Le chef de la force africaine en Centrafrique (Misca), le général Martin Tumenta Chomua, a menacé ce samedi les groupes armés de recourir à la force pour arrêter assassinats, lynchages et pillages qui se poursuivent à Bangui et en province en toute impunité.
« Je demande à tous les hors-la-loi de déposer les armes, à tous les ex-FACA (forces armées centrafricaines, armée régulière) de rester cantonnés. Sinon, ils seront considérés comme des hors-la-loi, des bandits et trouveront en face d'eux les forces de la Misca pour mettre un terme à leurs agissements », a averti lors d'un point de presse le général camerounais Martin Tumenta Chomu.
Face aux violences, malgré la présence des 5 400 soldats de la Misca et des 1 600 Français de Sangaris, l'exode des musulmans de la capitale s'est encore poursuivi samedi avec un nouveau vol rapatriant des ressortissants tchadiens à Ndjamena.
Depuis le 21 décembre 2013, les rotations aériennes avec Bangui ont déposé à Ndjamena près de 16 000 personnes. Mais la plupart des « retournés » - ces Tchadiens qui reviennent au pays après avoir tout laissé derrière eux - s'entassent chaque jour un peu plus dans l'un des 5 camps gérés par l'OIM, situés non loin de la frontière.
Plus de 6 000 « retournés » à Goré, dans le sud du Tchad
Anour Oumar Abdelkarim est arrivé en Centrafrique en 1980. Et fin décembre il a dû quitter la ville de Paoua ou il vivait : « A Bouzoum à 120 Km de Paoua, il y a les anti-balaka. Ils annoncent qu'ils vont progressivement vers la ville de Paoua pour faire n'importe quoi à Paoua. C'est ça qui a motivé notre départ au Tchad ».
Beaucoup de ces « retournés » arrivent au Tchad pour la première fois, puisqu'ils sont nés en Centrafrique. D'autres ne sont même pas Tchadiens.
« Le jour où nous avons quitté là-bas, toute personne de bonne volonté qui a voulu monter dans le véhicule a pu le faire, pas seulement des Tchadiens. Il y a même des Centrafricains. Nous sommes venus ensemble à Goré », raconte à RFI Anour Oumar Abdelkarim.
Le flot continu de réfugiés semble loin de se tarir à Goré. Et les pénuries se font criantes. Alain Abdoulaye est l'un des administrateurs du camp : « Au niveau de la nourriture, au niveau de la santé, au niveau surtout de l'abri, la situation est vraiment très alarmante. Au niveau du PAM, on a donné sept jours de ration alimentaire, c'est même déjà expiré ».
Il y a un mois l'OIM demandait 17,5 millions de dollars pour organiser les retours et apporter une aide d'urgences aux déplacés. L'organisation n'a reçu que 8 % de cette somme.
Dans ce contexte de crise persistante, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, débute dimanche à Ndjamena une tournée axée notamment sur la poursuite de l'action militaire de la France pour stabiliser la Centrafrique. Après la capitale tchadienne, le ministre français se rendra à Brazzaville et à Bangui.
Source: RFI
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