Assis sur son fauteuil, la main droite agrippée sur la canne dont il ne se sépare jamais, Chief Oringo préside le conseil libre des chefs de Nembe. Ce retraité de l'enseignement était parmi les premières personnes à constater les dégâts causés par le puit Santa Barbara n°1. Depuis ce jour, une colère froide ne quitte pas Chief Oringo.
« Nous sommes comme emprisonnés ici, piégés. Et les gaz sont partout. Et il n'y a aucune issue de secours. On ne peut pas fuir cet environnement. »
Avec les autres membres de son conseil des chefs, Chief Oringo participe à toutes les réunions de crise en lien avec la pollution de la rivière Santa Barbara. Pourtant, Chief Oringo ne se fait pas d'illusion. Car la compagnie pétrolière AITEO met en avant la thèse du sabotage de son installation.
« AITEO, on ne peut pas aller les combattre. Si nous les combattons, la marée noire va continuer avec tous ses effets secondaires. Nous prions pour une seule chose : que AITEO fasse venir les bonnes personnes pour arrêter la pollution. C'est le préalable avant d'envisager autre chose. »
Contacté pour expliciter la position de son entreprise, le porte-parole d'AITEO décline poliment.
Des régulateurs qui s'alignent sur les compagnies pétrolières
De son côté, l'État de Bayelsa compte demander en justice des dédommagements. À Yenagoa, au ministère de l'Environnement, l'ingénieur Unai Reuben est à la tête du département pollution. À chaque marée noire, les agences fédérales en charge des enquêtes s'alignent systématiquement sur les compagnies pétrolières privées. Et pour Unai Reuben, c'est un manque flagrant de neutralité.
« Les représentants de l'agence en charge de la dépollution et ceux de la commission de régulation de l'industrie pétrolière pensent que le Nigeria leur appartient. Mais c'est une question environnementale et l'État de Bayelsa a aussi compétence à la traiter. Comment un régulateur peut-il dire qu'il parle au nom d'une compagnie pétrolière ? C'est incroyable, mais j'ai des preuves. »
Cette possible bataille judiciaire devrait être longue. Et pour l'heure, aucune autorité n'a demandé aux populations de quitter la zone de la marée noire alors que des gaz toxiques restent suspendus dans l'air.
« Nous sommes comme emprisonnés ici, piégés. Et les gaz sont partout. Et il n'y a aucune issue de secours. On ne peut pas fuir cet environnement. »
Avec les autres membres de son conseil des chefs, Chief Oringo participe à toutes les réunions de crise en lien avec la pollution de la rivière Santa Barbara. Pourtant, Chief Oringo ne se fait pas d'illusion. Car la compagnie pétrolière AITEO met en avant la thèse du sabotage de son installation.
« AITEO, on ne peut pas aller les combattre. Si nous les combattons, la marée noire va continuer avec tous ses effets secondaires. Nous prions pour une seule chose : que AITEO fasse venir les bonnes personnes pour arrêter la pollution. C'est le préalable avant d'envisager autre chose. »
Contacté pour expliciter la position de son entreprise, le porte-parole d'AITEO décline poliment.
Des régulateurs qui s'alignent sur les compagnies pétrolières
De son côté, l'État de Bayelsa compte demander en justice des dédommagements. À Yenagoa, au ministère de l'Environnement, l'ingénieur Unai Reuben est à la tête du département pollution. À chaque marée noire, les agences fédérales en charge des enquêtes s'alignent systématiquement sur les compagnies pétrolières privées. Et pour Unai Reuben, c'est un manque flagrant de neutralité.
« Les représentants de l'agence en charge de la dépollution et ceux de la commission de régulation de l'industrie pétrolière pensent que le Nigeria leur appartient. Mais c'est une question environnementale et l'État de Bayelsa a aussi compétence à la traiter. Comment un régulateur peut-il dire qu'il parle au nom d'une compagnie pétrolière ? C'est incroyable, mais j'ai des preuves. »
Cette possible bataille judiciaire devrait être longue. Et pour l'heure, aucune autorité n'a demandé aux populations de quitter la zone de la marée noire alors que des gaz toxiques restent suspendus dans l'air.
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