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Madagascar : pour que vivent les jumeaux de Mananjary

Là-bas on l'appelle « le tabou des jumeaux ». A Madagascar, des délégués des Nations unies (PNUD et UNICEF) reviennent d'une mission dans le sud-est de l'île. Le but : éradiquer un fléau dans la région de Mananjary, l'abandon des jumeaux à la naissance, considérés là-bas comme une malédiction. Les mères refusant d'abandonner leurs jumeaux sont bannies de la société. Les jumeaux quant à eux, s'ils ne sont pas adoptés, c'est souvent la mort qui les attend. Des moeurs bien ancrées dans les mentalités dans cette région.



Madagascar : pour que vivent les jumeaux de Mananjary
A Mananjary, il y a 1,2 jumeaux pour 100 naissances. C'est le taux le plus bas de Madagascar. La raison ? Selon les Nations unies, les populations cachent les naissances de jumeaux, personne ne sait ce qu'ils deviennent.

D'où vient cette malédiction qui pèse sur les jumeaux de Mananjary ? D'une série de mythes fondateurs du village comme celui-ci, comme le raconte Fatma Samoura, coordinatrice des Nations unies à Madagascar : « Il y avait un chef qui venait du Yémen et qui a épousé successivement trois femmes. Ils ont mis au monde des jumeaux qui sont décédées à la suite de l'accouchement. Les ancêtres auraient fait le serment que plus jamais des jumeaux ne seront autorisés à survivre. »

La mission des Nations unies à Mananjary visait d'abord à convaincre les rois de cette région de lever la malédiction qui pèse sur les jumeaux. Mais comment convaincre un peuple d'abandonner ses traditions ancestrales ? « Il y a eu d'abord un film qui a été projeté, sur d'autres pratiques néfastes comme l'excision des filles en Afrique de l'Ouest. On leur a également présenté des cas de pays comme le Bénin où c'est le contraire. Les parents adorent les jumeaux et la communauté les considère même comme des êtres bénéfiques », explique Fatma Samoura.

A Mananjary, les représentants internationaux n'ont pas encore réussi à convaincre les chefs locaux d'abandonner leurs coutumes. Pourtant, à 100 km de là, un village est montré en exemple. Fanivelona a aboli de lui-même la tradition en 1982, et 45 jumeaux y sont nés depuis sans qu'aucune malédiction n'ait frappé ce village.
Source: RFI


Mardi 3 Avril 2012 - 08:43


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