L'avocat mauritanien Me Jemal Taleb, expert en droit et énergie, était l'invité de l'émission « Le Grand Jury » sur Rfm, ce dimanche pour offrir un éclairage approfondi sur les contrôles migratoires, la coopération bilatérale aux contrats gaziers.
D'emblée, Me Taleb, associé au cabinet Diamantis Patnos, a balayé l'idée d'un simple « voisinage sous tension persistante » entre Dakar et Nouakchott, insistant sur la profondeur des liens. « Sénégal, Mauritanie, ce sont d'abord des liens culturels, civilisationnels. On ne peut pas les résumer simplement à des rapports économiques », a-t-il déclaré.
Abordant la situation des Sénégalais vivant en Mauritanie, souvent évoquée pour des difficultés administratives ou des « rafles », Me Taleb a tenu à clarifier la politique de Nouakchott. Il a expliqué qu'avec 1,5 million de cartes de séjour délivrées pour 5 millions d'habitants, et en tant que « point de passage vers l'Europe, la Mauritanie doit absolument contrôler ses frontières et son territoire pour ne pas devenir une passoire ». Il a précisé que le gouvernement mauritanien a encouragé l'enrôlement et annulé les droits d'inscription pour les cartes de séjour.
Selon lui, « les difficultés concernent principalement les migrants en transit qui refusent de s'enrôler car ils n'ont pas l'intention de rester, mais utilisent le territoire mauritanien comme porte d'accès vers les îles Canaries. Il assure que les Sénégalais qui s'enrôlent et sont en situation régulière travaillent sans difficulté majeure. Ceux qui ont des difficultés, ce sont ceux qui sont Sénégalais ou autres... qui n'ont pas l'intention ni l'envie de se faire enrôler, qui utilisent le territoire comme passeport pour aller aux îles Canaries ».
Tout en reconnaissant l'importance historique des échanges économiques, il a souligné que ceux-ci restent faibles par rapport au potentiel, citant le manque d'infrastructures (le pont de Rosso étant bientôt achevé) et les « barrières douanières » comme des freins majeurs. Pour l'avocat, une « intégration naturelle » inspirée de l'espace Schengen européen serait nécessaire.
Il a également pointé une certaine « ignorance réciproque entre les populations », un phénomène attribué en partie à l'héritage colonial, qui pousse les Africains à se tourner vers l'Europe plutôt que vers leurs voisins. Me Taleb a affirmé que les incidents douloureux de 1989, qui avaient entraîné une rupture commerciale de trois ans, sont « complètement derrière nous ».
Il a comparé cette situation aux conflits franco-allemands, estimant que le partage du gaz (GTA) est un « acquis un peu à la CECA » (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) cimentant une relation stratégique durable. « J'ai du mal à imaginer que le Sénégal et la Mauritanie puissent encore reprendre les relations conflictuelles difficiles de 1989... Les facteurs qui ont provoqué tout ça, sont derrière nous, » a-t-il souligné. Il a conclu ce point en évoquant la puissance des liens culturels et religieux, insistant sur l'« admiration » que les Mauritaniens portent au Sénégal.
GTA : l'Importance du partage économique
En tant que conseiller sur les contrats gaziers de la Mauritanie, Me Taleb a été interrogé sur la répartition 50-50 du champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA) entre les deux pays. Bien que la question soit de savoir « si cette clé de répartition est techniquement justifiée ou principalement politique », il a choisi de se concentrer sur l'importance de l'accord dans son ensemble. « Moi je veux bien qu'on s'attarde souvent sur GTA et on a raison parce qu'on considère que c[’est important]... ».
Il a cependant « implicitement validé l'accord » en insistant sur le rôle « stabilisateur des intérêts économiques communs » et a rappelé que le GTA est « le bien précieux commun qui doit consolider durablement les liens bilatéraux ».
Me Taleb a par ailleurs, loué l'efficacité de la coopération sécuritaire et judiciaire entre les deux capitales, affirmant que la stabilité politique des deux nations est leur meilleure défense face à la menace jihadiste du Sahel. « L'instabilité est souvent un facteur de déstabilisation, » a-t-il dit, saluant la performance de l'armée mauritanienne qui tient « correctement un territoire avec 2300 km de frontière avec le Mali, foyer de tensions. »
D'emblée, Me Taleb, associé au cabinet Diamantis Patnos, a balayé l'idée d'un simple « voisinage sous tension persistante » entre Dakar et Nouakchott, insistant sur la profondeur des liens. « Sénégal, Mauritanie, ce sont d'abord des liens culturels, civilisationnels. On ne peut pas les résumer simplement à des rapports économiques », a-t-il déclaré.
Abordant la situation des Sénégalais vivant en Mauritanie, souvent évoquée pour des difficultés administratives ou des « rafles », Me Taleb a tenu à clarifier la politique de Nouakchott. Il a expliqué qu'avec 1,5 million de cartes de séjour délivrées pour 5 millions d'habitants, et en tant que « point de passage vers l'Europe, la Mauritanie doit absolument contrôler ses frontières et son territoire pour ne pas devenir une passoire ». Il a précisé que le gouvernement mauritanien a encouragé l'enrôlement et annulé les droits d'inscription pour les cartes de séjour.
Selon lui, « les difficultés concernent principalement les migrants en transit qui refusent de s'enrôler car ils n'ont pas l'intention de rester, mais utilisent le territoire mauritanien comme porte d'accès vers les îles Canaries. Il assure que les Sénégalais qui s'enrôlent et sont en situation régulière travaillent sans difficulté majeure. Ceux qui ont des difficultés, ce sont ceux qui sont Sénégalais ou autres... qui n'ont pas l'intention ni l'envie de se faire enrôler, qui utilisent le territoire comme passeport pour aller aux îles Canaries ».
Tout en reconnaissant l'importance historique des échanges économiques, il a souligné que ceux-ci restent faibles par rapport au potentiel, citant le manque d'infrastructures (le pont de Rosso étant bientôt achevé) et les « barrières douanières » comme des freins majeurs. Pour l'avocat, une « intégration naturelle » inspirée de l'espace Schengen européen serait nécessaire.
Il a également pointé une certaine « ignorance réciproque entre les populations », un phénomène attribué en partie à l'héritage colonial, qui pousse les Africains à se tourner vers l'Europe plutôt que vers leurs voisins. Me Taleb a affirmé que les incidents douloureux de 1989, qui avaient entraîné une rupture commerciale de trois ans, sont « complètement derrière nous ».
Il a comparé cette situation aux conflits franco-allemands, estimant que le partage du gaz (GTA) est un « acquis un peu à la CECA » (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) cimentant une relation stratégique durable. « J'ai du mal à imaginer que le Sénégal et la Mauritanie puissent encore reprendre les relations conflictuelles difficiles de 1989... Les facteurs qui ont provoqué tout ça, sont derrière nous, » a-t-il souligné. Il a conclu ce point en évoquant la puissance des liens culturels et religieux, insistant sur l'« admiration » que les Mauritaniens portent au Sénégal.
GTA : l'Importance du partage économique
En tant que conseiller sur les contrats gaziers de la Mauritanie, Me Taleb a été interrogé sur la répartition 50-50 du champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA) entre les deux pays. Bien que la question soit de savoir « si cette clé de répartition est techniquement justifiée ou principalement politique », il a choisi de se concentrer sur l'importance de l'accord dans son ensemble. « Moi je veux bien qu'on s'attarde souvent sur GTA et on a raison parce qu'on considère que c[’est important]... ».
Il a cependant « implicitement validé l'accord » en insistant sur le rôle « stabilisateur des intérêts économiques communs » et a rappelé que le GTA est « le bien précieux commun qui doit consolider durablement les liens bilatéraux ».
Me Taleb a par ailleurs, loué l'efficacité de la coopération sécuritaire et judiciaire entre les deux capitales, affirmant que la stabilité politique des deux nations est leur meilleure défense face à la menace jihadiste du Sahel. « L'instabilité est souvent un facteur de déstabilisation, » a-t-il dit, saluant la performance de l'armée mauritanienne qui tient « correctement un territoire avec 2300 km de frontière avec le Mali, foyer de tensions. »
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