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Centrafrique : la transition au centre de toutes les attentions

Deux semaines après le coup d’Etat en RCA, le Conseil de sécurité de l’ONU se pose la question de la transition en Centrafrique. Ses membres ont donné pour consigne à l’envoyée spéciale de l’ONU de s’impliquer davantage avec le nouveau pouvoir. Pendant ce temps, à Bangui, les consultations entre les différentes forces politiques se poursuivent.



Le commandant de la Fomac, Jean Félix Akaga, revoit ses troupes à Bangui. AFP PHOTO/ SIA KAMBOU
Le commandant de la Fomac, Jean Félix Akaga, revoit ses troupes à Bangui. AFP PHOTO/ SIA KAMBOU
L’envoyée de l’ONU Margaret Vogt a décrit devant le Conseil de sécurité une situation « très volatile » et « très fragile » en RCA. Première préoccupation : la présence de groupes armés incontrôlables, des milices armées par l’ancien président Bozizé et des rebelles qui échappent au contrôle de la Seleka. Inquiétude également sur les enfants soldats. Margaret Vogt rapporte que des enfants qui étaient sortis des groupes armés sont maintenant à nouveau recrutés.
Sur le plan politique, le Conseil de sécurité veut voir l’ONU s’impliquer davantage dans la période de transition en Centrafrique. Une transition qui pourrait durer un an et demi ou deux ans. L’ONU doit convaincre le nouvel homme fort Michel Djotodia de respecter les accords de Libreville. Le mot d’ordre du Conseil de sécurité est le « retour à l’ordre constitutionnel ». Personne n’a évoqué le sort de l’ancien président. Pour l’ONU, la page François Bozizé est bel et bien tournée.
« Aller de l’avant… »
A Bangui, après les contestations exprimées, relatives au Conseil supérieur de transition, les consultations vont bon train. Les forces politiques et autres représentants des diverses entités ont été reçues par les autorités. Cyriaque Gonda représente l’ancienne majorité présidentielle qui soutenait François Bozize. Même s’il souligne des imperfections, il rappelle sa volonté « d’aller de l’avant ».
 
« Il y a eu un manque, un déficit de concertation qui devait être impulsé par le Premier ministre dès notre retour de Ndjamena. Il ya des imperfections qui ont été relevées par toutes les parties. Mais oui, on doit aller de l’avant parce que nous avons un schéma, nous avons un délai, et nous avons un calendrier. Les chefs d’Etat de la sous-région et la communauté internationale veulent que nous soyons prêts le 15 avril (pour le nouveau sommet de la CEEAC, ndlr). Puisque ce schéma est national (et que) nous considérons qu’il y a des imperfections, nous allons les corriger au fur et à mesure, et l’ordonnance sera améliorée de façon à respecter le calendrier déterminé par les chefs l’Etat qui doivent (...) donner l’onction à la République centrafricaine pour qu’elle ne soit pas sous sanction ».
Questions autour du rôle de la Fomac
Dans la capitale centrafricaine, moins de tirs ont été entendus durant la journée du mardi 9 avril. La sécurité reste cependant très relative ce qui pose la question du rôle des 500 soldats de la Fomac (Force multinationale d'Afrique centrale) présents dans la capitale. « Ce n’est pas du jour au lendemain que la quiétude peut revenir, se défend le général Jean Félix Akaga, commandant de la Fomac mais nous travaillons dans ce sens. »
« En ce moment, la Fomac joue le rôle de la surveillance de la ville de Bangui, notamment par la protection de tout ce qui est édifice, banque. Et en même temps, nous procédons à des patrouilles communes avec la Seleka pour essayer de ramener la sérénité au niveau de la population. »
Interrogé sur l’évolution ou non du mandat de la Fomac, Jean Félix Akaga déclare que lors du sommet des chefs d’Etat prévu le 15 avril, de nouvelles directives seront certainement données à la Fomac. Il rejette l’idée d’une autonomie de ses soldats. « Tous les soldats de la Fomac travaillent en fonction des ordres qui sont donnés par l’état-major de la Fomac, et par les ordres que je donne à l’état-major. Donc, il n’y a pas d’autonomie ».
«On est devant une potentielle crise alimentaire»
Après la catastrophe sanitaire des premiers jours qui ont suivi la prise de Bangui, la situation s’est stabilisée dans les hôpitaux de la capitale centrafricaine. Une quarantaine de blessés ont été envoyés pour être traités à l’étranger. Georgos Georgantas est le chef de la délégation du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) . Pour lui, presque tout le monde est de retour à la maison. Toutefois, il pointe le problème de déplacés dans l’arrière-pays.
« A Bangui, le grand problème était notamment les blessés et la gestion des dépouilles mortelles. Il n’y a pas eu un grand déplacement de la population civile. Quelques civils se sont déplacés aux premières heures, aux premiers jours après les évènements, pour se mettre à l’abri. Mais je pense que maintenant, presque tout le monde est de retour à la maison. Par contre, dans l’arrière-pays, il y a toujours des déplacés.
Et ce qui est encore plus inquiétant, c’est que les organisations humanitaires qui, historiquement, assurent une grande partie des services de base pour la population parce que l’Etat a été faible depuis de nombreuses années, (...) se sont retirées, ou sont dans une situation de stand-by. On est devant une potentielle crise alimentaire. (...) Si la récolte ne se passe pas bien, on aura de gros problèmes.
Et au niveau sanitaire, quand on dit qu’il y a des populations qui se sont déplacées dans la brousse, les soins médicaux ne sont pas au même niveau dans la brousse que dans le centre de santé. En plus, le réapprovisionnement du centre de santé n’a pas été assuré ou n’a pas été régulier de toute façon depuis plusieurs mois. »
Source: RFI
 


Mercredi 10 Avril 2013 - 18:07


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