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Sanctions CEDEAO contre le Mali: les transporteurs sénégalais dans le désarroi, privés de leur principale source de revenu

Réunie en sommet extraordinaire, dimanche 9 janvier à Accra, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a frappé fort contre le Mali. Les dirigeants ouest-africains de la CEDEAO ont décidé de fermer les frontières aériennes et terrestres avec le Mali et de mettre le pays sous embargo. Ces mesures devraient aussi avoir des conséquences au Sénégal notamment dans le secteur du transport.



Sanctions CEDEAO contre le Mali: les transporteurs sénégalais dans le désarroi, privés de leur principale source de revenu
Le Mali concentre 21 % des exportations du Sénégal et reste le premier client commercial du Sénégal, d’après les statistiques de l’ANSD (agence nationale de la statistique et de la démographie) de 2020. Chaque jour, des centaines de camions empruntent le corridor Dakar-Bamako. Un axe stratégique pour le Mali, qui est dépendant du Port Autonome de Dakar pour ses importations. Mais les sanctions des dirigeants de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) infligée au Mali, à savoir la fermeture des frontières terrestres et aériennes auront un impact terrible sur les transporteurs sénégalais, dans le corridor Dakar-Bamako.
 
« C’est ce transport vers le Mali qui nous nourrit »
Gora Khouma, secrétaire général de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal, soutien que la fermeture des frontières aura des conséquences au niveau des transporteurs et sur l’économie du Sénégal. « Nous sommes inquiets, parce que 80 % du fret malien passe à Dakar. Le port de Dakar ravitaille le Mali. Si c'est fermé, ça va nous porter préjudice. Et si le transport au niveau des frontières est bloqué, ça signifie que notre économie de transport aussi est bloquée. Puisque nous ne comptons que sur le transport malien, pour qui dit le transport lourd, ce n’est pas le transport local, c’est le transport international. Qui nous nourrit. Si ce transport international est bloqué, ça veut dire que l’économie de transport routier est bloquée », dit-il.

En effet, le corridor Dakar – Bamako joue un rôle vital dans les échanges commerciaux entre le Mali et le Sénégal. Ce, avec un trafic d’un millier de camions par jour qui rapporte 474 milliards de F CFA à notre économie.

L’économiste Ndongo Samba Sylla constate qu’en validant les sanctions contre le Mali, le Sénégal se tire aussi une balle dans le ventre. « Comme destination à l'exportation, le Mali, tout seul (474 milliards FCFA en 2020), est plus important pour le Sénégal que tous les pays de l'UE réunis (264 M ; France = 44 M). En acceptant les sanctions de la CEDEAO contre le Mali, le Sénégal se tire une balle au ventre », a écrit l’économiste sur sa page Twitter.


« Le Mali est notre porte d’entrée pour aller au Burkina, Côte d’Ivoire, Niger… cela va nous impacter énormément »
Thierno Kane, camionneur, estime que la fermeture va impacter les pays de la sous-région. « La fermeture des frontières va toucher les deux pays. Aucun ne peut aller sans l’autre. Des centaines de camions sénégalais entrent au Mali par jour pour transporter des marchandises. De même pour le Sénégal, beaucoup de camions quittent le Mali en destination du Sénégal. S’il y a problème, cela va toucher l’économie des deux pays. Le Mali est la porte pour rallier Burkina Faso, le Niger, la Côte d’Ivoire. Si on ferme la route, ça va nous impacter énormément ».
 
Amadou Coulibaly, camionneur qui s’active à la plateforme de distribution malienne au port de Dakar, déplore la fermeture des frontières. « On a investi des millions pour avoir ces camions. Ils sont en train de détruire notre travail. Ça nous fait mal. On ne sait pas quoi faire. Nous ne pouvons pas rentrer au Mali. Comment nous allons vivre ici. Les sanctions de la CEDEAO sont dures et l’impact sera ressenti par toute la sous-région », fustige le transporteur malien.

Moussa Ndongo

Mardi 11 Janvier 2022 - 18:39


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