
Le 1er décembre 1944, des dizaines, voire des centaines de tirailleurs africains sont massacrés à Tiaroye, dans la banlieue de Dakar, par l’armée coloniale française. Huit décennies plus tard, cet épisode tragique continue de hanter les mémoires. Une nouvelle dynamique, lancée par le Premier ministre Ousmane Sonko, entend briser le silence historique autour de cette tuerie coloniale restée impunie.
Le 19 février 2025, Sonko a officiellement lancé une campagne d’excavations archéologiques sur le site du massacre. L’objectif est triple : faire toute la lumière sur les circonstances du drame, identifier le nombre exact de victimes et initier une démarche de justice historique et symbolique.
Dans un micro-trottoir diffusé récemment sur les réseaux sociaux, plusieurs habitants de Dakar se sont exprimés sur l’importance de cette initiative. Pour eux, la vérité historique est indispensable à toute démarche de réparation. Comme le souligne un intervenant : « Une injustice, qu’elle dure 100 ans ou 100 heures, reste une injustice. Elle doit être réparée à tout moment ».
La demande de réparations prend ici plusieurs formes. Pour certains, elle devrait être financière, pour d’autres, elle passe aussi par une reconnaissance symbolique des faits et la transmission de la mémoire. « La réparation est multiforme, elle peut être pécuniaire ou d’autres formes... même un pardon symbolique peut être un début », déclare un citoyen interrogé dans la vidéo.
La quête de vérité avance : « Ces fouilles-là permettraient quand même de faire de grandes avancées pour découvrir la vérité dans cette histoire », estime un autre intervenant. Les doutes autour de la version officielle, en particulier celle fournie par les autorités françaises, renforcent la nécessité d’un travail indépendant. « Si c’est la France qui donne les chiffres, là ça peut avoir des problèmes », prévient un jeune Dakarois.
Le sentiment d’injustice traverse toutes les prises de parole. La responsabilité française est pointée du doigt, et le crime colonial ne doit pas rester sans suite : « La France, elle est responsable... un crime de guerre, on peut discuter, mais il faut que ce soit très clair », affirme l’un des témoins.
L’émotion populaire s’exprime aussi dans l’art. Le musicien guinéen Elie Kamano a récemment sorti un clip poignant sur le massacre de Tiaroye, appelant à la mémoire et à la justice pour les descendants de ces soldats oubliés.
Ce réveil mémoriel s’inscrit dans une volonté plus large de rupture avec l’impunité historique dont jouit encore la France en Afrique. Pour les autorités sénégalaises, il ne s’agit pas seulement de faire œuvre de mémoire, mais d’exiger des réparations à la hauteur de la tragédie. Le massacre de Tiaroye est devenu un symbole : celui d’une époque d’arrogance coloniale qui doit impérativement prendre fin. Le temps est venu de rendre justice aux victimes et de clore ce chapitre sombre par un acte de reconnaissance et de réparation.
Par AWA DEMBELE
Le 19 février 2025, Sonko a officiellement lancé une campagne d’excavations archéologiques sur le site du massacre. L’objectif est triple : faire toute la lumière sur les circonstances du drame, identifier le nombre exact de victimes et initier une démarche de justice historique et symbolique.
Dans un micro-trottoir diffusé récemment sur les réseaux sociaux, plusieurs habitants de Dakar se sont exprimés sur l’importance de cette initiative. Pour eux, la vérité historique est indispensable à toute démarche de réparation. Comme le souligne un intervenant : « Une injustice, qu’elle dure 100 ans ou 100 heures, reste une injustice. Elle doit être réparée à tout moment ».
La demande de réparations prend ici plusieurs formes. Pour certains, elle devrait être financière, pour d’autres, elle passe aussi par une reconnaissance symbolique des faits et la transmission de la mémoire. « La réparation est multiforme, elle peut être pécuniaire ou d’autres formes... même un pardon symbolique peut être un début », déclare un citoyen interrogé dans la vidéo.
La quête de vérité avance : « Ces fouilles-là permettraient quand même de faire de grandes avancées pour découvrir la vérité dans cette histoire », estime un autre intervenant. Les doutes autour de la version officielle, en particulier celle fournie par les autorités françaises, renforcent la nécessité d’un travail indépendant. « Si c’est la France qui donne les chiffres, là ça peut avoir des problèmes », prévient un jeune Dakarois.
Le sentiment d’injustice traverse toutes les prises de parole. La responsabilité française est pointée du doigt, et le crime colonial ne doit pas rester sans suite : « La France, elle est responsable... un crime de guerre, on peut discuter, mais il faut que ce soit très clair », affirme l’un des témoins.
L’émotion populaire s’exprime aussi dans l’art. Le musicien guinéen Elie Kamano a récemment sorti un clip poignant sur le massacre de Tiaroye, appelant à la mémoire et à la justice pour les descendants de ces soldats oubliés.
Ce réveil mémoriel s’inscrit dans une volonté plus large de rupture avec l’impunité historique dont jouit encore la France en Afrique. Pour les autorités sénégalaises, il ne s’agit pas seulement de faire œuvre de mémoire, mais d’exiger des réparations à la hauteur de la tragédie. Le massacre de Tiaroye est devenu un symbole : celui d’une époque d’arrogance coloniale qui doit impérativement prendre fin. Le temps est venu de rendre justice aux victimes et de clore ce chapitre sombre par un acte de reconnaissance et de réparation.
Par AWA DEMBELE
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