Dirigée par Oussama al-Derssi, l'agence de sûreté intérieure, qualifiée de « groupe armé » par Amnesty, terrorise les détracteurs et les opposants, notamment des responsables de partis politiques, des militants, des journalistes ou blogueurs.
Selon l'ONG, des dizaines de personnes ont été arrêtées dans l'est de la Libye sans mandat et par des hommes lourdement armés. Ces personnes sont privées de contacts avec leurs familles ou leurs avocats, elles sont maltraitées et ne sont jamais jugées ou traduites devant une autorité judiciaire civile.
« Bafouer le droit à la vie »
Deux personnes sont ainsi mortes en détention dans des circonstances suspectes à Benghazi et Ajdabia. Aucune enquête indépendante n'a été menée. Amnesty réclame la suspension des responsables de ses exactions et également l'ouverture d'une enquête indépendante. Parmi les personnes arrêtées arbitrairement, une blogueuse de Sebha, Maryam Mansour el Werfalli. Elle a critiqué en janvier la gestion de la pénurie de gaz dans sa ville.
Autre exemple, le Cheikh Ali Mesbah abou Sbiha, 77 ans, chef de conseil suprême des tribus du Fezzan, critique à l'égard des arrestations arbitraires. Libéré lui en juin dernier, il a dû fuir son domicile après avoir reçu des menaces.
Dans son rapport, Amnesty s’inquiète notamment car cette agence intensifie sa répression depuis le début de l’année. L’ONG dénonce « l'impunité persistante » pour ces exactions et les violations graves des droits humains qui sont commises par des groupes armés opérant sous la direction de l'armée nationale libyenne.
« La recrudescence des détentions arbitraires et des morts en détention montre que la culture de l'impunité permet aux groupes armés de bafouer le droit à la vie des détenus sans craindre de conséquences », a notamment déclaré Bassam Al Kantar, spécialiste de la Libye chez Amnesty, cité dans le communiqué.
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