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Au Nigeria, Goodluck Jonathan dénonce les complicités de Boko Haram dans l'appareil d'Etat

Dans un discours d'une sévérité extrême, dimanche 8 janvier 2012, le président nigérian, Goodluck Jonathan dénonce les complices de la secte radicale Boko Haram «au sein de tout l'appareil d'Etat». Le président affirme que les violences anti-chrétiennes sont pires que la guerre civile des années soixante. Une association musulmane qualifie ces propos de menace et d'intimidation. Un discours dans un contexte de violences interconfessionnelles et de crise sociale avec un préavis de grève générale pour ce lundi 9 janvier.



Madalla, dans la périphérie de la capitale nigériane. L'église catholique Sainte-Thérèse frappée par un attentat le 25 décembre 2011. © Reuters/Afolabi Sotunde
Madalla, dans la périphérie de la capitale nigériane. L'église catholique Sainte-Thérèse frappée par un attentat le 25 décembre 2011. © Reuters/Afolabi Sotunde
Après les attaques de Noël qui ont tué une cinquantaine de personnes dans les églises du nord du pays, Goodluck Jonathan avait qualifié la secte Boko Haram de «cancer», menaçant l'existence du Nigeria. Dimanche 8 janvier, il est allé plus loin encore, affirmant que la secte extrémiste bénéficiait de complicités dans tout l'appareil d'Etat, du Parlement à la justice, en passant par les forces de sécurité et l'armée.

Selon lui, la situation est pire que dans les années soixante, lorsque le pays était confronté aux sécessionnistes biafrais. A l'époque, explique le président, «nous pouvions savoir et prévoir où était l'ennemi». Aujourd'hui, ajoute-t-il, la situation est plus compliquée :
Goodluck Jonathan est monté au créneau contre Boko Haram: "La situation à laquelle nous sommes confrontés est pire que la guerre civile que nous avons connus. Durant la guerre civile, nous pouvions savoir et même prévoir d'où venait l'ennemi. On savait par quelles routes il arrivait, quels types d'armes il utilisait... Mais le défi auquel nous sommes confrontés aujourd'hui est bien plus compliqué. Je me souviens, lorsque j'ai rencontré les sages du nord-est et du nord-ouest, quelqu'un a dit que la situation était si mauvaise que même si son propre fils était membre de Boko Haram, il ne le saurait pas. Cela signifie que si quelqu'un met une bombe derrière votre propre maison vous ne le saurez pas..."

Ces propos ont provoqué une réaction indignée de la part d'une organisation musulmane, la Jamaatu Nasril Islam, qui y voit une intimidation et une menace à l'encontre des musulmans nigérians. Certains observateurs de la vie politique nigériane soulignent en effet que ces propos risquent de jeter la suspicion sur la communauté et donc d'accentuer les divisions.

Grève générale lundi

Goodluck Jonathan a fait preuve de fébrilité commente un syndicaliste qui relie ce discours à la crise sociale que traverse le pays depuis la hausse surprise du prix des carburant le 1er janvier dernier. Les syndicats ont appelé à une grève générale ce lundi 9 janvier et les manifestations violentes se sont multipliées ces derniers jours sur l'ensemble du territoire.
Source: RFI


Lundi 9 Janvier 2012 - 07:49


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