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Apprendre à se taire…



Apprendre à se taire…
J’ai entendu de Oustaz Alioune Sall, une anecdote sur la vie de Serigne Cheikh Ahmadou Mbacké Gaïndé Fatma. Entouré par des disciples, le saint homme pouvait rester des heures sans dire un mot, dans un silence pesant. Un jour, un des disciples interpelle le guide sur cette attitude. Sa réponse : « si à chaque fois en ouvrant la bouche, on va prononcer des paroles utiles, on allait souvent garder le silence ».

Nos chroniqueurs et autres politiques doivent bien s’inspirer de Serigne Cheikh, fils aîné de Serigne Moustapha Mbacké, premier Khalife de la confrérie Mouride. A force de vouloir trouver des problèmes, on prend le risque de raconter des histoires. Pourquoi en ce moment précis de la marche du pays, on ne peut pas avoir l’honnêteté de dire que les autorités nouvelles tiennent le bon bout. Dire que présentement les trains arrivent bien à l’heure. Ou du moins apporter des arguments techniques ou des idées compréhensibles par tous. Comme ceux qui soutiennent non crédibles les projets sur des réformes institutionnelles pensant que le Sénégal n’a aucun problème sur le plan juridictionnel. Exemple de Dr Yoro Dia. Ou encore ceux qui soutiennent que la séparation entre la météo et l’aviation civile n’est pas argumentée par le projet de campagne de la Coalition « Diomaye Président » car la fusion ne pose aucun problème. La difficulté résulte juste du manque de moyens car on a fait la fusion sans apporter les moyens de la météo dans la nouvelle entité. Comme qui dirait en matière de décentralisation, on a transféré certaines compétences et non les moyens. C’est mon argument !

Je dis tout cela suite aux propos malheureux du journaliste Bachir Fofana sur la nomination d’une personne de confession catholique au ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique. Le chroniqueur de ITV se demande tout simplement ce que va dire le Général Jean Baptiste Tine s’il participe à une cérémonie officielle du Gamou ou du Magal ? Il faut répondre à Bachir que le ministre n’est pas envoyé à la cérémonie pour prier ou nous dire des connaissances sur le Coran. C’est généralement une occasion pour expliquer la contribution du gouvernement sur la réussite de l’événement et solliciter des prières pour la paix et la cohésion au Sénégal. Qui sont les ministres qui ont présidé des cérémonies officielles en faisant des fautes en récitant certains passages du Coran ? En tout cas ce sont des musulmans.

Quand Bachir soutient ne pas comprendre la nomination d’un ministre catholique pour un pays à 95% de musulmans, ses collègues sur le plateau de la télé lui ont rappelé que ce pays a été dirigé par un certain Léopold Sedar Senghor. Depuis Bachir s’est excusé mais il est bon de lui rappeler que faire du journalisme n’est pas faire le guerrier, on travaille sur juste de l’information. Je suis triste de constater qu’il existe une liste de journalistes qualifiés par l’ancien président du groupe parlementaire de la coalition Benno Bokk Yaakar à l’Assemblée, Moustapha Diakhaté comme debout contre l’actuel régime. Il ne s’agit pas de se battre pour ou contre des hommes, de faire le jeu d’un camp, il faut se battre pour la victoire de la vérité.

Alors comme Serigne Cheikh ou encore le Damel Ngoné Latyr Fall « qui ne parlait qu’une fois l’an », il faut apprendre à se taire. Bon un journaliste ou chroniqueur ce n’est pas facile mais il faut juste préparer ses émissions et demeurer à la recherche de la vérité, l’information juste et vraie.

Ndiaga DIOUF Journaliste

Samedi 6 Avril 2024 - 23:20


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