L'émoi et l'indignation règnent à la cité Keur Gorgui après la tragique disparition de trois ouvriers, emportés dans une chute vertigineuse du septième étage d'un immeuble en construction. L'accident, survenu alors qu'ils effectuaient le nettoyage des vitres, a laissé une scène macabre et des questions brûlantes sur les conditions de sécurité sur les chantiers.
Les stigmates du drame sont encore visibles. Des traces de sang, sombres et poignantes, imprègnent le sol. Ils témoignent de la violence du choc. Dans le quartier, un voile de tristesse enveloppe les passants, leurs regards se tournant instinctivement vers l'immeuble « maudit. » Des groupes se forment, des murmures s'élèvent, chacun cherchant à comprendre les circonstances de cette tragédie.
Devant l'immeuble, un amas de ferraille tordue gît au sol, les restes de l'échafaudage de fortune qui n'a pu supporter le poids des trois hommes. "Tu n'es pas au courant? Hier, trois personnes sont tombées de cet immeuble. Ils sont tous morts", souffle un passant à son ami, les yeux remplis d'effroi. La scène se répète, les curieux affluent, pointant du doigt l'immeuble, les commentaires fusant de toutes parts.
Des témoignages effarants
Ngagne Demba Sarr, responsable d'un immeuble voisin, a été témoin de l'horreur. "Le drame s'est produit entre 13h30 et 16h. Tout le monde est sorti, la cité était plongée dans la tristesse. Les premiers arrivés sur les lieux se sont enfuis, incapables de supporter la vue des corps avachis au sol. C'était violent, horrible, les victimes baignaient dans des mares de sang. J'ai essayé de secourir l'un d'eux qui respirait encore, mais il a succombé", témoigne-t-il, la voix brisée par l'émotion.
Poursuivant, il affirme que plus de 5 voitures de sapeurs-pompiers et policiers sont venus sur place pour les constats d’usage. Selon Ngagne Demba Sarr, les ouvriers travaillaient habituellement à deux, mais un troisième homme plus corpulent s’est joint à eux ce jour-là. Celui-ci aurait provoqué la rupture de l’échafaudage.
"J'ai appris que lundi, ils étaient deux, mais hier, un troisième, bien bâti, s'est ajouté à la tâche. C'est sûrement cela qui a fait flancher l'échafaudage", ajoute M. Sarr. L'identité des victimes reste encore floue. "J'ai entendu dire que l'un d'eux s'appelait Makagne, un autre était Peul, mais pour le troisième, je ne sais pas. L'un d'eux habitait à la cité millénaire", confie M. Sarr, le visage marqué par la douleur. Il raconte avoir été l'un des premiers sur les lieux, après avoir entendu le fracas de la chute.
"C'est l'un des fers de l'échafaudage qui a cédé, il s'est balancé avant de se rompre brutalement. Ce sont les câbles de la Senelec qui ont amorti la chute. Ils ont fait une chute du septième étage, alors que l'immeuble en compte neuf. Ils étaient là pour nettoyer les vitres, et ils avaient déjà fait la moitié du travail", souffle-t-il.
Ce dernier indique que les victimes, étaient jeunes. "Ils n'avaient pas plus de 35 ans, et l'un d'eux avait à peine 22 ans. Ils sont morts de manière atroce, et nous le déplorons. Face à cette situation, nous demandons aux autorités de veiller à ce que les jeunes ouvriers soient formés et équipés pour travailler en sécurité", insiste M. Sarr.
Ainsi, il dénonce le manque de matériel de sécurité, soulignant que les seules traces retrouvées sur les lieux étaient des sandales tachées de sang. "Ils n'avaient ni chaussures, ni casques, ni cordes de sécurité. S'ils avaient eu cela, la chute aurait été moins terrible", déplore-t-il.
Très affecté, M. Sarr confie "avoir passé une nuit blanche, hanté par les images de la tragédie. " Le chantier, paradoxalement, n'a pas été fermé. Les victimes étaient employées par un sous-traitant, lui-même employé par une autre entreprise, d’après les informations recueillies par PressAfrik. Après le drame, des rumeurs ont circulé, attribuant la paternité de l'immeuble au célèbre basketteur sénégalais Gorgui Sy Dieng. "Je l'ai aperçu deux fois, et on m'a dit que l'immeuble lui appartenait", affirme M. Sarr.
Insécurité et récurrence
Ibrahima Gueye, un autre habitant de Keur Gorgui, trouvé devant les lieux du drame, exprime sa colère face à l'insécurité qui règne dans le quartier. "Ce n'est pas la première fois que ce genre de drame se produit. Les constructeurs ne prennent aucune mesure de sécurité pour les ouvriers. Ce chantier appartient à Gorgui Sy Dieng, il a des milliards, il peut quand même se permettre d'assurer la sécurité de son personnel", s'indigne-t-il.
Il dénonce les salaires dérisoires versés aux ouvriers et rappelle qu'un maçon avait déjà perdu la vie dans des conditions similaires derrière cet immeuble. "Les maçons travaillent sans équipement adéquat", déplore M. Gueye.
Un incident supplémentaire est venu exacerber sa colère : une vitre s'est détachée de l'immeuble et s'est écrasée au sol, ce mercredi matin. "On n'a pas fini de parler que ce matin, une vitre est tombée. C'est grave, elle aurait pu tuer quelqu'un. Il y a une insécurité trop grande dans ce quartier, et à moins de 150 mètres, il y a la maison du Premier ministre Ousmane Sonko, qui est sûrement au courant de ce qui se passe, mais ne fait rien", fustige M. Gueye.
Abdoulaye Seye, travailleur au ministère de la Communication et habitant de Keur Gorgui depuis 2018, appelle les autorités à revoir les conditions de travail des ouvriers. "Il y a eu un drame similaire dans un immeuble à côté. Les gens travaillent dans des conditions difficiles et déplorables, sans casque, ni ceinture, ni chaussures de sécurité. L'État doit vérifier cela. Il y a beaucoup de problèmes à Keur Gorgui : des problèmes de route, de sécurité, d'assainissement. Il faut que des gens se lèvent pour aller vérifier l'état des bâtiments, et ne pas attendre qu'un drame se produise", se désole-t-il.
Les stigmates du drame sont encore visibles. Des traces de sang, sombres et poignantes, imprègnent le sol. Ils témoignent de la violence du choc. Dans le quartier, un voile de tristesse enveloppe les passants, leurs regards se tournant instinctivement vers l'immeuble « maudit. » Des groupes se forment, des murmures s'élèvent, chacun cherchant à comprendre les circonstances de cette tragédie.
Devant l'immeuble, un amas de ferraille tordue gît au sol, les restes de l'échafaudage de fortune qui n'a pu supporter le poids des trois hommes. "Tu n'es pas au courant? Hier, trois personnes sont tombées de cet immeuble. Ils sont tous morts", souffle un passant à son ami, les yeux remplis d'effroi. La scène se répète, les curieux affluent, pointant du doigt l'immeuble, les commentaires fusant de toutes parts.
Des témoignages effarants
Ngagne Demba Sarr, responsable d'un immeuble voisin, a été témoin de l'horreur. "Le drame s'est produit entre 13h30 et 16h. Tout le monde est sorti, la cité était plongée dans la tristesse. Les premiers arrivés sur les lieux se sont enfuis, incapables de supporter la vue des corps avachis au sol. C'était violent, horrible, les victimes baignaient dans des mares de sang. J'ai essayé de secourir l'un d'eux qui respirait encore, mais il a succombé", témoigne-t-il, la voix brisée par l'émotion.
Poursuivant, il affirme que plus de 5 voitures de sapeurs-pompiers et policiers sont venus sur place pour les constats d’usage. Selon Ngagne Demba Sarr, les ouvriers travaillaient habituellement à deux, mais un troisième homme plus corpulent s’est joint à eux ce jour-là. Celui-ci aurait provoqué la rupture de l’échafaudage.
"J'ai appris que lundi, ils étaient deux, mais hier, un troisième, bien bâti, s'est ajouté à la tâche. C'est sûrement cela qui a fait flancher l'échafaudage", ajoute M. Sarr. L'identité des victimes reste encore floue. "J'ai entendu dire que l'un d'eux s'appelait Makagne, un autre était Peul, mais pour le troisième, je ne sais pas. L'un d'eux habitait à la cité millénaire", confie M. Sarr, le visage marqué par la douleur. Il raconte avoir été l'un des premiers sur les lieux, après avoir entendu le fracas de la chute.
"C'est l'un des fers de l'échafaudage qui a cédé, il s'est balancé avant de se rompre brutalement. Ce sont les câbles de la Senelec qui ont amorti la chute. Ils ont fait une chute du septième étage, alors que l'immeuble en compte neuf. Ils étaient là pour nettoyer les vitres, et ils avaient déjà fait la moitié du travail", souffle-t-il.
Ce dernier indique que les victimes, étaient jeunes. "Ils n'avaient pas plus de 35 ans, et l'un d'eux avait à peine 22 ans. Ils sont morts de manière atroce, et nous le déplorons. Face à cette situation, nous demandons aux autorités de veiller à ce que les jeunes ouvriers soient formés et équipés pour travailler en sécurité", insiste M. Sarr.
Ainsi, il dénonce le manque de matériel de sécurité, soulignant que les seules traces retrouvées sur les lieux étaient des sandales tachées de sang. "Ils n'avaient ni chaussures, ni casques, ni cordes de sécurité. S'ils avaient eu cela, la chute aurait été moins terrible", déplore-t-il.
Très affecté, M. Sarr confie "avoir passé une nuit blanche, hanté par les images de la tragédie. " Le chantier, paradoxalement, n'a pas été fermé. Les victimes étaient employées par un sous-traitant, lui-même employé par une autre entreprise, d’après les informations recueillies par PressAfrik. Après le drame, des rumeurs ont circulé, attribuant la paternité de l'immeuble au célèbre basketteur sénégalais Gorgui Sy Dieng. "Je l'ai aperçu deux fois, et on m'a dit que l'immeuble lui appartenait", affirme M. Sarr.
Insécurité et récurrence
Ibrahima Gueye, un autre habitant de Keur Gorgui, trouvé devant les lieux du drame, exprime sa colère face à l'insécurité qui règne dans le quartier. "Ce n'est pas la première fois que ce genre de drame se produit. Les constructeurs ne prennent aucune mesure de sécurité pour les ouvriers. Ce chantier appartient à Gorgui Sy Dieng, il a des milliards, il peut quand même se permettre d'assurer la sécurité de son personnel", s'indigne-t-il.
Il dénonce les salaires dérisoires versés aux ouvriers et rappelle qu'un maçon avait déjà perdu la vie dans des conditions similaires derrière cet immeuble. "Les maçons travaillent sans équipement adéquat", déplore M. Gueye.
Un incident supplémentaire est venu exacerber sa colère : une vitre s'est détachée de l'immeuble et s'est écrasée au sol, ce mercredi matin. "On n'a pas fini de parler que ce matin, une vitre est tombée. C'est grave, elle aurait pu tuer quelqu'un. Il y a une insécurité trop grande dans ce quartier, et à moins de 150 mètres, il y a la maison du Premier ministre Ousmane Sonko, qui est sûrement au courant de ce qui se passe, mais ne fait rien", fustige M. Gueye.
Abdoulaye Seye, travailleur au ministère de la Communication et habitant de Keur Gorgui depuis 2018, appelle les autorités à revoir les conditions de travail des ouvriers. "Il y a eu un drame similaire dans un immeuble à côté. Les gens travaillent dans des conditions difficiles et déplorables, sans casque, ni ceinture, ni chaussures de sécurité. L'État doit vérifier cela. Il y a beaucoup de problèmes à Keur Gorgui : des problèmes de route, de sécurité, d'assainissement. Il faut que des gens se lèvent pour aller vérifier l'état des bâtiments, et ne pas attendre qu'un drame se produise", se désole-t-il.
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