
Au Cameroun, après l'explosion de deux bombes artisanales en l'espace de dix jours au marché Mokolo de Yaoundé, la capitale, (samedi 2 et mardi 12 juillet), le préfet prend des dispositions critiquées par une partie de la société civile.
Dans son arrêté, le préfet du Mfoundi interdit l'abandon de colis, sacs plastiques et emballages dans les lieux publics. Il annonce aussi que la « détention non justifiée » d'écrous, billes, boulons, clous ou morceaux de fer sera considérée comme « un préparatif dangereux ». Et surtout, il affirme que sera déclaré « suspect » tout « contrevenant » ainsi que « toute personne qui se réjouit des difficultés de l'État ou souhaite voir l'État en difficulté. »
Jointe par RFI, Cyrille Rolande Béchon, directrice exécutive de l'organisation de la société civile Nouveaux Droits de l'Homme-Cameroun (NDH-Cameroun), estime que le préfet du Mfoundi va au-delà de ses prérogatives et que cette dernière disposition est une atteinte à la liberté d'opinion et d'expression : « Il est difficile de comprendre comment est-ce que quelqu’un qui donne son avis en parlant des difficultés de l'État puisse être considéré, du point de vue du préfet du Mfouni, comme étant un "suspect". C'est une menace grave que nous dénonçons, que nous décrions. Nous appelons l'autorité administrative à faire son travail qui est celui d'assurer la sécurité des Camerounais et non de violer les libertés et droits fondamentaux des Camerounais. Nous attendons que cette autorité administrative et que les Forces de Défense et de Sécurité communiquent, informent les Camerounais sur ce qui a pu se passer, qui a posé une pareille bombe et sur ce qui est en train d'être fait pour assurer que les Camerounais sont en sécurité, au lieu de faire des sorties qui nous laissent perplexes sur ce que l'autorité administrative recherche. ».
La première explosion avait fait quatre blessés, la deuxième, deux blessés, selon les autorités qui, lors de la première explosion, avaient mis en cause « des forces obscurantistes œuvrant à la déstabilisation du Cameroun. » Aucune revendication n'a été faite.
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