En novembre 2012, la Mission des Nations unies au Congo avait documenté 135 cas de violences sexuelles, des cas de meurtres et de pillages massifs imputés aux militaires des FARDC. Onze militaires sur les deux bataillons suspectés avaient été arrêtés. Tous étaient des soldats de rang. Un an après, la Monusco interroge : où en est la procédure concernant ces militaires ? La question ne concerne pas seulement les onze suspects, mais surtout leur hiérarchie.
En avril dernier, la mission de l'ONU au Congo avait déjà menacé de couper l'assistance aux deux unités FARDC concernées et avait donné une semaine au gouvernement pour réagir. Sous la pression, explique l'ONU, Kinshasa avait suspendu tous les gradés concernés. Mais depuis, plus de nouvelles. Que sont devenus ces officiers ? Quelles procédures ont été engagées contre eux ?
Une situation « extrêmement grave » pour l'ONU
«Pour nous, c’est extrêmement grave, car la question des violences sexuelles préoccupe le peuple congolais et la communauté internationale depuis plusieurs années. Ce qui s’est passé à Minova et dans ses environs est le énième cas de ce genre de crime inacceptable, dénonce Scott Campbell, le chef de la division des Droits de l’homme de la Monusco. Pour nous, il est extrêmement important de travailler ensemble, mais aussi de voir des progrès réels dans la lutte contre l’impunité. Il est clair que les Nations unies ne peuvent pas soutenir des unités soupçonnées d’être impliquées dans de tels crimes, sans que leurs responsables ne soient traduits devant la justice».
Si en avril, la Monusco avait posé un ultimatum, sept mois plus tard, elle se contente de déplorer publiquement le peu de progrès dans les procédures. Peut-être parce c'est un week-end que l'on dit crucial à Kampala. Les délégations du gouvernement et du M23 continuent d'essayer de se mettre d'accord sur un compromis. Le point d'achoppement reste la question de l'amnistie et de la réintégration au sein des FARDC des éléments du M23. L'un des arguments de Kinshasa est de dire qu'au nom de la lutte contre l'impunité, l'armée ne peut intégrer dans ses rangs des criminels de guerre.
Sur la même période, 59 cas de violences sexuelles avaient été commis par le M23 à Goma et dans ses environs. Selon l'ONU, aucune sanction n'a été prise contre les rebelles, qui démentent toujours avoir commis ces violations des droits de l'homme.
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