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Crise financière internationale : La passivité de l’Afrique décriée

«C’est vraiment être très naïf de dire que l’Afrique ne sera pas concernée par cette crise, c’est absolument faux», a martelé le professeur d’Economie à l’Université Cheikh Anta Diop, Mamadou Moustapha Kassé. Il s’en est vivement pris aux leaders et élites africains qui ne s’alarment pas outre mesure par rapport à cette crise qui a mis le monde entier en dérive. «Cela nous surprend toujours en train de dormir comme si on était en dehors du monde. Où sont nos élites, où sont nos responsables ?», s’est-il demandé lors d’une conférence sur la crise financière internationale qui s’est tenue à la chambre de commerce de Dakar ce samedi.



Le professeur Mamadou Moustapha Kassé
Le professeur Mamadou Moustapha Kassé
L’Afrique ne peut échapper à la crise financière internationale. Cette vérité semble être ignorée par les dirigeants et les élites africaines. Ce continent n’a encore rien fait pour prendre en charge cette crise. Cette position attentiste des Etats africains est fortement dénoncée par les économistes. Le professeur Mamadou Moustapha Kassé a lors d’une conférence sur la crise financière internationale, a estimé que «la crise financière concerne notre avenir, l’avenir de la population africaine. Il faut qu’on cesse de traiter cette question dans des milieux restreints».

«Le monde est en dérive. Et on a l’impression que l’Afrique ne prend pas conscience de cela. On réagit comme si cette crise ne nous toucherait pas ou comme si ce n’est pas important», a déploré le conseiller spécial du président de la République du Sénégal chargé des affaires économiques.

Mamadou Moustapha Kassé s’est étonné du manque de réactions et d’actions concrètes au moment où tous les pays, tous les grands ensembles sont en train de se prémunir de sauver ce qui peut l’être. Il a, ainsi rappelé que des chefs d’Etat africains ont simplement à plusieurs occasion évoqué la nécessité de réfléchir sur cette crise sans suite. Il a, à cet effet, fait allusion à Yayi Boni du Benin, Blaise Compaoré du Burkina Faso et Abdoulaye Wade du Sénégal. Selon lui, «il faut qu’on fasse quelque chose, il y a un endormissement du côté Africain»

Mamadou Moustapha Kassé a déploré le fait que «les crises nous surprennent toujours en train de dormir comme si on était en dehors du monde. Quant-il y aura les conséquences alors on pointera du doigt l’internationale».

L’économiste et professeur à l’Ucad de Dakar a fait savoir qu’en Afrique, «nous n’avons pas une conjoncture interne. Nous n’avons aucune capacité de régulation aussi bien pour le marché de l’arachide que celui du Cacao. Nous fonctionnons au rythme de l’économie mondiale. J’ai été très sévère avec les banquiers et tout ce monde qui nous dirige».

Il a encore été plus irrité par le rapport de l’ONU sur le rapatriement de 4000 milliards de l’Afrique vers l’Europe. «C’est choquant», a-t-il fulminé
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Mamadou Moustapha Kassé a ajouté qu’il y a «chaque fois de grandes réunions avec de rutilantes voitures, de belles cravates, mais il n’y a jamais de bons résultats où même s’il y en, ils sont jamais appliqués. Dans les grands ensembles chacun cherche une solution».

Il a, ainsi cité les mesures prises un peu partout à travers le monde pour amortir cette crise «700 mille milliards mobilisés pour sauver le système bancaire, il y a une opération de renflouement tous azimuts, il y a aussi la recapitalisation des banques par l’Etat. Il y a même le président de Chrysler, un grand groupe de l’automobile qui dit que «je suis prêt à être payé à 1 dollars pour qu’on nous aide», sans compter l’abaissement de tous les taux des banques centrales».


Samedi 6 Décembre 2008 - 20:46


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