Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Centrafrique : les annonces de Michel Djotodia ne font pas l’unanimité

Les premières déclarations du nouvel homme fort de Bangui laissent une partie de la classe politique centrafricaine sur sa faim. Michel Djotodia a annoncé qu'il travaillerait dans l'esprit des accords de Libreville, avec une transition de maximum trois ans, mais reste ambigu sur la possibilité pour lui de se présenter à l'issue de ces trois ans. Il annonce également que d'ici la fin de la transition il gouvernera par ordonnances. Certains membres de la classe politique aimeraient que toutes ces questions puissent être débattues.



Centrafrique : les annonces de Michel Djotodia ne font pas l’unanimité
Ils sont nombreux, dans la classe politique centrafricaine, à avoir noté l'ambiguïté des propos de Michel Djotodia sur ses ambitions personnelles. Le nouvel homme fort aura-t-il le droit de se présenter à l'issue des trois années de la transition ? Plusieurs responsables pensent que non.

Certains espèrent que la réunion des chefs d'Etat d'Afrique centrale à N'Djamena, dans quelques jours, le rappellera. « Il faut que les chefs d'Etat de la sous-région obtiennent de tous les responsables de la transition qu'ils ne puissent pas se présenter, comme le prévoient les accords de Libreville », lance un homme politique centrafricain.

L'idée d'une conférence nationale

Autre point de désaccord des politiques avec Michel Djotodia : sa volonté, après dissolution de l'assemblée, de gouverner par ordonnances jusqu’à la fin de la transition. « Ce n'est pas acceptable, dit un opposant. Il faut mettre en place un conseil national de transition qui représente toutes les forces vives du pays comme ça avait été le cas en 2003. »

Les hommes politiques joints par RFI réclament également une concertation sur la durée de la transition. « Nous avons besoin d'un agenda admis par tous », estime l'un d'eux.

Certains enfin poussent l'idée d'une conférence nationale souveraine afin de remettre à plat les problèmes du pays. « La communauté internationale ne pourra pas accompagner notre pays s'il n'y a pas plus de garanties pour un retour rapide à l'ordre constitutionnel, dit l'un de nos interlocuteurs. Cela passe pour nous par une telle conférence nationale. »

François Bozizé installé provisoirement au Bénin

Il aurait préféré un pays de l'Afrique centrale comme pays d'accueil, mais depuis sa chute, le président Bozizé n'arrive plus à parler au téléphone à ses pairs de la sous-région. En désespoir de cause, c'est finalement le Bénin qu'il sollicite.

Il est vrai qu’il n'y est pas en terre inconnue. Il y a déjà passé quelques années d'exil en compagnie d'un certain Jean-Jacques Demafouth, autre figure de l'opposition, avant d'être expulsé par le président Mathieu Kérékou, qui l'a remis au président centrafricain d'alors, André Kolingba. A Cotonou, François Bozizé possède une résidence et compte parmi ses amis beaucoup d'adeptes « Gbigbowiwé », les chrétiens célestes.

Le problème, c'est que le Bénin n'a pas répondu formellement. Le président Boni Yayi, en déplacement en Afrique du Sud pour le sommet des pays émergents, a préféré exposer le dossier à ses collègues d'Afrique centrale lors d'un mini-sommet organisé mercredi soir et consacré à la Centrafrique.

Yayi Boni insiste pour que le choix du pays d'accueil soit une décision politique, et que celle-ci soit entérinée par une organisation régionale, notamment la CEEAC. Un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale est prévu mercredi prochain à N'Djamena, au Tchad. Il devrait trancher la question.


Rfi.fr

Vendredi 29 Mars 2013 - 08:54


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter