« C'est un marathon mené au sprint, l'ampleur de la tâche dépasse l'entendement. » La déclaration est d'un proche de Michel Kafando qui souhaite conserver l'anonymat. Après un mois de travail, de multiples déplacements du chef de l'Etat dans la sous-région et trois conseils des ministres, la transition n'est pas encore à 100 % au travail.
« D'ici fin décembre, nous espérons être opérationnels. Nous allons annoncer les dernières nominations. Vous l'avez vu, nous n'avons pas le droit à la moindre erreur, chaque CV est ausculté. » Il est fait référence ici à la nomination d'un éphémère ministre de la Culture, Adama Sagnon, jugé trop proche de l'ancien régime et poussé à la démission par la rue. Cette dernière ne veut plus de déclarations, mais des actes.
La réouverture promise du dossier Sankara est particulièrement attendue. « Il faut y aller pas à pas, la justice doit travailler dans les règles », explique-t-on à la présidence. La rue veut également une communication plus cohérente. Le duo Zida-Kafando a multiplié les couacs notamment sur la demande d'extradition de Blaise Compaoré. Annoncée par le Premier ministre, elle avait ensuite été démentie par le chef de l'Etat.
« Nous sommes là pour un an, tout ne sera pas réglé, nous devons amorcer des chantiers », explique la même source à la présidence. Elle conclut au sujet de la polémique suspension du CDP, l'ex-parti au pouvoir : « C'est une décision difficile, mais nous avions des informations concrètes, il fallait un coup de semonce. »
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