
« Les gens veulent installer des difficultés à la veille de la rentrée des classes. A mon avis, nous ne devons pas nous installer dans cette dynamique. Nous devons, au contraire, avoir à l’esprit la volonté, puisque nous allons vers une rentrée dans un espace sécurisé, de reprendre les cours dans un climat apaisé. Autrement dit, nous, acteurs de l’enseignement privé, devons cultiver cet esprit, et nous mettre dans cet état d’esprit au lieu de chercher des difficultés avec les parents d’élèves. J’estime que là où les cours en ligne ont été effectués, les gens peuvent peut-être demander leurs trois mois ou, à la limite, deux mois aux parents d’élèves, mais en tenant compte évidemment de l’appui de l’Etat, par le biais du ministère de l’Education nationale, à octroyer aux écoles privées qui sont victimes des effets néfastes de cette pandémie » estime le directeur des cours privés « Les Mamelles ».
Selon Insa Diallo, « Nous avons au niveau 483 écoles privées reconnues et qui ont bénéficié de la subvention classique. Ce qui est important. En sus de cela, l’Etat a donné une subvention spéciale de trois (3) milliards aux écoles privées. Mais là aussi, je vois mal que nous puissions continuer à réclamer les mois d’avril, de mai et de juin alors que nous avons déjà empoché cette subvention spéciale. Nous aurions dû dire aux parents d’élèves que ce que l’Etat a donné, voilà ce que cela représente par rapport au manque à gagner lié au non paiement des mensualités depuis le mois de mars dernier. Mais on ne l’a pas fait. Nous n’avons pas évalué le pourcentage que représente ce montant, et nous continuons à réclamer trois mois. Nous devons également comprendre que les parents d’élèves sont aussi impactés que les écoles privées. Ils sont pour la plupart dans l’informel. Et c’est à la suite des activités dans l’informel qu’ils viennent payer les mensualités. Cette pandémie a surpris tout le monde, beaucoup de parents ont été confinés et ont subi de plein fouet cette situation. Au regard de tout cela, nous devons quand même jouer la carte de l’apaisement ».
« Trouver des plages de convergence et des compromis dynamiques avec les parents »
Ce doyen de l’enseignement estime que les dirigeants des écoles privées doivent également comprendre les parents d’élèves en acceptant de couper la poire en deux. Comment ? En disant que l’Etat a fait un effort et que « nous aussi, nous allons faire de même en acceptant de sursoir à tel ou tel autre mois par rapport aux mensualités. Mais prendre la subvention de l’Etat et continuer à réclamer également les trois mois aux parents d’élèves, cela me semble très lourd et très difficile pour ces derniers. Il faudrait que nous puissions non seulement jouer la carte de l’apaisement, mais aussi comprendre que les parents d’élèves sont aussi impactés que nous. Il faudrait que nous puissions également accepter que ce que nous faisons c’est dans l’intérêt des enfants, c’est pour former les générations qui vont occuper demain des responsabilités dans ce pays et dans tous les secteurs. Donc, l’école ne peut pas se réduire à un statut de commerce. Nous ne pouvons pas faire de l’éducation une marchandise, et avoir des tiraillements, des chantages du genre ‘si tu n’as pas payé les trois mois, tu ne recevras pas de documents ni les bulletins’ ou ‘je ne peux pas te faire des certificats de scolarité’… Cela me semble très compliqué dans ce contexte. Nous devons agir en éducateurs et travailler dans le prolongement de l’éducation et de la formation là où l’Etat a connu un déficit en acceptant d’enrôler les enfants là où c’est nécessaire et où les gens sentent le besoin. Mais nous cantonner dans l’esprit de commerçants, cela ne me semble pas relever de l’esprit d’éducation qui est le corpus de ce que nous sommes en train de faire. Je comprends quand un élève est renvoyé pour n’avoir pas payé une mensualité. Mais cette fois-ci, et puisque les enseignements n’ont pas été effectués pendant la période réclamée, il ne me semble pas juste de continuer à demander les trois mois de résilience ».
Propos recueillis par Le Témoin
Selon Insa Diallo, « Nous avons au niveau 483 écoles privées reconnues et qui ont bénéficié de la subvention classique. Ce qui est important. En sus de cela, l’Etat a donné une subvention spéciale de trois (3) milliards aux écoles privées. Mais là aussi, je vois mal que nous puissions continuer à réclamer les mois d’avril, de mai et de juin alors que nous avons déjà empoché cette subvention spéciale. Nous aurions dû dire aux parents d’élèves que ce que l’Etat a donné, voilà ce que cela représente par rapport au manque à gagner lié au non paiement des mensualités depuis le mois de mars dernier. Mais on ne l’a pas fait. Nous n’avons pas évalué le pourcentage que représente ce montant, et nous continuons à réclamer trois mois. Nous devons également comprendre que les parents d’élèves sont aussi impactés que les écoles privées. Ils sont pour la plupart dans l’informel. Et c’est à la suite des activités dans l’informel qu’ils viennent payer les mensualités. Cette pandémie a surpris tout le monde, beaucoup de parents ont été confinés et ont subi de plein fouet cette situation. Au regard de tout cela, nous devons quand même jouer la carte de l’apaisement ».
« Trouver des plages de convergence et des compromis dynamiques avec les parents »
Ce doyen de l’enseignement estime que les dirigeants des écoles privées doivent également comprendre les parents d’élèves en acceptant de couper la poire en deux. Comment ? En disant que l’Etat a fait un effort et que « nous aussi, nous allons faire de même en acceptant de sursoir à tel ou tel autre mois par rapport aux mensualités. Mais prendre la subvention de l’Etat et continuer à réclamer également les trois mois aux parents d’élèves, cela me semble très lourd et très difficile pour ces derniers. Il faudrait que nous puissions non seulement jouer la carte de l’apaisement, mais aussi comprendre que les parents d’élèves sont aussi impactés que nous. Il faudrait que nous puissions également accepter que ce que nous faisons c’est dans l’intérêt des enfants, c’est pour former les générations qui vont occuper demain des responsabilités dans ce pays et dans tous les secteurs. Donc, l’école ne peut pas se réduire à un statut de commerce. Nous ne pouvons pas faire de l’éducation une marchandise, et avoir des tiraillements, des chantages du genre ‘si tu n’as pas payé les trois mois, tu ne recevras pas de documents ni les bulletins’ ou ‘je ne peux pas te faire des certificats de scolarité’… Cela me semble très compliqué dans ce contexte. Nous devons agir en éducateurs et travailler dans le prolongement de l’éducation et de la formation là où l’Etat a connu un déficit en acceptant d’enrôler les enfants là où c’est nécessaire et où les gens sentent le besoin. Mais nous cantonner dans l’esprit de commerçants, cela ne me semble pas relever de l’esprit d’éducation qui est le corpus de ce que nous sommes en train de faire. Je comprends quand un élève est renvoyé pour n’avoir pas payé une mensualité. Mais cette fois-ci, et puisque les enseignements n’ont pas été effectués pendant la période réclamée, il ne me semble pas juste de continuer à demander les trois mois de résilience ».
Propos recueillis par Le Témoin
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