La politique de déplacement et de sédentarisation menée par le régime éthiopien est violemment critiquée par de nombreuses ONG. Les bailleurs de fonds ont donc décidé de se rendre dans deux régions du sud du pays en août 2014. Une visite qui s’est conclue par une lettre de recommandations de bonnes pratiques envoyées à deux ministres. Une première version du courrier leur a été adressée en décembre. Mais ce n’est donc qu’en mars 2015 qu’un document officiel est rendu public.
Pourquoi un délai si long ? Parce que les membres du DAG, le groupe réunissant les différents partenaires de l’Ethiopie ont pesé chaque mot, pour ne pas froisser les autorités éthiopiennes tout en faisant passer des messages forts.
Entre les lignes
Selon nos informations, le texte final est édulcoré par rapport aux témoignages recueillis, exprimant souvent une extrême violence. Déstabilisation, conflit, besoin de ralentir le processus… Si certains mots contrariant pour le régime d’Addis-Abeba apparaissent malgré tout, il faut le plus souvent lire entre les lignes.
Quand il est écrit que, dans le Bench Maji, l’aide alimentaire indispensable accordée aux populations semi-nomades est souvent conditionnée à leur sédentarisation, on comprend bien les pressions exercées par les autorités.
Il y a quelques jours, la coopération anglaise a suspendu une partie de son aide, officiellement parce que les bons résultats économiques du pays ne la justifiaient plus. Cependant, cet argent semblait surtout utilisé pour financer le très contesté programme éthiopien de « villagisation ».
Ainsi les bailleurs se gardent d’accusations trop frontales, mais tiennent à faire savoir qu’ils ne sont pas dupes des violences exercées par le régime éthiopien.
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