement à Dieu, Dieu s’occupera de lui et lui fournira ce dont il a besoin au moment où il s’y attend le moins. Dieu remplacera sa faiblesse par de la force et son échec par une victoire. En arrivant à l’oasis, Moïse dut se croire au Paradis en voyant l’eau et en trouvant une ombre sous laquelle se reposer. Mais il n’était pas seul dans cette oasis. En effet, l’endroit était entouré de bergers venus abreuver leurs bêtes.
Moïse se jeta au sol, sous un arbre, reconnaissant d’avoir enfin un peu d’ombre. Comme il reprenait son souffle, il remarqua deux femmes accompagnées de leur troupeau de moutons. Elles se tenaient à l’écart, hésitant à s’approcher du point d’eau. Moïse était un homme d’honneur. Même s’il était exténué et déshydraté, il ne pouvait supporter de voir ces femmes se tenir à l’écart, de crainte d’être bousculées si elles tentaient de s’approcher du point d’eau. Il alla vers elles et leur demanda pourquoi les hommes de leur famille ne s’étaient pas acquittés de cette tâche. Les deux jeunes femmes expliquèrent que leur père était âgé et que la tâche de s’occuper des moutons leur revenait, désormais.
Il prit alors sur lui-même de guider leurs moutons jusqu’au point d’eau, où il se fraya aisément un chemin parmi les autres hommes. Après avoir fait boire les bêtes, il sentit ses forces le quitter, car il était toujours sous l’effet du long voyage qu’il venait de faire. Il s’installa à l’ombre d’un arbre, à même le sol, et se mit à prier Dieu. Il dit : « Ô Seigneur, quel que soit le bien que Tu es en mesure de faire descendre vers moi, j’en ai sûrement besoin, en ce moment. » Un peu plus tard, une des deux femmes revint voir Moïse. Avec modestie et timidité, elle dit à Moïse : « Mon père aimerait vous récompenser pour votre gentillesse et il vous invite donc chez nous. » Moïse se leva et la suivit jusque chez son père. Une fois sur place, il s’installa avec le vieil homme et lui raconta son histoire. Ce dernier apaisa ses craintes et lui confirma qu’il avait bel et bien traversé la frontière égyptienne; il se trouvait maintenant à Madyan et à l’abri des autorités qui étaient à ses trousses. Le vieil homme décida donc d’offrir à Moïse la sécurité et le confort de sa propre famille et il lui proposa une de ses filles en mariage à une condition : qu’il travaille pour lui (le père) pour une période de huit ans, ou de dix ans si Moïse acceptait de rester deux années de plus. Moïse était un étranger dans une contrée étrangère. Il se sentait seul et à bout de forces, mais Dieu avait entendu son invocation et lui avait apporté soutien, sécurité et confort d’une source qu’il n’aurait jamais soupçonnée.
Moïse (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) épousa l’une des deux filles qu’il avait aidées au point d’eau et passa les dix années suivantes à travailler avec son père et à élever sa propre famille. Sa nouvelle vie était somme toute paisible; il n’avait pas à endurer les intrigues de la cour égyptienne ni à assister, impuissant, à l’oppression de son peuple, les enfants d’Israël. Durant son long séjour à Madyan, Moïse fut berger. Le prophète Mohammed nous a appris, dans un hadith, que tous les prophètes de Dieu furent bergers à un moment de leur vie. Il y a, dans cette tâche de garder les moutons, de précieuses leçons à retenir. Le berger mène une vie tranquille et essentiellement solitaire, ce qui lui donne beaucoup de temps pour réfléchir et méditer sur le sens de la vie.
Après que Moïse eût complété son service auprès de son beau-père, il commença à avoir le mal du pays. Sa famille lui manquait, de même que sa contrée d’origine. Même s’il craignait ce qui pouvait lui arriver s’il y retournait, son désir de revoir son pays prit le dessus. Il réunit les membres de sa famille et entreprit, avec eux, le long voyage jusqu’en Égypte.
À suivre…
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