8 mars – discours de Ban Ki Moon : réquisitoire contre les violences faites aux femmes.

Le secrétaire général de l’ONU a exhorté les citoyens du monde à un changement de mentalité pour l’éradication du fléau de la violence faite aux femmes. «La violence à l’égard des femmes est en contradiction flagrante avec la promesse de la Charte des Nations Unies. Il cherche à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande», a-t-il fait savoir.

Il a, à cet effet, mesuré les conséquences dramatiques de ce fléau. «Les effets de cette violence sur les femmes et les filles mais aussi sur leur famille, sur leur groupe social et sur la société en général, mesurés au nombre de vies anéanties, sont incalculables», a-t-il déploré.

Selon lui, il faut des lois qui érigent la violence en crime et qui obligent les auteurs à répondre de leurs actes, et il faut faire respecter ces lois.

Le Sénégal qui a vu la recrudescence des violences faites aux femmes et des cas de viols avait par le biais de certaines organisations pour la défense des droits des femmes soumis à l’Assemblée Nationale une proposition de loi en vue de la «criminalisation des coupables de viol» en plus de lourdes peines pour punir et faire renoncer les éventuels acteurs. Sur ce, des voix ce sont élevées pour bannir l’idée de castration annoncée par le ministre de la Famille, de la Femme et du développement social qui est une forme de punition.

Le secrétaire général de la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), Alioune Tine avait qualifié cette proposition de comme «Barbare, contraire aux droits humains».
Et pour cette journée internationale de la femme dont le thème est « parité, égalité et réalité», Ban Ki moon a appelé de vive voix à punir la violence. «Nous devons œuvrer ensemble pour dire haut et fort, au niveau le plus élevé, que la violence, quelles qu’en soient la forme et les circonstances», a lancé le diplomate sud coréen.

Dans ce sillage, il déclare que «nous devons faire cesser cette violence ordinaire, profondément ancrée dans la société, qui détruit des vies, ruine la santé, entretient la pauvreté et entrave la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes et l’émancipation des femmes». Le secrétaire général de l’ONU, de passer au crible les formes de violences que subisse quotidiennement la femme. «Elle est battue, contrainte à avoir des relations sexuelles ou, est victime d’une autre forme de violence à un moment ou à un autre de sa vie. En temps de guerre, les femmes et les filles sont systématiquement et délibérément victimes de viol et de violences sexuelles» A-t-il expliqué.

Le thème retenu pour la journée du 8 mars de cette année est «les femmes et les hommes unis pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles».

Une campagne a été ouverte par Ban Ki Moon en 2008, appelant les peuples et les gouvernements du monde entier à s’unir pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles (United to end Violence Against Women). La campagne se poursuit jusqu’en 2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).