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Cameroun: double attentat-suicide meurtrier dans l'Extrême-Nord

Un double attentat-suicide s'est produit ce mercredi à Maroua, chef-lieu de l’Extrême-Nord du Cameroun. Deux kamikazes ont déclenché des engins explosifs en deux endroits de la ville, dont le marché central. Il y a eu plusieurs morts et de nombreux blessés.



Évacuation des corps. Marché de Maroua, 22 juillet 2015. Journal du Cameroun / David Wanedam
Évacuation des corps. Marché de Maroua, 22 juillet 2015. Journal du Cameroun / David Wanedam

Deux déflagrations quasi simultanées à 800 mètres de distance ont frappé Maroua en début d'après-midi. La première au marché central de la ville, un endroit très fréquenté. La seconde dans le quartier Barmaré, le quartier Haoussa de la ville. Les terroristes sont deux fillettes de moins de quinze ans qui mendiaient au marché, précise le gouverneur de la région. Elles étaient couvertes d'un voile, malgré l'interdiction  décrétée la semaine dernière du voile intégral dans cette partie du pays, en raison des risques d'attentats. Un bilan donné dans un communiqué de la présidence fait état de 13 morts, dont les deux kamikazes, et de 32 blessés.

Madi, étudiant à l'école normale supérieure de Maroua, était à proximité du marché lorsque l'explosion a eu lieu. Il parle d'une « panique totale » et raconte avoir vu une voiture de la gendarmerie évacuer des victimes. Les nombreux blessés ont été acheminés à l'hôpital régional, tandis que les forces de sécurité bouclaient les deux zones où les kamikazes se sont fait explosées.

Maroua est un cible symbolique. Capitale de la région de l'Extrême-Nord, c'est aussi le centre opérationnel du dispositif militaire mise en place par le Cameroun dans sa lutte contre Boko Haram. Depuis une semaine, les forces de sécurité avaient encore renforcé les mesures de sécurité, notamment suite au double attentat-suicide de Fotokol. Le 12 juillet, deux femmes kamikazes s’étaient fait sauter dans cette localité proche de la frontière avec le Nigeria, tuant 11 personnes – 10 civils et un soldat tchadien.

Joint par RFI, le professeur Issa Saïbou, spécialiste de Boko Haram à l’université de Maroua, ne se dit pas surpris par cette attaque. « Cela fait partie de la panoplie des groupes terroristes, qu’ils soient en Afrique ou ailleurs », affirme-t-il. « Au regard de l’évolution de la situation sur le terrain qui semble être de moins en moins favorable à Boko Haram, il fallait s’attendre à ce qu’il évolue vers ce mode d’action », estime-t-il encore. Pour Issa Saïbou, ce double attentat démontre qu’il existe des réseaux clandestins de Boko Haram déjà implantés au Cameroun et dans l’ensemble des pays du bassin du lac Tchad. Le président Biya, qui condamne ces actes « lâches et ignobles », appelle la population à la vigilance et à collaborer avec les forces de sécurité.


Rfi.fr

Jeudi 23 Juillet 2015 - 12:04


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