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A quand l’ère des gentlemen-farmers ?

« Je veux faire de la vallée du fleuve, la Californie du Sénégal ». Pourtant très peu avare en déclarations fracassantes, l’ancien Président Diouf avait un jour publiquement annoncé son désir de faire de cette région déshéritée du Sénégal l’une des secondes mamelles nourricières du Sénégal avec la Casamance.



A quand l’ère des gentlemen-farmers ?
L’engagement de Diouf était restée lettre morte, le régime socialiste échouant lamentablement dans ses différentes politiques agricoles, dont le symbole le plus affligeant fut l’Oncad, office censé encadrer les paysans mais qui ne fut en réalité qu’une vache à lait pour affairistes et politiciens véreux. Ainsi, sous le régime socialiste, le monde paysan fut livré à lui-même avec un cynisme qui frisa la non-assistance à populations en danger.
Presque une décennie après l’alternance, la situation ne se présente guère mieux. Malgré, beaucoup de bruit et de fureur, l’agriculture sénégalaise est toujours à vau-l’eau, et l’écrasante majorité des paysans sénégalais, qui constituent tout de même 70% de la population, vit dans une misère sans nom. A grand fracas, le président Wade a voulu se démarquer de ces prédécesseurs par une politique plus imaginative et plus hardie. Mais au résultat, force est de constater malgré on volontarisme, le chef de l’Etat a surtout réussi à déstructurer la filière arachidière, un des poumons de l’agriculture sénégalaise avec la privatisation ratée de la Sonacos, bradée pour un plat de lentilles. Dans le genre initiative hasardeuse, on fait difficilement mieux. De plus, la grande instabilité notée au ministère de l’Agriculture, avec le défilé incessant de ministres nommés et dégommés au gré des humeurs fort
changeantes du « patron » n’ont pas rendu service à ce secteur. L’élevage n’est pas logé à meilleure enseigne avec une approche kafkaïenne qui fait qu’à chaque Tabaski, le Sénégal est obligé d’importer des moutons du Mali et de la Mauritanie, deux pays sahéliens pas du tout gâtés par la nature mais qui sont parvenus à couvrir les besoins de leurs populations en matière de viande. Sans tambour ni trompette. Ici, on claironne les jours pairs le plan Reva et on trompette les jours impairs la Goana. Quand on ne crée pas des paysans du dimanche avec le Bennoo Paccoo Mbane de sinistre mémoire. Est-ce le meilleur moyen de booster l’élevage local que d’ouvrir les frontières à tout-va et d’exposer ainsi les éleveurs sénégalais à une concurrence sauvage ? Ce n’est décidément pas demain la veille qu’on sera à l’heure des gentlemen-farmers au pays de...Kocc.

Barka Bâ



Mame Coumba Diop

Vendredi 27 Novembre 2009 - 06:11


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