Elles sont une dizaine de femmes à quitter le POC pour aller chercher du bois, et vont devoir marcher près de trois heures pour atteindre un endroit propice. Une sortie groupée, car le danger rôde. « Avant, dès qu’une femme ou deux sortaient, elles se faisaient attaquer et souvent violer. Maintenant, on bouge groupées, on se sent plus en sécurité. Il y a aussi des animaux sauvages. Hier, quelqu’un a été tué par un lion. Donc même en groupe, on a peur », explique Nyadomot.
Les casques bleus de la mission UNMISS escortent certains groupes mais tout le monde ne peut pas être accompagné. Nyakwepo, qui vit au camp depuis quatre ans, part donc elle aussi en groupe, sans être rassurée. « Même quand vous êtes avec dix femmes, si vous êtes attaquées par un homme armé, c’est difficile de faire quoi que ce soit. Il peut faire ce qu’il veut de vous avec son arme », dit-elle.
Nyakandea fouille dans les environs du camp à la recherche d’herbes à brûler. À plus de 70 ans, elle n’est plus capable de partir en brousse. « Je coupe des herbes hautes de la rivière pour les vendre. Je n’ai plus la force de marcher loin et de transporter du bois. Tous ces gens qui vont en brousse, plus le temps passe, plus ils doivent aller loin car on n’en trouve plus dans les environs. Et plus on s’éloigne, plus on risque une attaque », déplore-t-elle.
Les sorties en groupe apportent une protection très limitée. Une fois arrivées sur les bons sites, les femmes se séparent pour ramasser leur bois. C’est à ce moment-là que certains criminels en profitent pour attaquer.
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