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Maroc: le roi veut renforcer les pouvoirs du PM et des partis politiques

Au Maroc, Mohammed VI n’a fait aucune allusion aux manifestations du 20 février dans plusieurs villes du royaume, mais de façon indirecte, il a répondu à la demande centrale de la rue. Dans un discours à la nation marocaine, le 9 mars, il a annoncé une réforme constitutionnelle générale. Cette révision vise à renforcer les pouvoirs du Premier ministre et des partis politiques dans le pays. Une commission ad hoc doit rendre ses conclusions au roi d'ici au mois de juin.



Le roi du Maroc, Mohammed VI.
Le roi du Maroc, Mohammed VI.
Dans un discours solennel à la nation, le roi du Maroc a annoncé qu'un « projet » de nouvelle constitution serait soumis prochainement à un « référendum populaire ». Mohammed VI a énuméré sept fondements de ses réformes démocratiques, dont la reconnaissance constitutionnelle pour la première fois de la composante berbère « amazigh », le « renforcement du statut du Premier ministre », et « la volonté d'ériger la justice en pouvoir indépendant ».

Mohammed VI veut aussi que soit renforcé le statut des partis politiques dans le cadre de cette prochaine réforme constitutionnelle. Le constitutionnaliste marocain Abdelatif Menouni aura la présidence de la commission chargée de réviser la Constitution.

Interrogés sur ce discours et son impact, deux jeunes journalistes marocains de l'hebdomadaire Actuel livrent leurs impressions. Pour Meriem : « C’est historique(…). C’est une nouvelle page de l’histoire du Maroc qui est en train de s’écrire. Et en tant que jeune, je pense que le roi a été à la hauteur. On avait des espoirs, on n’a pas été déçu ».

« Pour moi, dit Zacharia, c’est la véritable révolution du roi et du peuple. Du coup, le roi entend les réclamations de la rue, il réagi par rapport à cela en mettant un référendum, une réforme constitutionnelle incluant plus de pouvoir au Premier ministre, plus de pouvoir au Parlement, en incluant les recommandations de l’instance équité et réconciliation, c'est-à-dire la fin de l’impunité, en insistant sur la justice, en préconisant la constitutionnalisation de l’amazigh. C’est un discours très fort avec un Conseil constitutionnel qui doit donner des réponses en juin et qui peut faire preuve de créativité, c’est-à-dire qu’il peut aller au-delà de tout ce qu’a dit le roi. Je pense qu’après ce discours, un retour en arrière n’est pas du tout envisageable. Donc le train des réformes est lancé véritablement, et normalement, à terme, on devrait avoir une monarchie à l’anglaise».

Le discours de Mohammed VI était le premier après les manifestations du 20 février dans plusieurs villes du royaume, organisées via internet pour réclamer des réformes politiques « profondes ». Le mouvement de jeunes à l'origine de ces manifestations a récemment appelé, sur le réseau social Facebook, à de nouvelles manifestations le 20 mars prochain.

RFI

Jeudi 10 Mars 2011 - 09:37


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