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Chronique: Can le dérisoire foot le camp



Chronique:  Can le dérisoire foot le camp
Le Président Abdoulaye Wade adopte depuis quelques jours une posture qu’il n’aurait jamais dû abandonner. La hauteur. C’est tout à son honneur. A quelque chose malheur est bon serions-nous tentés de dire pour reprendre l’adage populaire. Il a fallu le retentissant coup de semonce du clergé catholique pour le ramener à la raison. Il fume avec les dignitaires de l’Eglise le calumet de la paix, accepte les conditions de l’opposition sur la revue du code électoral avant de convier à la réconciliation les éditeurs de presse.

Cette attitude présidentielle est à saluer en ce sens qu’elle démontre que le conflit permanant est sans issue. Certes, la contradiction est une donnée essentielle en démocratie mais elle doit être gérée en vue d’une bonne cohabitation. Même les guerres les plus acharnées finissent autour de la table négociation. L’histoire est remplie de cessez-le-feu et d’armistices symbolisant une trêve ou simplement la fin d’un conflit.

Le Chef de l’Etat doit donc poursuivre cette démarche pour ne pas donner l’impression de faire dans la diversion. Déjà, beaucoup de gens doutent de la sincérité de cette « subite » attitude de Maitre Wade. Ils la considèrent comme un stratagème pour détourner momentanément l’attention. Il lui incombe donc d’administrer la preuve de sa bonne foi. En ne posant aucun acte qui puisse brouiller ce signal visiblement positif.

C’est ainsi qu’il doit donner davantage de gages après avoir pris des engagements le 31 décembre dernier sur le processus électoral. Car c’est ce terrain qui est encore le plus explosif. Les contradictions y sont les plus vives. Nombre de conflits armés naissent d’élections troubles. Il doit notamment ordonner à son ministre de l’intérieur à faire preuve de plus d’esprit consensuel. Sa lettre de mission ne doit pas être à faire coûte que coûte gagner son camp.

Le Président Wade gagnerait également à réfréner l’ardeur guerrière de son ministre conseiller chargé des affaires politiques Serigne Mbacké Ndiaye. Il est paradoxal de se déclarer cheville ouvrière du dialogue politique et en même temps appeler les marchands ambulants à se rebeller contre l’autorité du Maire de Dakar Khalifa Sall qui veut assainir la capitale où règne, convenons-en, la pagaille. C’est de l’antijeu.

La sortie du ministre de l’énergie contre le leader de l’Afp sur l’origine prétendue de sa fortune est aussi à ranger dans ce cadre. Moustapha Niasse n’a-t-il pas été Premier ministre du patron de Samuel Sarr ? Pourquoi attendre autant d’années pour le «dénoncer » ? Si ses allégations sont avérées, qu’est-ce qui l’empêcherait de saisir la justice habilitée à connaître de cette présumée affaire d’enrichissement illicite ?

Le dernier hors-jeu que nous signalerons provient de l’audience ratée du Président Wade avec les imams de Guédiawaye. Une rencontre torpillée par la mauvaise défense de l’entraineur national. Des libéraux lui ont malheureusement fait comprendre que ces dignitaires religieux étaient de vulgaires politiciens encagoulés. Dommage que l’autorité suprême ait pu être dribblée à ce point par des adeptes et experts de la manipulation. C’est un tacle irrégulier qui donne du reste raison aux pessimistes. On aurait vraiment pu s’en passer. Comme la Coupe d’Afrique des Nations de foot (Can) aurait dû s’épargner la fusillade cabindaise contre l’équipe du Togo.

La politique, comme le sport d’ailleurs, est un jeu mais trop sérieux pour être laissée entre les mains d’aventuriers et de rebelles qui cherchent les coups d’éclat. Quand (Can) on espère que le dérisoire foute (foot) le camp, l’instinct de survie jaillit. Chasser le naturel, il revient au galop.

Abdoulaye SYLLA
Syllaye@gmail.com

Abdoulaye SYLLA

Mercredi 13 Janvier 2010 - 09:45


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