En trois ans d’existence dans le lit du lac Tchad, Boko Haram a eu largement le temps de s’installer, de s’armer, et de recruter parmi les jeunes dans l’extrême sud-est du Niger, sur plus de 400 km le long de la frontière dans cette région de Diffa. De Menestroa à Bosso, de Mamouri à Nguigmi, Boko Haram a recruté des adeptes issus des écoles coraniques pour servir d’abord de ravitailleurs, en carburant, armes et munitions par exemple, et ensuite en combattants le temps venu. Au nom de l’islam, ces « fous de Dieu » sont prêts à tout, pourvu qu’une fois morts, ils accèdent au paradis.
Ce sont ces cellules dormantes, aujourd’hui planquées dans cette région, qui ont engagé les premiers combats contre les soldats nigériens à Bosso et Diffa. A Bosso, les membres de cette cellule sont rentrés au Niger dans le lot de réfugiés qui fuyaient Boko Haram. C’est du camp de réfugiés situé juste en face du camp de la gendarmerie nationale que les premiers éléments de Boko Haram ont fait irruption, vendredi 6 février, pour attaquer les forces de l'ordre. Selon un général tchadien, plus de 200 corps d’islamistes en décomposition sont visibles dans les vallées de Bosso et Mamouri.
Ce sont toujours les mêmes cellules dormantes, à Diffa cette fois-ci, qui sont sorties de leurs cachettes des quartiers, celui de Diffa Koura notamment (mais pas uniquement), pour attaquer la prison civile entre autres. Des fouilles méthodiques s’avèrent nécessaires dans certains camps de réfugiés de Bosso et Diffa, précise une source sécuritaire. Coupés de leurs camarades, bloqués de l’autre côté du Koumadougou Yobé - le fleuve qui sert de frontière avec le Nigeria voisin -, ces cellules dormantes pourraient être amenées à utiliser des bombes artisanales et des kamikazes, pour créer la psychose au sein de la population.
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