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Violence en Casamance: un braquage fait trois morts

La violence a refait surface en Casamance. Les braquages se multiplient et les victimes se comptent. Ce lundi, trois morts sont enregistrés à l’issue d’une opération de bandes armées sur l’axe Bignona-Diouloulou. Quelques heures après une femme a sauté sur une mine aux alentours de Kaguitt. Les facilitateurs pour le retour de la paix sont désorientés et ne savent plus où donner de la tête.



La Casamance, la zone rouge du territoire sénégalais du fait de ses braquages et bandes armées qui sévissent sans pitié
La Casamance, la zone rouge du territoire sénégalais du fait de ses braquages et bandes armées qui sévissent sans pitié
Un braquage d’une bande armée a fait trois morts ce lundi vers 2heures du matin sur l’axe Bignona-Diouloulou. Ces éléments supposés appartenir au MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance) ont ouvert le feu sur un véhicule frigorifique en provenance de Kafountine. Le propriétaire de cette fourgonnette, El Hadji Babou Ndiaye, par ailleurs mareyeur a été ainsi criblé de balles. Il est mort sur le coup.

Quelques heures après, cette même bande s’en est prise à une camionnette transportant des noix d’anacarde en partance pour Gambie. Le chauffeur ayant refusé d’obtempérer à plusieurs sommations, ces braqueurs ont ouvert le feu sur le véhicule. Le chauffeur perd le contrôle de la voiture et termine sa course contre un arbre. Le conducteur et son apprenti sont restés coincés pendant longtemps dans la camionnette qui a cogné un arbre. Les sapeurs pompiers qui ont intervenu au petit matin ont extirpé les corps de Fassou Sané et de Filly sané sans vie qu’ils ont déposé à la morgue de l’hôpital régional de Ziguinchor.

El Hadji Babou Ndiaye, Fassou Sané et de Filly Sané ont été les trois victimes du braquage. Selon certaines sources, cette bande armée serait la même qui a pillé les boutiques de Thionk-Essyl et tiré sur des militaires et des populations civiles à Moulomp toujours dans le département de Bignona.

Le malheur ne venant jamais seul, une dame du nom de Niaffouna a sauté sur une mine à Kourel, un village qui se trouve non loin de Kaguitt dans la communauté rurale de Nyassia. Elle a été admise au bloc opératoire de l’hôpital régional de Ziguinchor.

La RFM qui a donné l’information sur ce braquage a interrogé le directeur de la DAGAT et ancien gouverneur de Dakar, Saliou Sambou facilitateur dans ce conflit. «C’est désolant de voir que l’accalmie a été rompue et de constater la recrudescence de braquages. Nous ne comprenons pas. En vérité le dossier de la Casamance est très difficile et on a l’impression qu’il y a certains qui souhaitent que cette guerre continue. Nous sommes vraiment désolés».

Le coordonnateur de l’Alliance pour la paix en Casamance a fait savoir que «cette recrudescence inquiète tout le monde et nous ne comprenons pas compte tenu de l’accalmie qu’il y a eu et des démarches entreprises».

Saliou Sambou a expliqué : «nous sommes en train de travailler à l’apaisement général, de faire en sorte que tout le monde puisse parler le même langage pour qu’on sorte de cette situation parce que la zone ouest africaine est un axe où la circulation d’armes légères est très présente. C’est la zone où tout le monde peut faire n’importe quoi au nom du MFDC». Et d’indiquer : «c’est agaçant ! On ne peut pas continuer comme cela. Nous avons parlé avec les gens du MFDC qui nous ont dit que ce n’est pas eux. Nous à notre niveau, nous allons faire des opérations».

Jean Louis Djiba

Mardi 9 Juin 2009 - 00:13


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