Contrairement aux idées reçues, les Mutilations génitales féminines (MGF) ne sont pas une obligation pour la religion musulmane. D’après l’imam Chérif Adramé Diop qui a accordé un entretien à PressAfrik, cette pratique est plutôt une tradition millénaire antérieure à l’islam. Par ailleurs, il soutient que les raisons traditionnelles, culturelles et religieuses ne doivent en aucun cas justifier des atteintes graves à l'intégrité physique et psychologique des fillettes et des femmes. Imam Cheikh Adramé Diop estime que la religion est souvent utilisée à mauvais escient et par convenance pour justifier cette pratique.
Une coutume confondue avec la religion
« Cette coutume s'est transmise de générations en générations. Avec le temps, elle a été associée abusivement à la religion pour finalement se confondre, dans l'imaginaire, à un commandement du prophète (PSL) voire, une règle. Une règle selon laquelle tout ce qui n'est pas interdit est permis. Leur pratique (les MGF) est devenue une norme dans la mesure où elle est généralement adoptée depuis de longue date et n'est pas contraire au texte religieux », explique Imam Diop.
Poursuivant, il souligne que « s'il apparaît clairement que le Coran ne contient aucune indication quant à l'existence ou à l'obligation des MGF, ses partisans invoquent des hadiths attribués au prophète Mohammed (PSL), qui aurait interpellé Um Attiah, une exciseuse en ces mots : « Si tu coupes, n'exagère pas ». Selon d'autres rapporteurs, il lui aurait dit : « Coupe légèrement et n'exagère pas », relate-t-il.
« Les Hadiths, de redoutables armes pour les manipulateurs… »
En islam, deux sources rythment la vie des musulmans: le Coran et les recueils de la Sunnah (tradition : paroles et gestes ou hadith du Prophète Mohamed, PSL), elles sont complétées par les fatwa: avis des savants religieux musulmans. D’après l’imam, « les hadiths représentent une arme redoutable aux mains de ceux qui les manipulent pour faire obstacle à toute campagne luttant contre les mutilations. L'excision est une coutume sociale, la Sunna n'exige l'excision pas plus qu'elle ne l'interdit. Tous reconnaissent que les raisons traditionnelles, culturelles et religieuses ne doivent en aucun cas justifier des atteintes graves à l'intégrité physique et psychologique des fillettes et des femmes ».
Dans le cadre de la lutte contre cette pratique, au Sénégal, l'Association nationale des Imam et Oulémas sénégalais (ANIOS) lutte fermement contre les MGF usant de l'argument religieux pour rappeler le caractère réfutable du hadith. « On contribuent à une meilleure connaissance de l'Islam en matière d'excision en éliminant toute interprétation abusive au nom de la religion et en rappelant les conséquences graves des MGF tant sur le plan médical que sur le plan psychologique. Concernant les adeptes de cette pratique, leur attachement à cette coutume, compte tenu de leur statut et de la respectabilité dont ils jouissent, menace la lutte contre les MGF », affirme le religieux.
Le terme « mutilations génitales féminines » désigne toutes les interventions visant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes et tout acte portant atteinte aux organes génitaux féminins pour des raisons non médicales. Elles sont le plus souvent infligées aux filles entre la petite enfance et l’âge de 15 ans. L'excision, forte de sa légitimité traditionnelle, a pu être mêlée à la religion quand cela s'est avéré nécessaire.
Une coutume confondue avec la religion
« Cette coutume s'est transmise de générations en générations. Avec le temps, elle a été associée abusivement à la religion pour finalement se confondre, dans l'imaginaire, à un commandement du prophète (PSL) voire, une règle. Une règle selon laquelle tout ce qui n'est pas interdit est permis. Leur pratique (les MGF) est devenue une norme dans la mesure où elle est généralement adoptée depuis de longue date et n'est pas contraire au texte religieux », explique Imam Diop.
Poursuivant, il souligne que « s'il apparaît clairement que le Coran ne contient aucune indication quant à l'existence ou à l'obligation des MGF, ses partisans invoquent des hadiths attribués au prophète Mohammed (PSL), qui aurait interpellé Um Attiah, une exciseuse en ces mots : « Si tu coupes, n'exagère pas ». Selon d'autres rapporteurs, il lui aurait dit : « Coupe légèrement et n'exagère pas », relate-t-il.
« Les Hadiths, de redoutables armes pour les manipulateurs… »
En islam, deux sources rythment la vie des musulmans: le Coran et les recueils de la Sunnah (tradition : paroles et gestes ou hadith du Prophète Mohamed, PSL), elles sont complétées par les fatwa: avis des savants religieux musulmans. D’après l’imam, « les hadiths représentent une arme redoutable aux mains de ceux qui les manipulent pour faire obstacle à toute campagne luttant contre les mutilations. L'excision est une coutume sociale, la Sunna n'exige l'excision pas plus qu'elle ne l'interdit. Tous reconnaissent que les raisons traditionnelles, culturelles et religieuses ne doivent en aucun cas justifier des atteintes graves à l'intégrité physique et psychologique des fillettes et des femmes ».
Dans le cadre de la lutte contre cette pratique, au Sénégal, l'Association nationale des Imam et Oulémas sénégalais (ANIOS) lutte fermement contre les MGF usant de l'argument religieux pour rappeler le caractère réfutable du hadith. « On contribuent à une meilleure connaissance de l'Islam en matière d'excision en éliminant toute interprétation abusive au nom de la religion et en rappelant les conséquences graves des MGF tant sur le plan médical que sur le plan psychologique. Concernant les adeptes de cette pratique, leur attachement à cette coutume, compte tenu de leur statut et de la respectabilité dont ils jouissent, menace la lutte contre les MGF », affirme le religieux.
Le terme « mutilations génitales féminines » désigne toutes les interventions visant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes et tout acte portant atteinte aux organes génitaux féminins pour des raisons non médicales. Elles sont le plus souvent infligées aux filles entre la petite enfance et l’âge de 15 ans. L'excision, forte de sa légitimité traditionnelle, a pu être mêlée à la religion quand cela s'est avéré nécessaire.
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