Un décret présidentiel qui fixe le calendrier électoral unilatéralement, un autre qui ramène le quorum des 4/5e aux 3/5e des voix à la Céni, enfin une décision du procureur qui confirme le blocage des radios privées indépendantes. Le pouvoir vient de verrouiller définitivement le processus électoral, note avec inquiétude un diplomate en poste à Bujumbura.
L'opposition et la société civile, en pointe dans la contestation du 3e mandat du président Pierre Nkurunziza parlent d'une « fuite en avant ». Le pouvoir, lui, justifie sa détermination à aller de l'avant par la volonté d'éviter le vide institutionnel qui guette le Burundi si les dates fixées n'étaient pas respectées.
Les principaux bailleurs de fonds se sont retirés de ce processus, l'Union européenne et la puissante Eglise catholique du Burundi ont retiré leurs observateurs ? Bujumbura n'en a cure. La Céni annonce qu'elle est déjà fin prête pour les législatives et les communales du 29 juin. Quant à la présidentielle du 15 juillet, « l'Etat burundais est là pour assurer les moyens de l'organiser », affirme son porte-parole, Prosper Ntahorwamiye.
L'absence des observateurs européens ne semble pas l'inquiéter outre mesure, car la Céni peut compter, dit-il, sur la présence de la Mission d'observation électorale de l'ONU qui vient d'augmenter ses effectifs, en ce qui concerne la crédibilité de ces scrutins.
Aujourd'hui, la Céni, qui était paralysée, peut de nouveau fonctionner, les radios privées indépendantes restent fermées, le pouvoir burundais fonce droit devant lui sous le regard de la communauté internationale, qui se dit très inquiète.
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