Un Coran a été brûlé dans une mosquée près de Lyon, dans le centre-est de la France, et la police a ouvert mardi une enquête pour identifier "au plus vite" l'auteur de cet acte commis dans un contexte d'explosion des actes antimusulmans en France.
Dans la nuit de dimanche à lundi, peu avant la première prière du matin, "un individu à visage découvert s'est introduit dans la salle de prière" de la mosquée Errahma (La Miséricorde, en arabe) à Villeurbanne, près de Lyon, "s'est emparé d'un exemplaire du Coran, l'a incendié puis l'a déposé à l'extérieur (...) avant de prendre la fuite", a annoncé dans un communiqué le Conseil des mosquées du Rhône (CMR), instance qui regroupe les lieux de culte musulmans du département du Rhône.
Cet homme est entré dans la mosquée vers 03H45 (01H45 GMT) et a eu un échange avec un fidèle qui lui a demandé d'enlever ses chaussures, a précisé à l'AFP une source policière. Il n'y a pas eu de violence mais en ressortant, il s'est emparé d'un Coran mis à disposition des fidèles et "l'aurait brûlé dans la rue", a-t-elle ajouté.
Le fidèle témoin de l'incendie avait éteint les flammes sans donner l'alerte parce qu'il n'avait pas réalisé ce qui s'était passé, a expliqué Kamel Kabtane, recteur de la Grande mosquée de Lyon. Il en a finalement parlé aux responsables qui ont consulté mardi les images de vidéosurveillance et porté plainte, a-t-il précisé.
Une enquête a été ouverte "pour identifier au plus vite l'auteur" et ses motifs, a déclaré la source policière, "la piste d'un acte antireligieux" étant privilégiée.
"Nous assurons nos concitoyens musulmans dans le Rhône de toute l'attention de l'Etat et de son soutien face aux actes haineux dont ils sont la cible", a déclaré dans un communiqué la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio.
Cet acte "islamophobe" est "d'une extrême gravité (...) dans un contexte déjà marqué par les violences à l'encontre de notre communauté", ont dénoncé les responsables de la mosquée Errahma sur son site internet.
Les trois premiers mois de 2025 ont en effet été marqués en France par une explosion des actes antimusulmans, en hausse de 72% par rapport à la même période en 2024, avec 79 cas recensés, selon un décompte du ministère de l'Intérieur.
Le CMR a dénoncé "une série d'agressions haineuses" et un "climat de plus en plus hostile aux citoyens de confession musulmane" en France. Une référence au meurtre du jeune Malien Aboubakar Cissé, tué de 57 coups de couteau le 25 avril dans une mosquée du Gard et celui samedi d'un Tunisien tué par balles dans le Var, à chaque fois dans le sud-est de la France.
Ce dernier crime, "prémédité", est "clairement raciste" et "probablement antimusulman", selon le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. Le Parquet national antiterroriste s’est saisi de l'enquête, menant pour la première fois des investigations sur un homicide raciste lié à l’ultradroite.
AFP
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