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Gap de 65 000 poches de sang: le Directeur du Cnts liste ses stratégies pour renflouer les stocks

​Le Sénégal a fait face l’année dernière à un déficit de 65 000 poches de sang sur un besoin annuel de 170 000 dons. Un gap à combler pour différentes raisons, selon le directeur du Centre national de Transfusion sanguine, Pr Saliou Diop, qui liste les stratégies mises en place pour pouvoir renflouer les stocks dans nos banques de sang.



 Au Sénégal, les besoins en don de sang sont estimés à environ 170 000 dons par an. L’année dernière, le Centre national de transfusion sanguine (Cnts) avait prélevé 105 000 dons de sang. Soit un gap de 65 000 poches à trouver. Ces collecteurs avaient réussi à avoir 61,76% des besoins annuels en termes de poches en sang.

Toutefois, il y a encore un gap de 38,24%. Un déficit à combler, d’autant plus que les besoins ne fléchissent pas. Au contraire, l’utilisation du sang voit une augmentation progressive chaque année à cause de l’apparition de nouvelles maladies chroniques.

De nouvelles maladies en plus des besoins traditionnels liés à l’accouchement des femmes, et la situation chez certains enfants, sollicitant beaucoup le sang comme produit thérapeutique. C’est le cas dans le traitement des cancers, des hémodialyses, de la chirurgie cardio vasculaire... Il y a également la survenue de l’épidémie de Covid-19 en mars 2019, pour le cas spécifique du Sénégal.

D’ailleurs le directeur du Centre national de Transfusion sanguine révèle que la structure, sur le plan des besoins en transfusion, est encore beaucoup plus sollicitée. Pendant la période de la pandémie, dit-il, « il y avait plus d’actes médicaux qui étaient programmés et qui ont été reportés ».

Au niveau de ce centre, le constat est que, avec la survenue de cette pandémie de Covid, les prescriptions, les demandes en produits sanguins, avaient augmenté. Une période de Covid qui a beaucoup ébranlé le système de santé en général.

Particulièrement le système de transfusion sanguine qui en a beaucoup souffert. « Nous sortons de cette période avec des demandes et des prescriptions qui sont plus importantes. Nous devons nous adapter à cette situation », selon le Pr Diop qui a mis en place des stratégies pour permettre de « renflouer nos stocks ».

Une situation qui appelle aujourd’hui à une relance des activités de don de sang. C’est d’ailleurs ce qu’ont compris les services dudit centre qui, à l’occasion de la journée mondiale du don de sang, ont organisé, hier, une journée de collecte de sang avec un objectif d’un minimum de 500 poches de sang à collecter.

Ils demandent la contribution de tous pour pouvoir renflouer les stocks. Ce, en faisant en sorte que le mois de juin soit comme une occasion d’avoir des stocks assez suffisants « pour préparer la période des vacances universitaires où malheureusement la plupart de nos donneurs rentrent dans les villages. Et c’est très difficile d’avoir des dons de sang pendant cette période », a dit le Pr Diop qui a mis en place des stratégies de collecte de poches de sang pour avoir installé des sites de collectes au niveau national où tous les jours, il y a en moyenne une trentaine de sites de collecte ouverts dans le pays.

Ce qui, pour lui, constitue une opportunité à tous ceux qui veulent donner du sang. Dans le cadre des activités déployées au niveau des collectivités locales, ils ont beaucoup travaillé dans la collecte, mais surtout la sensibilisation communautaire.

« Le don de sang, c’est l’affaire de la collectivité. Il est donc important que les maires des communes d’arrondissement qui sont tout près de la collectivité puissent nous appuyer à mieux sensibiliser les populations. Nous avons commencé depuis le début du mois de juin à aller dans les communes, dans les quartiers et à faire des site fixes avancés sur une place, et nous y restons trois à quatre jours d’affilés en relation avec la mairie, les collectivités locales, qui connaissent mieux les détails de différents quartiers. Ce qui nous permet d’être plus proches des populations, d’être là, et de leur parler du don de sang et recruter de nouveaux donneurs de sang », a expliqué le directeur du Cnts.

Dans ce cadre, la stratégie c’est d’avoir une carte en matière de transfusion sanguine qui épouse la carte sanitaire du pays. C’est pourquoi ils ont élaboré une organisation qui permet un maillage dans le pays. Au-delà du centre de transfusion sanguine qui coordonne toutes les activités transfusionnelles, ils ont aussi prévu des centres régionaux de transfusions sanguines.

« Chaque centre doit coordonner des postes de transfusion sanguine qui sont dans les hôpitaux de niveau 1 ou 2. Ce qui fait que, avec cette organisation, même les centres de santé doivent disposer d’un dépôt de sang. Une organisation qui permet à ce que, jusqu’aux poste de santé, qu’on puisse avoir le sang ». Mais qui requiert « un processus », d’après le Pr Diop qui donne « l’exemple de l’hôpital de Kaffrine. Il y a une banque de sang, un poste de transfusion à l’ancien hôpital qui va certainement se déplacer au nouvel hôpital. C’est le cas également à Touba où nous avons des postes de transfusion sanguine. C’est le cas également à Kédougou ».

Dans toutes les nouvelles structures qui sont ouvertes, il y a des structures de transfusion sanguine qui sont là prêtes à se déployer pour pouvoir assurer les besoins des patients. Les produits sanguins sont un élément essentiel de la prise en charge des maladies. La journée mondiale du donneur de sang, édition 2021, c’est « donner du sang pour faire battre le cœur du monde ». Un thème qui fait appel plus aux jeunes de s’investir davantage dans le don de sang.

Le Témoin


Mercredi 16 Juin 2021 - 11:06


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