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Burundi: l'acquittement en catimini de Pierre Nkurunziza suscite la polémique

Un activiste des droits de l'homme a découvert par hasard qu'il y a près d'un an, dans la plus grande discrétion, le président du Burundi, Pierre Nkurunziza, a été acquitté par la Cour suprême alors qu’il aurait dû répondre devant la future Commission vérité et réconciliation pour les actes commis en 1998. Pierre Nkurunziza était un des chefs de la rébellion hutu du CNDD-FDD. Accusé d'être à l'origine d'une campagne de terreur contre la population à Bujumbura, il a été condamné à mort. En 2004, il a pu revenir au Burundi grâce à un accord de cessez-le-feu assorti d'une loi d'amnistie.



Pierre Nkurunziza, le président burundais à Gatumba le 19 septembre 2011. REUTERS/Stringer
Pierre Nkurunziza, le président burundais à Gatumba le 19 septembre 2011. REUTERS/Stringer
Pierre Claver Mbonimpa, le président de l'Aprodh (Association pour la promotion des droits de l’homme), n’en revient toujours pas.

Alors qu’il se trouvait au palais de justice de Bujumbura pour toute autre chose, il a eu, dit-il, la surprise de sa vie en apprenant que le président burundais Pierre Nkurunziza, condamné à mort par contumace en 1998, en pleine guerre civile burundaise, avait été blanchi par la Cour suprême de ce pays, dans des conditions plutôt obscures : « La manière dont on a fait ce dossier, c’est ça qu’on ne comprend pas, parce que l’audience devait être publique, mais personne n’a assisté à ce procès ».

L’opposition burundaise s’est engouffrée dans la brèche, et a dénoncé jeudi un coup qui vient achever une justice déjà agonisante. Ce procès en appel aurait eu lieu en juillet 2011, un vendredi après-midi, une demi-journée dédiée habituellement au sport collectif et où le palais de justice est totalement vide.

Seuls les juges et le procureur étaient présents, selon les mêmes sources. La justice burundaise est plutôt embarrassée. Elie Ntungwanayo, porte-parole de la Cour suprême du Burundi, confirme la tenue de ce procès en appel, un procès qu’il qualifie de normal.

« Pierre Nkurunziza a interjeté appel en tant que citoyen ordinaire et il a suivi la voie ordinaire de recours. Il a été acquitté comme tout autre citoyen pouvait être acquitté. Et si les parties civiles n’étaient pas là, ça arrive même dans les autres procès ».
Source: RFI


Vendredi 25 Mai 2012 - 08:40


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1.Posté par Dave Brown le 25/05/2012 15:08
Des hommes de courage sont nécessaires dans ce monde. C’était un secret de polichinelle que les crimes de guerre et contre l’humanité de cet homme étaient avérés. Mais, comme on avait tant besoin de paix, on a gommé tout de son dossier judiciaire jusqu’à le hisser à la tête de l'Etat en lui créant d'abord un ministère de la bonne gouvernance à diriger, ministère qui n'existait même pas avant. C’était ne forme d’école de diriger l'Etat pour un criminel à peine sorti du maquis. Oh les pauvres burundais! Une fois arrivé à la tête de l'Etat, certains osaient même dire ceci, en langue locale, " Umwami ntiyica, hica abamwama inyuma", se traduisant "ce n'est pas le chef qui tue, mais ses disciples". Est-ce par peur d’être tué qu'ils le disaient ou pour quémander un tel poste ou un tel autre auprès de ces nouveaux convertis? Comme on a su parler savamment du problème ethnique à Arusha, jusqu'alors tabous, il est plus que temps de faire face à la gangrène judiciaire de ce pays. Même si amnistie il y avait, on ne doit pas pour autant prôner l’amnésie. Certains crimes sont inamnistiables (cfr. les textes spécialisés).

2.Posté par Diallo Abou Moussa le 25/05/2012 16:25
Le Burundi sort d'une des dictatures les plus féroces du 20 ème siècle. Pendant 40 ans, les régimes dictatoriales des Bahima burundais ( BUYOYA, BAGAZA, et MICOMBERO ) dont M. Pierre Claver Mbonimpa APRODH a servi en tant que policier ont fait près de 4.5 Millions de victimes. En 1998, en pleine dictature militaire, des jeunes courageux comme Nkurunziza Pierre qui était engagé dans la rébellion contre la Dictature a été ( ditons depuis qu'il est arrivé au pouvoir ) condamné par contumace car il était membre du mouvement de libération CNDD FDD alors sous les directions de Léonard Nyamgoma et Jean-Bosco Ndayigenkurukiye. Quel crédit doit on donner à la justice sous la Dictature militaire des Bahima qui avait abolit la Constitution de 1992 ?
Ce qui est étonnant dans cette prise de parole de ce militant des droits de l'Homme, ancien policier sous la dictature, est qu'il ne dit rien sur la campagne pour redorer l'image du dictateur Buyoya Pierre entreprise par RFI ( + La Croix etc). Le Dictateur BUYOYA, c'est (1) NTEGA MARAGARA (1989) 100 000 morts , (2) La mort de NDADAYE et la guerre civile burundaise (300 000), (3) les camps de concentrations au Burundi (1996 à 2001) soit 1.500 000 d'internés et des centaines de milliers de morts, et les Millions de réfugiés barundi en Tanzanie au Congo ou au Rwanda.
C'est une honte ! ( burundi-agnews.org/genocide.htm et burundi-agnews.org/ccburundi.htm )

DAM
Burundi-agnews.org

3.Posté par Dave Brown le 26/05/2012 03:17
Que chacun réponde pour ces actes! Les maux causés aux Burundais par les deux Pierres ou par les autres dirigeants irresponsables sont une affaire de justice. Si quelqu'un est suspect pour un crime ou un autre, que des investigations soient menées et que la justice tranche. Pour les détails de ce qui s'est passé, il existe des documents et si on se permet de rêver; un beau jour, les masquarades de justice cesseront et le droit se dira indépendamment de qui s'assoit sur tel fauteuil ou qui a le doigt sur la détente. Bien plus, les crimes burundais ne sont pas que des crimes d'Etat, les burundais de toutes les couches de la société, sont concernés. A bon entendeur salut!

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