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CPI: pour F. Bensouda, les Janjaweed sont toujours actifs au Darfour

Dans la déclaration qu'elle a faite devant le Conseil de sécurité des Nations unies, ce vendredi 12 décembre, la procureure de la Cour pénale internationale a dit son inquiétude profonde sur la détérioration de la situation sécuritaire dans le Darfour. Une situation qui a entraîné de nouveaux déplacements massifs. Fatou Bensouda s'est notamment déclarée préoccupée par le renforcement des Janjaweed, réorganisés au sein des Forces de soutien rapide.



Des troupes soudanaises sécurisent le village de Tabit, au Darfour. AFP PHOTO/ASHRAF SHAZLY
Des troupes soudanaises sécurisent le village de Tabit, au Darfour. AFP PHOTO/ASHRAF SHAZLY

Dans les premières années de la crise du Darfour après 2003, le gouvernement soudanais niait tout lien avec les groupes de Janjaweed, qui avaient écumé la région en y semant la mort. Une décennie plus tard, les autorités de Khartoum ne cachent plus leur utilisation des miliciens. Elles les ont même intégrés officiellement dans l'appareil sécuritaire soudanais, et leur ont donné le nom de Forces de soutien rapide.

Selon les chercheurs Akshaya Kumar et Omer Ismaïl auteurs du rapport : « [Janjaweed réincarnés  » : une nouvelle armée soudanaise de criminels de guerre, juin 2014, en anglais] les autorités soudanaises ont réactivé leur alliance avec les milices arabes, par l'intermédiaire d'une de leur vieille connaissance, Mohammed Hamdan Dagolo, plus connu sous le surnom d'Hemmeti. Elles l'ont promu au rang de brigadier général en échange du recrutement d'une force de 6 000 hommes. De nombreux commandants Janjaweed sont devenus des officiers très officiellement recensés.

Cette intégration a permis aux cavaliers armés de bénéficier d'un meilleur équipement, et d'être placés sous un commandement central. Elle leur garantit également une certaine immunité. Pour Kumar et Ismaïl, les Forces de soutien rapide ont été utilisées par les autorités au Sud Kordofan, au Darfour, mais aussi pour la répression des manifestations de septembre 2013 à Khartoum. Ces Forces de soutien rapide sont, affirment les deux chercheurs, engagées dans le même type de campagnes de nettoyage ethnique que celles de la décennie passée.

 


  • Déclaration de Fatou Bensouda devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le vendredi 12 décembre 2014, concernant notamment les Forces de soutien rapide.

« Je partage les inquiétudes profondes de ce Conseil sur la détérioration sérieuse de la situation sécuritaire dans le Darfour. Cette détérioration a un impact très négatif sur les civils, en particulier les femmes et les enfants. Les violences sexuelles et celles basées sur le genre demeurent une caractéristique du conflit du Darfour, de même que les attaques contre les défenseurs des droits de l'homme, les membres de la société civile et les responsables communautaires.

Ces attaques, qui sont inacceptables, visent les fondations des communautés. Elles remettent en cause toute stabilité future, et en tant que tel, elles doivent cesser. Les nouveaux déplacements massifs qui ont eu lieu cette année ont détérioré un peu plus une situation qui était déjà fragile.

De la même manière, il est préoccupant de constater l'existence d'un schéma de bombardements aériens et d'attaques armées de civils par des miliciens Janjaweed. Il est préoccupant d'assister à un renforcement des Janjaweed, sous le nom de Forces de soutien rapide, et sous la direction de Mohamed Hamdan. Les éléments factuels obtenus par mon bureau semblent dire que ces Forces de soutien rapide pratiquent, elles aussi, des attaques disproportionnées contre les civils. »


Rfi.fr

Dimanche 14 Décembre 2014 - 09:47


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