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RDC : perpétuité requise contre les policiers accusés du meurtre de Floribert Chebeya

Le ministère public a requis jeudi la prison à perpétuité dans le procès en appel de cinq policiers accusés de l'assassinat de Floribert Chebeya.



Floribert Chebeya, défenseur des droits de l’homme et président de l’ONG congolaise La Voix des sans voix, le 7 avril 2005 à Bruxelles. © Etienne Ansotte/AFP
Floribert Chebeya, défenseur des droits de l’homme et président de l’ONG congolaise La Voix des sans voix, le 7 avril 2005 à Bruxelles. © Etienne Ansotte/AFP

Le procureur a requis, jeudi 13 août, une peine de servitude pénale à perpétuité pour association de malfaiteurs et assassinat contre les cinq prévenus présents devant la Haute cour militaire de la RDC. Ce réquisitoire rejoint les demandes formulées par les avocats des parties civiles dans leur plaidoirie de la semaine dernière.

Fondateur de l’ONG la Voix des sans-voix (VSV),Floribert Chebeya  avait été retrouvé mort le 2 juin 2010, après avoir été convoqué au siège de l’inspection générale de la police pour y rencontrer le général John Numbi, qui était alors chef de la police. Suspendu de ses fonctions peu après l’assassinat, ce dernier a toujours nié avoir donné ce rendez-vous, mais les parties civiles le considèrent comme le suspect numéro un.

Quant au chauffeur de Chebeya, Fidèle Bazana, il a disparu après l’avoir déposé à ce rendez-vous. La justice a conclu qu’il avait lui aussi été assassiné. Son corps n’a jamais été retrouvé.

Bataille de plaidoiries

« Le réquisitoire du ministère public répond à la mémoire des défenseurs des droits de l’homme Chebeya et Bazana qui se sont battus tout au long de leur vie contre la peine capitale », s’est réjoui Me Richard Bondo, avocat des parties civiles. Les avocats de la défense doivent commencer leur plaidoirie le 20 août.

Pour Me Bokata Ikundaka, avocat du principal accusé, le colonel Daniel Mukalay, le réquisitoire est extrêmement dur. « En termes de droit, c’est quelque chose de lourd et de sérieux », a-t-il ajouté. Me Didier Dimina, avocat du colonel Georges Kitungwa Amisi, acquitté en première instance, a de son côté indiqué qu’il allait plaider « pour montrer que l’accusation […] n’est fondée que sur des simples affirmations [sans] preuve ».

Enquête bâclée

Au terme du procès en première instance, en 2011, et après une enquête dénoncée comme bâclée par les parties civiles, des organisations de défense des droits de l’homme et plusieurs chancelleries occidentales, quatre policiers avaient été condamnés à mort (dont trois par contumace). Un autre avait été condamné à perpétuité et trois agents acquittés.

Le procès en appel s’est ouvert en juin 2012. Après près de deux ans d’interruption, il a repris en avril de cette année. La Haute Cour a alors décidé rapidement de suspendre les poursuites en appel contre trois des policiers condamnés à mort et aujourd’hui en fuite. L’un d’eux, le major Paul Mwilambwe, contre qui une procédure est ouverte au Sénégal dans le cadre de l’affaire Chebeya, a notamment mis en cause le général Numbi.


Jeune Afrique

Vendredi 14 Août 2015 - 10:15


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