Si les fonctionnaires des trois institutions travaillent quasiment quotidiennement ensemble, leurs dirigeants ne s’étaient pas assis autour de la même table depuis quatre ans : Antonio Guterres pour l’ONU, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, et le commissaire à la paix et à la sécurité Bankole Adeoye et pour l’UE, le président de la Commission européenne, Charles Michel, et son ministre des Affaires étrangères, Josep Borrell.
Ils vont passer 90 minutes ensemble, une exception dans l’emploi du temps d’Antonio Guterres qui enchaîne cette semaine des rendez-vous bilatéraux toutes les 20 minutes, précise notre correspondante à New York, Carrie Nooten. Ils devraient discuter de la candidature de l’Afrique au G20, des situations au Sahel, dans la Corne de l’Afrique ou dans les Grands Lacs. Mais aussi des migrations, ainsi que de la solidarité nécessaire entre Européens et Africains.
L’Union européenne pourrait également donner un signal politique fort, si elle se prononce officiellement en faveur d’une réforme de l’architecture internationale financière, et propose d’accéder à la demande des pays africains en ce sens. Enfin, un autre gros dossier devrait être évoqué: le financement des opérations de paix africaines, directement du budget régulier des Nations unies. C’est une proposition poussée par le Ghana, actuellement au Conseil de sécurité. La Chine et les États-Unis s’emploient à freiner les choses alors qu’ils savent très bien que l’ONU n’acceptera pas tant que les missions de l’UA ne s’alignent pas sur les critères d’exigence des Nations unies.
Un objectif d'influence pour l'UE
L'autre objectif lors de cette réunion tripartite est de répondre aux aspirations du nouveau Sud, appelé aussi le « Sud global ». Quel intérêt pour les Nations unies, l'Union africaine et l'Union européenne face à la Chine qui avance ses pions sur l'échiquier mondial ? L'intérêt principal est pour l'Union européenne, estime Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po Paris et auteur de Quand le Sud réinvente le monde, sorti aux éditions La Découverte.
« L’Union européenne qui avait beaucoup investi juste après les indépendances des années 1960 dans la conclusion d’accords avec les pays du Sud et qui voit en quelque sorte son influence régresser. Une régression qui s’explique en même temps par l’échec et la déception que cette coopération a pu susciter au fil des décennies, mais échec qui tente aussi à déboucher sur un nouveau rapport international dans lequel cette solidarité Sud-Sud enlève à l’Europe en particulier une influence qu’elle croyait monopolistique. Cela a échoué et ça échoue de plus en plus. La part de l'Europe dans les investissements en Afrique et dans le commerce avec l’Afrique tend à se réduire de manière très forte. Donc, l’Europe court après ce qui était une réalisation à laquelle elle tenait tout particulièrement pour tenter de la reconstituer. »
Ils vont passer 90 minutes ensemble, une exception dans l’emploi du temps d’Antonio Guterres qui enchaîne cette semaine des rendez-vous bilatéraux toutes les 20 minutes, précise notre correspondante à New York, Carrie Nooten. Ils devraient discuter de la candidature de l’Afrique au G20, des situations au Sahel, dans la Corne de l’Afrique ou dans les Grands Lacs. Mais aussi des migrations, ainsi que de la solidarité nécessaire entre Européens et Africains.
L’Union européenne pourrait également donner un signal politique fort, si elle se prononce officiellement en faveur d’une réforme de l’architecture internationale financière, et propose d’accéder à la demande des pays africains en ce sens. Enfin, un autre gros dossier devrait être évoqué: le financement des opérations de paix africaines, directement du budget régulier des Nations unies. C’est une proposition poussée par le Ghana, actuellement au Conseil de sécurité. La Chine et les États-Unis s’emploient à freiner les choses alors qu’ils savent très bien que l’ONU n’acceptera pas tant que les missions de l’UA ne s’alignent pas sur les critères d’exigence des Nations unies.
Un objectif d'influence pour l'UE
L'autre objectif lors de cette réunion tripartite est de répondre aux aspirations du nouveau Sud, appelé aussi le « Sud global ». Quel intérêt pour les Nations unies, l'Union africaine et l'Union européenne face à la Chine qui avance ses pions sur l'échiquier mondial ? L'intérêt principal est pour l'Union européenne, estime Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po Paris et auteur de Quand le Sud réinvente le monde, sorti aux éditions La Découverte.
« L’Union européenne qui avait beaucoup investi juste après les indépendances des années 1960 dans la conclusion d’accords avec les pays du Sud et qui voit en quelque sorte son influence régresser. Une régression qui s’explique en même temps par l’échec et la déception que cette coopération a pu susciter au fil des décennies, mais échec qui tente aussi à déboucher sur un nouveau rapport international dans lequel cette solidarité Sud-Sud enlève à l’Europe en particulier une influence qu’elle croyait monopolistique. Cela a échoué et ça échoue de plus en plus. La part de l'Europe dans les investissements en Afrique et dans le commerce avec l’Afrique tend à se réduire de manière très forte. Donc, l’Europe court après ce qui était une réalisation à laquelle elle tenait tout particulièrement pour tenter de la reconstituer. »
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