La présidence égyptienne a décrété l’état d’urgence pour un mois, ce mercredi 14 août en début d'après midi, pour faire face à la montée de la violence dans tout le pays.
Des couvre-feux seront imposés « de 19 h 00 (17 h 00 TU) à 06 h 00 (04 h 00 TU) jusqu'à nouvel ordre », au Caire et aux provinces de Guizeh, d'Alexandrie, de Beni Sueif, de Minya, l'Assiout, de Sohag, de Beheira, du Nord et du Sud-Sinaï, de Suez et d’Ismailia, a indiqué un porte-parole du gouvernement égyptien.
Les accrochages se poursuivent
Les accrochages se poursuivent autour de la place Rabaa al-Adawiya où les manifestants Frères musulmans continuent à résister aux forces de l’ordre.
Des accrochages qui se sont multipliés dans plusieurs quartiers du Caire. A Medinat Nasr, des milliers de manifestants qui tentent de parvenir au sit-in de Rabaa al-Adawiya sont bloqués sur un viaduc par les forces de l’ordre.
Accrochages et coups de feu aux abords du quartier résidentiel d’Héliopolis, où se trouve le palais de la présidence. Des accrochages violents se déroulent aussi dans beaucoup d'autres villes égyptiennes, où l’on a assisté à des attaques des partisans de l’ex-président Morsi contre des postes de police et des édifices publics. Une dizaine d’églises ont aussi été visées par des jets de cocktails molotov par les manifestants, à Suez et en Moyenne Egypte.
L’état d’urgence avait été décrété pour la dernière fois en janvier dernier par le président Morsi. Cela ne concernait alors que les villes du Canal de Suez.
Condamnations unanimes sur le plan international
La communauté internationale a unanimement condamné ces violences. La réaction la plus virulente est venue d’Ankara. Le premier ministre turc, Recep Tayip Erdogan, qualifie l'intervention des forces de l'ordre à l'encontre des pro-Morsi de « massacre » et dénonce, « le silence » de la communauté internationale. Le terme « massacre de la population » est également utilisé par l'Iran, qui brandit la menace d'une guerre civile en Egypte.
Pour le Qatar aussi, principal soutien des Frères musulmans, les forces de l'ordre s'attaquent sans raison à des « manifestants pacifiques ».
Les réactions des pays occidentaux ont en revanche été plus mesurées. La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne dénoncent un « usage disproportionné » de la force par la police et l'armée égyptiennes.
Le président du Parlement européen juge les nombreux morts en Egypte « inacceptables ». Mais face à une situation qui dégénère, les Occidentaux appellent surtout à la retenue et à une reprise immédiate des négociations. Aucune réaction officielle des Etats-Unis n’a pour l’instant été publiée.
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