Le président Alpha Condé, le 4 décembre 2010 à Conakry. Reuters/Joseph Penney
La Guinée est une maison à reconstruire et en un an, Alpha Condé a eu juste le temps de poser les fondations.
Ce que les Guinéens retiennent de cette année, c’est que la demande sociale n’a pas été satisfaite. L’inflation s’est maintenue à un niveau élevé, le prix du sac de riz n’a pas baissé et Conakry connait toujours de graves problèmes d’électricité et d’assainissement.
Le nouveau président voulait certainement faire plus et mieux mais il s’est heurté à un obstacle de taille : il a hérité d’un pays ruiné. Les nouvelles autorités ont d’ailleurs passé une grande partie de l’année à reconstituer les finances publiques.
Elections législatives : étape fondamentale
Sur le plan politique, Alpha Condé peine à créer les conditions d’élections législatives acceptables par tous. Cette étape est pourtant fondamentale pour ramener la confiance des bailleurs de fonds.
Lors de son discours, le président guinéen a tenu à préciser aux dirigeants et militants des partis politiques qu’il renouvelait son «engagement solennel à protéger les libertés dans le respect de la loi». Une allusion aux élections législatives qui étaient initialement prévues pour se dérouler le 29 décembre et qui ont finalement été reportées après une forte pression de l’opposition. Sur décision de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les travaux de la commission sont suspendus depuis lundi 19 décembre 2011 et ce, pendant deux semaines, et les législatives ont été reportées à une date non fixée.
Ce report et l’arrêt des activités de la CENI étaient les principales conditions posées par l’opposition pour reprendre le dialogue avec le pouvoir, en vue de préparer, en commun, les élections. L’opposition accusait en effet le pouvoir et la CENI d’avoir fixé unilatéralement, en septembre dernier, la date du 29 décembre et de vouloir organiser «une mascarade électorale ». Une manifestation des opposants contre cette date avait d’ailleurs été réprimée par les forces de sécurité faisant au moins deux morts et plusieurs blessés ainsi que des centaines d’arrestations.
Quelques réformes de fond
Bien que beaucoup de critiques s’élèvent chez les Guinéens, pour la première fois depuis des années, des réformes ont été entreprises dans tous les domaines : agriculture, mines et infrastructures même si celles-ci prendront encore du temps avant de produire des effets.
Dans son discours, et sur le plan économique, le président Alpha Condé s’est par exemple réjoui du nouveau Code minier qui implique, selon lui, des «dizaines de milliards de dollars qui vont être investis en 10 ans et qui vont propulser l’économie guinéenne à une toute autre échelle». Des investissements miniers qui vont «générer des milliers d’emplois, stimuler un important transfert de technologie et permettre une importante amélioration des conditions de vie des populations», a ajouté le président. Il a terminé son discours bilan par ces mots : «J’ai hâte de voir la Guinée vivre à la hauteur de son potentiel». Les Guinéens ont la même impatience.
Combattre l’impunité
Dans un communiqué publié ce mercredi 21 décembre 2011, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a estimé que le président Alpha Condé a fait quelques progrès dans la lutte contre les graves problèmes de gouvernance et de droits humains dont il a hérité, mais «il reste encore beaucoup de travail à faire». Human Rights Watch regrette notamment que l’impunité soit toujours de mise lorsqu’il s’agit des abus présents ou passés commis par les forces de l’ordre.
Jointe par RFI, Corinne Dufka, chercheuse senior sur l’Afrique de l’Ouest à HRW note les progrès accomplis par le président Alpha Condé mais aussi les failles qui persistent surtout dans le système judiciaire.
Corinne Dufka, chercheuse senior sur l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch.
Il (Alpha Condé) n’a pas progressé sur la question des massacres de 2007 et 2009. Pire, il a même nommé à de hautes fonctions deux personnes soupçonnées d’avoir pris part aux massacres de 2009.
Source: RFI
Ce que les Guinéens retiennent de cette année, c’est que la demande sociale n’a pas été satisfaite. L’inflation s’est maintenue à un niveau élevé, le prix du sac de riz n’a pas baissé et Conakry connait toujours de graves problèmes d’électricité et d’assainissement.
Le nouveau président voulait certainement faire plus et mieux mais il s’est heurté à un obstacle de taille : il a hérité d’un pays ruiné. Les nouvelles autorités ont d’ailleurs passé une grande partie de l’année à reconstituer les finances publiques.
Elections législatives : étape fondamentale
Sur le plan politique, Alpha Condé peine à créer les conditions d’élections législatives acceptables par tous. Cette étape est pourtant fondamentale pour ramener la confiance des bailleurs de fonds.
Lors de son discours, le président guinéen a tenu à préciser aux dirigeants et militants des partis politiques qu’il renouvelait son «engagement solennel à protéger les libertés dans le respect de la loi». Une allusion aux élections législatives qui étaient initialement prévues pour se dérouler le 29 décembre et qui ont finalement été reportées après une forte pression de l’opposition. Sur décision de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les travaux de la commission sont suspendus depuis lundi 19 décembre 2011 et ce, pendant deux semaines, et les législatives ont été reportées à une date non fixée.
Ce report et l’arrêt des activités de la CENI étaient les principales conditions posées par l’opposition pour reprendre le dialogue avec le pouvoir, en vue de préparer, en commun, les élections. L’opposition accusait en effet le pouvoir et la CENI d’avoir fixé unilatéralement, en septembre dernier, la date du 29 décembre et de vouloir organiser «une mascarade électorale ». Une manifestation des opposants contre cette date avait d’ailleurs été réprimée par les forces de sécurité faisant au moins deux morts et plusieurs blessés ainsi que des centaines d’arrestations.
Quelques réformes de fond
Bien que beaucoup de critiques s’élèvent chez les Guinéens, pour la première fois depuis des années, des réformes ont été entreprises dans tous les domaines : agriculture, mines et infrastructures même si celles-ci prendront encore du temps avant de produire des effets.
Dans son discours, et sur le plan économique, le président Alpha Condé s’est par exemple réjoui du nouveau Code minier qui implique, selon lui, des «dizaines de milliards de dollars qui vont être investis en 10 ans et qui vont propulser l’économie guinéenne à une toute autre échelle». Des investissements miniers qui vont «générer des milliers d’emplois, stimuler un important transfert de technologie et permettre une importante amélioration des conditions de vie des populations», a ajouté le président. Il a terminé son discours bilan par ces mots : «J’ai hâte de voir la Guinée vivre à la hauteur de son potentiel». Les Guinéens ont la même impatience.
Combattre l’impunité
Dans un communiqué publié ce mercredi 21 décembre 2011, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a estimé que le président Alpha Condé a fait quelques progrès dans la lutte contre les graves problèmes de gouvernance et de droits humains dont il a hérité, mais «il reste encore beaucoup de travail à faire». Human Rights Watch regrette notamment que l’impunité soit toujours de mise lorsqu’il s’agit des abus présents ou passés commis par les forces de l’ordre.
Jointe par RFI, Corinne Dufka, chercheuse senior sur l’Afrique de l’Ouest à HRW note les progrès accomplis par le président Alpha Condé mais aussi les failles qui persistent surtout dans le système judiciaire.
Corinne Dufka, chercheuse senior sur l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch.
Il (Alpha Condé) n’a pas progressé sur la question des massacres de 2007 et 2009. Pire, il a même nommé à de hautes fonctions deux personnes soupçonnées d’avoir pris part aux massacres de 2009.
Source: RFI
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