Tout commence… aux toilettes. Ceux du restaurant Club 211 dans le nord de Paris semblent classiques, en tout cas en apparence, car ils permettent de trier les excréments. Ce sont « des toilettes mécaniques, sans eau, qui répartissent les liquides et les solides dans des bacs de collectes dans les parties techniques », explique Fabien Gandossi propriétaire de l’établissement.
Au lieu d’être évacués par une chasse d’eau. Les urines coulent directement dans un bac de récupération. Les selles sont évacuées sur un tapis roulant. Outre des économies de centaines de milliers de litres d’eau potable, le système permet de valoriser les selles qui seront compostées. Quant aux urines, régulièrement, un camion vient les pomper. « La vidange consiste à aspirer les urines qui vont ensuite être transportées pour en faire un engrais pour des agriculteurs en Île-de-France », ajoute le propriétaire du Club 211.
Au lieu d’être évacués par une chasse d’eau. Les urines coulent directement dans un bac de récupération. Les selles sont évacuées sur un tapis roulant. Outre des économies de centaines de milliers de litres d’eau potable, le système permet de valoriser les selles qui seront compostées. Quant aux urines, régulièrement, un camion vient les pomper. « La vidange consiste à aspirer les urines qui vont ensuite être transportées pour en faire un engrais pour des agriculteurs en Île-de-France », ajoute le propriétaire du Club 211.
« On a toujours fertilisé avec du fumier ou du lisier »
Direction la ferme du Trou Salé sur le plateau de Saclay, au sud de Paris. Julien Thierry y cultive des céréales et a accepté de tester les épandages d’urine sur une parcelle de maïs. « D'habitude, on utilise de l'engrais chimique ou minéral. L'idée, c'est de remplacer ces engrais-là par de l'urine. En agriculture, on a toujours fertilisé avec des engrais issus des animaux, avec du fumier, du lisier. Grosso modo, cela revient au même. Là, c'est humain. Est-ce qu'il y a un problème d'acceptabilité du grand public ? Je ne sais pas. »
Les engrais, indispensables au système agricole actuel, sont tous fabriqués à l’étranger par des procédés énergivores et très émetteurs de gaz à effet de serre. Contrairement à l’urine, rappelle Benjamin Clouet qui gère la société Ecosec à l’origine du projet. « L'urine contient 5g/L d'azote et 2g/L de phosphore. On va les épandre dans les champs et c'est à peu près la même concentration que l'urée, qui est un engrais qui est utilisé dans toute l'agriculture française », explique-t-il.
L'année dernière, de premiers tests se sont révélés très prometteurs, renchérit Dorian Spaak, coordinateur général de Terre et Cité, l’association qui mène le projet : « On a fait des premiers essais en blé sur la fertilisation. On arrive à des niveaux de fertilisation qui sont équivalents aux engrais de synthèse, selon les formes d'urine que l'on va utiliser. Donc sur la fertilisation, on sait que ça marche très bien sur le blé. L'idée est de faire la démonstration sur les cultures qui sont prépondérantes sur le plateau de Saclay, à savoir le blé, le maïs, les grandes cultures céréalières conventionnelles. Après, c'est un sujet sur lequel il reste pas mal de travail à faire parce qu'on a des filières entières à reconstruire pour pouvoir arriver à des déploiements massifs ensuite. Il y a du travail. »
Quant au risque pathogène, il est écarté, selon eux. L’OMS explique d’ailleurs que l’ammoniac présent dans les urines est toxique pour les bactéries. Il suffit de quelques mois de stockage pour débarrasser les urines de ses éventuels microbes.
Les engrais, indispensables au système agricole actuel, sont tous fabriqués à l’étranger par des procédés énergivores et très émetteurs de gaz à effet de serre. Contrairement à l’urine, rappelle Benjamin Clouet qui gère la société Ecosec à l’origine du projet. « L'urine contient 5g/L d'azote et 2g/L de phosphore. On va les épandre dans les champs et c'est à peu près la même concentration que l'urée, qui est un engrais qui est utilisé dans toute l'agriculture française », explique-t-il.
Aussi efficace que les engrais traditionnels
Il souhaite qu’à terme, l’urine ne soit plus considérée comme un déchet. « Dans les années 1900, des maraîchers, connus dans le monde entier, récupéraient les fosses d'aisance de tout Paris », raconte-t-il. « On aimerait reproduire ce système-là où potentiellement les agriculteurs viendraient avec une infrastructure de transport livrer des légumes au centre de la ville, et avec cette même infrastructure, récupérer toutes les urines du centre-ville et les ramèneraient dans les champs. »L'année dernière, de premiers tests se sont révélés très prometteurs, renchérit Dorian Spaak, coordinateur général de Terre et Cité, l’association qui mène le projet : « On a fait des premiers essais en blé sur la fertilisation. On arrive à des niveaux de fertilisation qui sont équivalents aux engrais de synthèse, selon les formes d'urine que l'on va utiliser. Donc sur la fertilisation, on sait que ça marche très bien sur le blé. L'idée est de faire la démonstration sur les cultures qui sont prépondérantes sur le plateau de Saclay, à savoir le blé, le maïs, les grandes cultures céréalières conventionnelles. Après, c'est un sujet sur lequel il reste pas mal de travail à faire parce qu'on a des filières entières à reconstruire pour pouvoir arriver à des déploiements massifs ensuite. Il y a du travail. »
Quant au risque pathogène, il est écarté, selon eux. L’OMS explique d’ailleurs que l’ammoniac présent dans les urines est toxique pour les bactéries. Il suffit de quelques mois de stockage pour débarrasser les urines de ses éventuels microbes.
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