Vendredi prochain la communauté musulmane célèbrera l’Aïd-el-Kebir communément appelée Tabaski. C’est un moment de retrouvailles pour les familles, de grands déplacements de populations entre les grandes villes, des grandes villes aux villages, de l’étranger dans le pays. La promiscuité dans les transports en commun interurbains et dans les maisons familiales se conjuguera avec un brassage chaleureux de vieilles personnes, d’adultes et de jeunes venant d’endroits différents, souvent éloignés. C’est un événement propice à la dispersion à grande échelle sur l’ensemble du territoire national du virus. Les régions comme Dakar, Thiès et Diourbel risquent de voir leurs porteurs asymptomatiques et même symptomatiques faire le déplacement et semer partout où ils passeront cette covid19. Au-delà de la sensibilisation, des supplications et des exhortations le seul moyen de prévenir une aggravation de la contamination est d’interdire à temps, au moins durant la période de la Tabaski, le déplacement inter-régional à moins de choisir, durant cette période, le confinement des régions de Dakar, Thiès et Diourbel avec le reste du pays. C’est un choix difficile, en raison de l’enthousiasme, de la passion, de l’affectivité et du bonheur qui enveloppent et s’épanchent de ces retrouvailles tant souhaitées et préparées. C’est une décision, crève-cœur, que de priver une partie de la population d’une fête de Tabaski avec la grande famille, avec les parents souvent âgés, mais exposés aux risques liés à la covid19. Cependant, chaque sénégalaise et chaque sénégalais comprend que cette Tabaski est inédite, que la situation, créée par l’expansion continue de la covid19, demande une participation citoyenne et un engagement patriotique à faire reculer la maladie, à protéger les couches vulnérables et à respecter scrupuleusement les gestes barrières. Le choix de la raison est de passer la Tabaski à l’endroit où on vit, à rester surplace, à ne pas se déplacer.
La maladie progresse. Les chiffres égrenés chaque matin ont perdu de leur sens. Ils ne reflètent plus l’ampleur de l’évolution de la pandémie dans notre pays. La réduction surprenante, ces dernières semaines, du nombre de tests contrairement aux recommandations pressantes et répétées de l’OMS, à l’opposé de la pratique des différents pays qui ont bien géré cette pandémie, laisse pantois tout observateur un tant soit peu averti sur les questions épidémiologiques. La politique consistant à ne tester que les cas symptomatiques « avérés », à traquer les contacts en extrahospitalier sans test, contribue involontairement à la banalisation de la maladie particulièrement au niveau de la jeunesse, à qui, on semble dire, ce n’est pas grave, rien ne vous arrivera de grave ! On oublie que ces jeunes qui ignorent leur statut, de plus en plus faussement décomplexés par rapport à la maladie, risquent d’en être des démultiplicateurs inconscients et surtout les facteurs de la contamination chez les vieilles personnes à protéger vaille que vaille.
Le choix justifié de laisser s’écouler la vie économique et sociale passe, pour être réussie, par un large dépistage de la population. À défaut, un dépistage systématique des cas contacts et au niveau des foyers d’expansion de la maladie. Tous les pays qui ont fini par perdre la main sur la maladie ont pêché sur l’application rigoureuse des mesures barrières, l’isolement des foyers actifs de la maladie et l’insuffisance de tests.
La situation commence, petit à petit, à déraper en Afrique. L’Afrique du Sud affiche 421 996 cas positifs pour 6 343 décès liés à la covid19. En un seul jour, ce pays a enregistré 13 944 nouveaux cas positifs et 250 nouveaux décès liés à la covid19. Des situations alarmantes apparaissent dans beaucoup de pays africains. Il est encore temps de se ressaisir.
La Tabaski, la banalisation de la maladie, l’insuffisante application des mesures barrières et l’insuffisance du nombre de tests constituent des risques importants à circonscrire. Il nous faut garder à l’esprit la nécessaire maîtrise de l’évolution de la covid19 le jour d’après…
Unis et engagés, nous vaincrons
Mary Teuw Niane
25 juillet 2020
La maladie progresse. Les chiffres égrenés chaque matin ont perdu de leur sens. Ils ne reflètent plus l’ampleur de l’évolution de la pandémie dans notre pays. La réduction surprenante, ces dernières semaines, du nombre de tests contrairement aux recommandations pressantes et répétées de l’OMS, à l’opposé de la pratique des différents pays qui ont bien géré cette pandémie, laisse pantois tout observateur un tant soit peu averti sur les questions épidémiologiques. La politique consistant à ne tester que les cas symptomatiques « avérés », à traquer les contacts en extrahospitalier sans test, contribue involontairement à la banalisation de la maladie particulièrement au niveau de la jeunesse, à qui, on semble dire, ce n’est pas grave, rien ne vous arrivera de grave ! On oublie que ces jeunes qui ignorent leur statut, de plus en plus faussement décomplexés par rapport à la maladie, risquent d’en être des démultiplicateurs inconscients et surtout les facteurs de la contamination chez les vieilles personnes à protéger vaille que vaille.
Le choix justifié de laisser s’écouler la vie économique et sociale passe, pour être réussie, par un large dépistage de la population. À défaut, un dépistage systématique des cas contacts et au niveau des foyers d’expansion de la maladie. Tous les pays qui ont fini par perdre la main sur la maladie ont pêché sur l’application rigoureuse des mesures barrières, l’isolement des foyers actifs de la maladie et l’insuffisance de tests.
La situation commence, petit à petit, à déraper en Afrique. L’Afrique du Sud affiche 421 996 cas positifs pour 6 343 décès liés à la covid19. En un seul jour, ce pays a enregistré 13 944 nouveaux cas positifs et 250 nouveaux décès liés à la covid19. Des situations alarmantes apparaissent dans beaucoup de pays africains. Il est encore temps de se ressaisir.
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