Les grandes routes de la drogue en Afrique

Vous voulez savoir quels sont les cartels de la drogue  sur le continent africain? Alors, penchez-vous sur le tout récent rapport de l’Institute for Security Studies. Ce think tank sud-africain spécialisé sur les questions de sécurité sur le continent dresse un tableau surprenant des routes complexes que peut parfois le trafic de marijuana, de cocaïne  ou d’héroïne. Intitulée Vers de nouvelles réponses au crime organisé en Afrique, l’étude décrit les différentes étapes du trafic de drogue en Afrique depuis les années 1970.

En gros, l’Institute for Security Studies décrit le trafic de drogues en trois étapes. La première va de 1970 à 1980 et se concentre, souligne-t-il, dans la région du Cap_Occidental, en Afrique du Sud  et dans le sud-est du Nigeria. Vient ensuite ce que les auteurs de l’étude appellent une «internationalisation des réseaux criminels». Qui correspond aussi à une multiplication des zones de conflits dans le continent... Madagascar, la bande saharo-sahélienne, la Somalie. Dans ces zones-là, rappelle le think tank sud-africain, le trafic de drogue devient alors «la principale économie face à des systèmes agro-pastoraux éprouvés par des sécheresses et dont les Etats se désintéressent complètement».

Ce n’est qu’à partir des années 2000 que les routes de la drogue sur le continent deviennent de véritables chemins pour le crime organisé. Cette situation étant favorisée par le boom de la téléphonie mobile et des nouvelles technologies. C’est le règne de la cybercriminalité qui touche fortement des pays comme le Cameroun ou le Nigeria.

Ce phénomène prend une telle ampleur que des pays aux économies modestes sont devenus de véritables cartels de la drogue. L’Institut français des Relations internationales  rappelle ainsi un récent article de Reuters qui évoque la Guinée Conakry comme un hub de la circulation de la cocaïne en Afrique de l’Ouest. Il faut ajouter à cela la Guinée Bissau.

Pour ce qui est du Maghreb, nous avons eu l’occasion de vous expliquer comment le Maroc s’était imposé comme le royaume du cannabis. Avec notamment, la région marocaine du Rif, pauvre et rebelle, qui produit l’essentiel du cannabis vendu en Europe.