Les Etats membres de la Ligue arabe ont adopté mercredi au Caire une position entièrement solidaire avec la Libye dans son différend avec la Suisse. Ils accusent Berne d’être «raciste» et demandent à l’UE de réfuter la «liste noire» suisse des personnes à ne pas admettre dans l’Espace Schengen.
Au total, les ministres de 17 pays membres de la Ligue arabe, dont ceux des voisins de la Libye, ont signé le document. «Le Conseil de la Ligue arabe condamne les mesures unilatérales des autorités suisses», en référence à la «liste noire» des 150 personnalités libyennes auxquelles l’entrée dans l’Espace Schengen est interdite. Une liste que les ministres qualifient de «raciste».
Arbitrage et sanctions
La Ligue arabe condamne aussi «l’utilisation de l’espace européen à des fins politiques» et «demande aux Etats de l’Union européenne de ne pas se tenir à une telle liste». Le Conseil revient aussi sur des menaces «proférées par des membres du parlement suisse» sur l’usage de la force armée contre la Libye.
Après le dirigeant libyen Muammar Kadhafi, la Ligue arabe demande aussi un tribunal arbitral et des sanctions contre les responsables de la fuite ayant abouti à la publication dans la Tribune de Genève de photos d’Hannibal Kadhafi. Ce texte a été adopté alors que la Libye a annoncé un embargo économique contre la Suisse.
Pas d’«attaque armée»
«Nous sommes proches d’une solution en ce qui concerne la crise avec la Suisse», avait déclaré mercredi le ministre libyen des Affaires étrangères, Moussa Koussa. Parallèlement, il a reproché à Berne de «ne pas avoir mis en œuvre jusqu’à présent ce qui a été convenu entre nos deux pays afin de résoudre» le différend.
De son côté, l’ambassadeur libyen aux Etats-Unis a précisé jeudi la pensée du colonel Kadhafi, qui a appelé récemment au djihad contre la Suisse. Selon lui, le leader libyen évoquait un «boycott économique» contre la Confédération et non une «attaque armée».
Enfin, la Compagnie nationale libyenne de pétrole a mis en garde les compagnies pétrolières américaines contre les «répercussions» que pourrait provoquer le trait d’ironie du porte-parole de la diplomatie américaine sur l’appel au djihad contre la Suisse.
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