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Veille de Noël morose au marché Bignona : entre flambée des prix, précarité et appels à la modernisation



À moins de 24 heures de la célébration de la naissance de Jésus-Christ, l’effervescence habituelle des veilles de fêtes tarde à se manifester au célèbre marché Bignona. Entre hausse des prix, précarité économique et appels à la modernisation, les acteurs du secteur de la viande de porc et les commerçants de légumes tirent la sonnette d'alarme.
 
​Au cœur du marché, l’ambiance est loin d’être celle des grands jours. Pourtant, c’est ici que bat le pouls de la filière porcine à Dakar. Gaston Gomis, vendeur, rappelle l’importance de cette économie circulaire : « Si nous gagnons 2 millions, nous allons les donner aux gens du village. Ce sont eux qui nous vendent les porcs à Ndiaga Niaw, Fadiouth ou Kaolack. C’est une chaîne continue».
 
​Derrière les étals, un constat frappe : la relève est là. Gaston pointe du doigt la foule de jeunes qui s'activent : « Plus de 500 jeunes travaillent ici comme livreurs, vendeurs ou à l’abattoir. Les pères de famille ont passé le relais ».
 
​Mais cette vitalité se heurte à un manque de structures. Habillés de tee-shirts à leurs propres logos, ces jeunes réclament une reconnaissance officielle. Gaston interpelle directement les autorités, du maire au Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour une modernisation urgente du marché.
 
​« Le pays est dur, le kilogramme de porc grimpe à 4 000 F CFA»
​Un peu plus loin, Viviane Mendy affiche un sourire de circonstance malgré une clientèle qui « se fait désirer ». Pour elle, le verdict est sans appel : le prix freine les ardeurs. « Le kilogramme est maintenant à 4 000 francs. D'habitude, à cette heure, nous sommes débordés. Aujourd'hui, certains disent que le pays est difficile », confie-t-elle.
 
​Même son de cloche chez Anne Marie Thérèse Gomis, qui espère un sursaut de dernière minute : « Comme la fête tombe en milieu de semaine, les gens travaillent peut-être encore. On espère que d'ici ce soir, l'affluence sera là ».

Contraintes économiques
​Malgré la cherté de la vie, certains refusent de sacrifier la tradition. Pascal Coly, habitant de la cité millionnaire, est venu chercher sa viande pour honorer le repas familial. « Ce n’est pas à la portée de toutes les bourses. En tant que catholique, pour célébrer la naissance du Christ, il n'y a pas de prix. Faire plaisir à sa famille, c'est une prière», admet-il. Il regarde déjà vers 2026, espérant une année meilleure sur le plan économique.
 
​Au marché Castor, les vendeuses de légumes comme Maman Keita peinent également à écouler leur marchandise. Entre les clients qui ne prennent plus qu'un seul panier au lieu de trois et les contrôles qui les délogent, la situation est précaire.
 
​Le cri de cœur le plus poignant vient d'Awa Coly, rencontrée un peu plus loin. Travailleuse domestique orpheline, elle ne fêtera rien cette année : « Si je vous disais que je n'ai même pas 5 francs sur moi, c'est la vérité. Je n'ai rien du tout pour la fête. Partout où tu vas, c'est la même souffrance ».
 

Veille de Noël morose au marché Bignona : entre flambée des prix, précarité et appels à la modernisation



Mercredi 24 Décembre 2025 - 20:12


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