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En RDC, l'extension des mines provoque le déplacement de population à Kolwezi

En RDC, la Mining Week de Lubumbashi s'est ouverte mercredi 11 juin. Des organisations de la société civile dénoncent le déplacement des populations de Kolwezi. Connue comme la capitale mondiale du cobalt, la ville est chaque année un peu plus grignotée par l'exploitation industrielle du minerai. Ce déplacement de population entraîne une inflation dont les populations sont les premières victimes.



Sylvain Ilunga est président du comité de réinstallation des habitants de la cité Gécamines, un quartier de Kolwezi où vivaient près de 40 000 personnes en 2023. Depuis une dizaine d'années, ses voisins ont petit à petit été forcés de déménager face à l'arrivée des pelleteuses et autres machines qui creusent les sous-sols riches en minerais de la ville.
 
Selon un rapport de l'ONG Amnesty international nommé « Alimenter le changement ou le statu quo ? », « des quartiers établis de longue date au cœur de la ville de Kolwezi ont été détruits depuis la réouverture en 2015 d’une imposante mine de cuivre et de cobalt à ciel ouvert ». Ces minerais sont aujourd'hui nécessaires à la transition énergétique. Problème : l'exploitation des précieux métaux se fait souvent au détriment des populations installées là. Plusieurs témoignages affirment avoir reçu des pressions. Ce déguerpissement n'est pas sans effet sur le marché immobilier.
 
« Quand vous délocalisez en une fois 500 familles par exemple, les prix des maisons augmentent mécaniquement », explique Sylvain Ilunga. D'autant que, selon le code minier congolais de 2018, les familles disposent de trois mois à compter de la notification de réinstallation délivrée par les autorités compétentes. « Peut-on construire une maison en trois mois ? C'est impossible. Donc ils partent et habitent dans des maisons inachevées », continue le président du comité de réinstallation des habitants de la cité Gécamines.
 
Une indemnisation souvent bien moindre au regard des préjudices causés
Le code minier note pourtant que les « opérateurs miniers » sont tenus de « procéder à l'indemnisation, à la compensation et à la réinstallation des populations concernées ». La plupart du temps, les familles se contentent de recevoir une indemnisation, souvent bien moindre au regard des préjudices causés. Cette pratique est dénoncée par maître Donat Kambola, avocat et directeur de l'Initiative pour la bonne gouvernance et les droits de l'Homme à Kolwezi.
 
« Les gens perçoivent de l'argent et généralement, ils vont dans des nouveaux quartiers où ils n'ont pas accès à l'eau potable, ni à l'eléctricité alors qu'on parle de transition énergétique. Les cultivateurs n'ont pas de terres arables. Finalement, pour survivre, les gens vont travailler dans les exploitations minières artisanales », note l'avocat.
 
Tandis que l'avocat souhaite que les entreprises se préoccupent du respect des droits humains, les images satellites de Kolwezi prises à travers les années montrent une ville engloutie par les concessions minières.

RFI

Jeudi 12 Juin 2025 - 11:53


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