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Viols et abus sexuels au Sénégal: L’envers et le revers.



Viols et abus sexuels au Sénégal: L’envers et le revers.
L’histoire de l’humanité a été marquée, de l’antiquité à nos jours par des cas scandaleux d’abus sexuels. Dans La mythologie par exemple, l’on peut lire les poursuites harcelantes d’Apollon sur Daphné, les assauts de Hadès sur Perséphone ou de Hector sur Andromaque ; Plus récemment l’on peut citer l’affaire Michael Jackson, accusé à tort d’avoir abusé sexuellement d’un jeune garçon, mais surtout la tonitruante affaire DSK qui a parcouru le monde en un temps record. Le viol, défini comme « Toute pénétration sexuelle commise sur la personne d’autrui par contrainte, menace ou surprise» apparait ainsi comme l’un des crimes les plus répandus sur la Terre.

Cependant, la récurrence et le nombre étonnant de cas de viols au Sénégal me laissent pantois. Il y a quelques années, Le Dr Omar Ndoye, porte parole du réseau des parlementaires pour la protection de l’enfant contre les abus et violences, annonçait que 9 cas de viol sur dix sont causés par l’entourage familial et 2 cas de viols sont commis par jour. Dans la même foulée, l’ONG
GRAVE décomptait, en 2008, 400 cas de viols durant l’année. Depuis lors, il n’y a quasiment plus de statistiques fiables publiées sur la question. Toutefois si l’on s’en tient aux révélations quotidiennes des médias, force est de constater que le phénomène est loin de s’estomper. Malgré la lourdeur des peines, le déshonneur personnel et le regard hagard et méprisant
de la société, les abus sexuels prennent aujourd’hui des proportions inquiétantes.

Cette situation a favorisé la naissance à foison d’ONG, d’associations et mouvements de toutes sorte pour la défense des femmes et jeunes enfants victimes des pulsions incontrôlées de Tonton Saï-saï; Il convient cependant de distinguer deux catégories de victimes : les mineures (ne disposant juridiquement pas de consentement) et les femmes adultes (mures et vaccinées).

Les premières citées constituent une cible innocente et vulnérable aux tours presque magiques de Tonton Saï-saï qui agit tantôt en Don Juan, tantôt en enseignant véreux, tantôt en oncle ou même en père un peu trop attentionné. Il connait bien ses proies et leur faiblesse devant une langue bien mielleuse ou des poches aussi garnies qu’un guichet automatique de banque. La deuxième catégorie (celle des adultes) me rend quelques fois un peu perplexe : sont-elles toujours victimes ? ou alors jouent-elles souvent aux victimes ? Au-delà des explications sociologiques qui évoquent, pour la plupart la pauvreté, la dépravation des mœurs ou la déperdition entre autres causes, il y a des questions jamais posées ou alors qu’on se plait volontairement à passer sous silence devant certains cas de viols:

1) Pourquoi donc Ndiéguémaar l’innocente a bien voulu suivre Tonton Saï-saï jusque dans une chambre d’auberge étant entendu que l’auberge n’est ni un restaurant, ni une mosquée mais plutôt le lieu par excellence des distractions mondaines et grossières ?

2) Pourquoi un homme riche ou d’influence risquerait-il à commettre des abus sexuels, compromettant ainsi sa crédibilité et sa réputation alors que bon nombre de femmes aux mœurs légères se donneraient généreusement comme par offrande?

3) L’autre point concerne le consentement. Comment la justice peut-elle appréhender l’existence ou non de consentement car l’on peut bien après des rapports bien voulus (ou même provoqués) crier au scandale, déchirer ses habits, dramatiser et réclamer justice surtout lorsque Tonton Saï-saï ne cède pas au chantage de se faire soutirer des sous ?

En tout état de cause, il faut admettre que le viol est un acte inhumain que rien ne peut justifier ; mais s’agit-il toujours viol ? Il serait malheureux de constater que le motif de viol devienne une nouvelle source d’enrichissement. Toutefois, il n’en demeure pas moins qu’à certaines stations de responsabilités, les hommes doivent aussi faire montre de hauteur et s’épargner certaines bévues. Notre société subit aujourd’hui des commotions brutales, des changements soudains souvent insoupçonnés. Elle singe, imite et copie à la perfection, jusqu’à perdre sa belle trajectoire, si fastidieusement tracée par ses pères. Que d’ostentation ! Il n’y a presque plus de scrupule, plus de mesure, plus de retenue; ni mythe, ni mystère. Même les tout-petits savent tout et comprennent tout. Les enfants méconnaissent aujourd’hui les hommes qui ont marqué l’histoire de notre société et érigent en référence des personnages connus dans le vulgaire et le grotesque. La société sénégalaise est en
pleine déroute ; et au regard de ce malaise social continu, l’on constate qu’elle n’est pas encore sortie de l’auberge…et conséquemment,
Ndiéguémaar non plus.

samoura.ndiaye@gmail.com

Mardi 18 Septembre 2012 - 10:28


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