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Burundi: un bus pris pour cible par la police

Au Burundi, près de la capitale Bujumbura, un bus et trois véhicules revenant d'un enterrement ont été les cibles de tirs de la police, ce samedi 31 octobre au matin. Le convoi funéraire revenait du cimetière de Mpanda, dans la localité de Buringa, que les coups de feu ont éclatés. Une personne a été tuée mais selon la police mais des témoins évoquent eux un bilan pouvant aller jusqu'à 16 morts. Deux versions contradictoires.



Il est midi lorsqu'un bus et trois autres véhicules reviennent du cimetière de Mpanda, dans la localité de Buringa, à 15 kilomètres de Bujumbura. Selon le porte-parole de la police, ce sont « des criminels armés » qui se trouvaient à bord de ces véhicules. D'après Pierre Nkurikiyé, ces personnes revenaient de l'enterrement d'un jeune Rwandais, Théoneste. Un homme qui serait le chef d'un groupe qui a mené, cette semaine, une attaque contre une position de la police près du centre jeune de Kamenge, explique-t-il.

C'est au retour des funérailles que les coups de feu se sont produits. Selon la version de la police, ce sont les personnes à l'intérieur du bus qui ont ouvert le feu en premier. Lorsque les forces de l'ordre ont voulu arrêter le bus, « une personne qui se trouvait à l'intérieur a tiré, une autre a tenté de lancer une grenade, la police a donc riposté » explique le porte-parole de la police. Une personne a été tuée et 12 autres ont été appréhendées, précise-t-il. Un haut gradé de l'armée, lui, fait état de trois morts et plusieurs blessés.

Une version contestée par de nombreux témoins sur place. Ils évoquent entre 10 et 16 morts. Des témoins qui expliquent aussi qu'une cinquantaine de civils se trouvaient à bord du bus, dont des femmes et des enfants. Il n'y avait aucune arme, indiquent-ils. Toujours selon des témoins, le jeune qui a été inhumé a été tué d'une balle perdue deux jours plus tôt.

Les policiers impliqués dans cette attaque appartiennent à la brigade anti-émeute, une unité créée il y a peu pour lutter contre les actes de « terrorisme ». Plusieurs témoins assurent avoir vu le commandant de cette unité, le colonel Désiré Uwamahoro, donner lui-même les ordres. Cet officier a été condamné en 2012 à cinq ans de prison pour des tortures infligées à une vingtaine de civils. Une peine qu'il n'a jamais purgée.

 

Par ailleurs, la police accuse Médecins sans frontières de complicité avec les insurgés. Le porte-parole de la police assure que des numéros de téléphone d'employés de l'ONG ont été retrouvés dans les poches des personnes arrêtées.

Jointe par RFI, l'ONG Amnesty International réclame une enquête « rapide, rigoureuse et impartiale pour faire la lumière sur cet incident ».

Source : Rfi.fr



Dimanche 1 Novembre 2015 - 09:10


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