La conférence d’African Women in Media 2024 (AWiM24), en partenariat avec Article 19, Luminate et l'UNESCO, s’est ouverte à Dakar ce jeudi et se déroulera les 5 et 6 décembre sous le thème : « Médias et durabilité ». Cet événement explore des enjeux pour les médias africains à travers trois perspectives : les modèles économiques et financiers, les objectifs de développement durable (ODD) et l’intelligence artificielle (IA).
Dr. Yemisi Akinbobola, cofondatrice d’AWiM, a souligné lors de son intervention qu’« aujourd’hui, nous développons nos réflexions sur les médias, le business et les modèles financiers. Nous devons les regarder d'un point de vue multi-facette ». Elle a également mis en avant les impacts du manque de structures et de modèles soutenables sur les professionnels des médias, notamment les femmes journalistes.
Selon elle, "un environnement médiatique transparent et éthique est indispensable pour permettre à ces dernières de progresser sans être confrontées à l'exploitation ou à des pratiques contraire à l'éthique."
Dr. Akinbobola a également attiré l’attention sur les nombreux obstacles rencontrés par les femmes dans l'industrie des médias en Afrique. "L'harcèlement sexuel, le manque de processus transparents pour les promotions ou encore absence de paiement pendant de longues périodes sont autant de problèmes qui minent l'égalité et la qualité des contenus. Ces pratiques ouvrent la voie à des formes d'exploitation spécifiques pour les femmes journalistes, limitant leur progression dans des postes stratégiques tels que ceux de leadership", a-t-elle souligné.
Ajoute-t-elle « les femmes sont aussi compétentes que les hommes dans les médias. Cependant, elles sont souvent dirigées vers des thématiques comme la santé ou la mode, tandis que les hommes sont privilégiés pour traiter des sujets politiques ou économiques. Ce biais structurel limite leurs opportunités de carrière et perpétue les inégalités. »
Alfred Bulakali, Directeur régional, d'Article 19 Sénégal∕Afrique de l'Ouest a indiqué que AWiM24 est une plateforme pour promouvoir un paysage médiatique inclusif. « Le thème de cette année, médias et durabilité, résonne avec l’agenda féministe ‘sécurité pour tous et toutes’, conçu pour garantir aux femmes journalistes un environnement exempt de violences et de discriminations», a-t-il déclaré.
En coïncidant avec les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, AWiM24 offre une opportunité de réaffirmer le rôle des médias dans la lutte contre les violences basées sur le genre. « Les médias ont le pouvoir d’exposer les injustices et de briser le silence qui entoure ces violences», a-t-il ajouté.
L’intelligence artificielle
Le rôle croissant de l’IA dans les médias a été largement discuté lors de la conférence. Si elle offre des opportunités d’innovation, elle comporte aussi des risques de renforcement des inégalités. Les biais algorithmiques, souvent issus de données historiques biaisées, amplifient les stéréotypes de genre et compromettent la diversité des voix dans les contenus médiatiques.
« Le modèle actuel des médias, c'est que les journalistes individuels utilisent l'IA de leur propre façon. Les médias sur le continent doivent prendre ça très sérieusement, ils doivent avoir des règles et des cadres dans leur organisation sur comment ils devraient utiliser l'IA, parce que ça impacterait aussi leur modèle de business. Toutes ces choses viennent ensemble pour former notre thème cette année autour des médias et de la durabilité. Les médias africains doivent adopter des règles et des cadres clairs pour l’utilisation de l’IA, afin de garantir qu’elle contribue à la durabilité plutôt que d’aggraver les inégalités existantes», a plaidé Dr. Akinbobola.
Pour une Afrique inclusive et durable
L’engagement d’AWiM24 s’inscrit dans les efforts globaux pour atteindre les objectifs de développement durable, notamment l’ODD 5 sur l’égalité des sexes et l’ODD 16 sur des sociétés pacifiques et inclusives. Ces efforts sont également alignés sur l’agenda 2063 de l’Union africaine. " À Article 19, notre mission repose sur trois piliers : penser, agir et propulser les droits humains, avec la liberté d'expression et l'accès à l'information comme pivots essentiels. Ce cadre s'harmonise parfaitement avec la vision d'Awim24 : garantir aux femmes africaines une égalité d'accès à la représentation et aux opportunités dans les industries et les contenus médiatiques. En abordant des obstacles systémiques tels que les violences contre les femmes journalistes, la sous-représentation persistante, la désinformation générée et les vulnérabilités dans les espaces numériques, nous engageons des discussions fondamentales pour redéfinir le rôle des médias dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), notamment l'ODD 5 sur l'égalité des sexes et l'ODD 16 sur des sociétés pacifiques, justes et inclusives. Ces efforts s'inscrivent également dans l'agenda 2063 de l'union africaine, qui vise à bâtir l'Afrique que nous voulons.L'engagement de l'Union africaine pour la protection des femmes dans les médias se manifeste par des initiatives ambitieuses, comme la stratégie pour l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes, qui s'articule étroitement avec la déclaration de Kigali d 'AWIM visant l'élimination des violences sexistes dans et à travers les médias d'ici 2034 ", a expliqué le Directeur régionale d'Article 19.
À en croire ce dernier, ces engagements, renforcés par des cadres juridiques comme la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et le protocole de Maputo, marquent des étapes décisives. Toutefois, leur concrétisation nécessite des financements durables pour les initiatives dédiées aux femmes dans les médias, ainsi qu'un renforcement continu de leurs capacités. " Ce chemin, bien qu'historique, ne fait que commencer. AWIM 24 n'est pas une simple conférence. C'est une promesse collective de transformer le récit des femmes dans les médias africains. Ensemble, posons des questions audacieuses et trouvons des solutions pérennes pour bâtir l’Afrique que nous méritons ", a conclu Alfred Bulakali, appelant les acteurs médiatiques à placer l’égalité des genres au cœur des transformations émergentes.
Dr. Yemisi Akinbobola, cofondatrice d’AWiM, a souligné lors de son intervention qu’« aujourd’hui, nous développons nos réflexions sur les médias, le business et les modèles financiers. Nous devons les regarder d'un point de vue multi-facette ». Elle a également mis en avant les impacts du manque de structures et de modèles soutenables sur les professionnels des médias, notamment les femmes journalistes.
Selon elle, "un environnement médiatique transparent et éthique est indispensable pour permettre à ces dernières de progresser sans être confrontées à l'exploitation ou à des pratiques contraire à l'éthique."
Dr. Akinbobola a également attiré l’attention sur les nombreux obstacles rencontrés par les femmes dans l'industrie des médias en Afrique. "L'harcèlement sexuel, le manque de processus transparents pour les promotions ou encore absence de paiement pendant de longues périodes sont autant de problèmes qui minent l'égalité et la qualité des contenus. Ces pratiques ouvrent la voie à des formes d'exploitation spécifiques pour les femmes journalistes, limitant leur progression dans des postes stratégiques tels que ceux de leadership", a-t-elle souligné.
Ajoute-t-elle « les femmes sont aussi compétentes que les hommes dans les médias. Cependant, elles sont souvent dirigées vers des thématiques comme la santé ou la mode, tandis que les hommes sont privilégiés pour traiter des sujets politiques ou économiques. Ce biais structurel limite leurs opportunités de carrière et perpétue les inégalités. »
Alfred Bulakali, Directeur régional, d'Article 19 Sénégal∕Afrique de l'Ouest a indiqué que AWiM24 est une plateforme pour promouvoir un paysage médiatique inclusif. « Le thème de cette année, médias et durabilité, résonne avec l’agenda féministe ‘sécurité pour tous et toutes’, conçu pour garantir aux femmes journalistes un environnement exempt de violences et de discriminations», a-t-il déclaré.
En coïncidant avec les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, AWiM24 offre une opportunité de réaffirmer le rôle des médias dans la lutte contre les violences basées sur le genre. « Les médias ont le pouvoir d’exposer les injustices et de briser le silence qui entoure ces violences», a-t-il ajouté.
L’intelligence artificielle
Le rôle croissant de l’IA dans les médias a été largement discuté lors de la conférence. Si elle offre des opportunités d’innovation, elle comporte aussi des risques de renforcement des inégalités. Les biais algorithmiques, souvent issus de données historiques biaisées, amplifient les stéréotypes de genre et compromettent la diversité des voix dans les contenus médiatiques.
« Le modèle actuel des médias, c'est que les journalistes individuels utilisent l'IA de leur propre façon. Les médias sur le continent doivent prendre ça très sérieusement, ils doivent avoir des règles et des cadres dans leur organisation sur comment ils devraient utiliser l'IA, parce que ça impacterait aussi leur modèle de business. Toutes ces choses viennent ensemble pour former notre thème cette année autour des médias et de la durabilité. Les médias africains doivent adopter des règles et des cadres clairs pour l’utilisation de l’IA, afin de garantir qu’elle contribue à la durabilité plutôt que d’aggraver les inégalités existantes», a plaidé Dr. Akinbobola.
Pour une Afrique inclusive et durable
L’engagement d’AWiM24 s’inscrit dans les efforts globaux pour atteindre les objectifs de développement durable, notamment l’ODD 5 sur l’égalité des sexes et l’ODD 16 sur des sociétés pacifiques et inclusives. Ces efforts sont également alignés sur l’agenda 2063 de l’Union africaine. " À Article 19, notre mission repose sur trois piliers : penser, agir et propulser les droits humains, avec la liberté d'expression et l'accès à l'information comme pivots essentiels. Ce cadre s'harmonise parfaitement avec la vision d'Awim24 : garantir aux femmes africaines une égalité d'accès à la représentation et aux opportunités dans les industries et les contenus médiatiques. En abordant des obstacles systémiques tels que les violences contre les femmes journalistes, la sous-représentation persistante, la désinformation générée et les vulnérabilités dans les espaces numériques, nous engageons des discussions fondamentales pour redéfinir le rôle des médias dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), notamment l'ODD 5 sur l'égalité des sexes et l'ODD 16 sur des sociétés pacifiques, justes et inclusives. Ces efforts s'inscrivent également dans l'agenda 2063 de l'union africaine, qui vise à bâtir l'Afrique que nous voulons.L'engagement de l'Union africaine pour la protection des femmes dans les médias se manifeste par des initiatives ambitieuses, comme la stratégie pour l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes, qui s'articule étroitement avec la déclaration de Kigali d 'AWIM visant l'élimination des violences sexistes dans et à travers les médias d'ici 2034 ", a expliqué le Directeur régionale d'Article 19.
À en croire ce dernier, ces engagements, renforcés par des cadres juridiques comme la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et le protocole de Maputo, marquent des étapes décisives. Toutefois, leur concrétisation nécessite des financements durables pour les initiatives dédiées aux femmes dans les médias, ainsi qu'un renforcement continu de leurs capacités. " Ce chemin, bien qu'historique, ne fait que commencer. AWIM 24 n'est pas une simple conférence. C'est une promesse collective de transformer le récit des femmes dans les médias africains. Ensemble, posons des questions audacieuses et trouvons des solutions pérennes pour bâtir l’Afrique que nous méritons ", a conclu Alfred Bulakali, appelant les acteurs médiatiques à placer l’égalité des genres au cœur des transformations émergentes.
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