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Sénégal: après l’hommage de Diomaye Faye à Buhari, sa page Facebook submergée par des interpellations politiques



Sénégal: après l’hommage de Diomaye Faye à Buhari, sa page Facebook submergée par des interpellations politiques
Il n’aura fallu que quelques lignes publiées dimanche sur sa page Facebook officielle pour déclencher une forte réactivité en ligne. Le 13 juillet, le président Bassirou Diomaye Faye a rendu hommage à l’ancien président nigérian Muhammadu Buhari, décédé à Londres à l’âge de 82 ans.

« J’ai appris la triste nouvelle du décès du Président Muhammadu Buhari. Le Sénégal salue la mémoire d’un acteur marquant de la vie politique nigériane et africaine. J’adresse mes condoléances émues au Président Bola Ahmed Tinubu, à la famille du défunt et au peuple frère du Nigeria. Paix à son âme », a écrit le chef de l’État.



Mais très vite, la publication a pris une tournure inattendue. En quelques heures, des milliers de commentaires ont été postés.

Si certains ont exprimé leur compassion et salué le geste diplomatique, une large partie des internautes a détourné l’objet initial du message pour interpeller directement le Président sur des questions politiques internes en particulier sur la nature de ses relations avec son Premier ministre, Ousmane Sonko.

Beaucoup rappellent que c’est « grâce à Sonko » que Diomaye Faye est arrivé au pouvoir, et appellent à plus de solidarité visible entre les deux hommes.

« Paix à son âme, mais je vous demande de protéger Ousmane Sonko, s’il vous plaît », écrit un internaute nommé Moustapha Malick Badji Mbaye, sous la publication présidentielle.

Un autre, Saliou Fall, ajoute : « Président, s’il vous plaît, avec tout le respect que je vous dois, protégez votre Premier ministre. Je ne pense pas une seule seconde que vous puissiez donner raison à ces résidus de l’opposition. Si vous êtes président aujourd’hui, c’est parce que Sonko l’a voulu. Continuez à l’écouter, car lui, au moins, veut votre bien. En tout cas, nous, les partisans de Pastef, ne sommes pas contents. »

Babacar Diallo, pour sa part, évoque un engagement supposé pris par le chef de l’État lors du « pacte de Keur Massar » : « Une seule chose : souviens-toi de tes paroles à Keur Massar. Tu as l’obligation de protéger Sonko et de ne pas oublier pourquoi tu as été élu. Nos milliards volés, justice pour les martyrs, éliminer le système… Mes respects, Président. »

D'autres, comme Serigne Gueye, s’expriment en wolof, rappelant directement : « Si on te connaît aujourd’hui, c’est grâce à Ousmane Sonko. Alors protège ton Premier ministre. »

Enfin, Adama Faye Sall adresse un long message empreint de loyauté et de respect au chef de l’État : « Monsieur le Président Bassirou Diomaye Faye, avec tout le respect que je vous dois, je souhaite vous adresser ce message empreint de fraternité et de loyauté. Si aujourd’hui vous êtes à la tête de notre chère nation, c’est certes par la volonté d’Allah, mais aussi grâce à l’engagement, au sacrifice et à la vision claire de notre Premier ministre Ousmane Sonko. Il a porté haut le flambeau d’un combat difficile, souvent solitaire, avec courage et détermination. [...] Restez fidèle à cette dynamique de rupture, à cette complicité politique et spirituelle qui vous lie à Ousmane Sonko, afin de réussir ensemble le pari du changement véritable au service du peuple sénégalais. »

Parmi les messages les plus virulents, celui d’un internaute nommé Ousmane Tandian Doucouré retient particulièrement l’attention :

« Vouloir être beau aux yeux de tous te pousserait à ignorer ce pourquoi vous êtes arrivé au pouvoir. Vous êtes protégé... et vous laissez exposé votre Premier ministre ??? Alors à quel jeu vous jouez ??? Essayez la trahison !!! Allah déteste l'hypocrisie. Comment chercher à satisfaire ceux qui t'ont combattu hier en ignorant les raisons qui t'ont conduit au fauteuil où vous êtes assis. Yaw yaay kou bakh ki, Sonko moy kou bone ki ? Il faut vous ressaisir tant qu’il est encore temps. Vous risqueriez d'être le plus petit Africain, je ne dis même pas président. Vous manquez de courage !!! Trahissez le projet, vous verrez. »

Ce déferlement de commentaires souligne les attentes pressantes d’une partie de la population, qui voit dans l’unité du duo exécutif un facteur de réussite pour le projet politique porté depuis l’alternance de mars 2024. L’hommage à Buhari a, bien malgré lui, rouvert le débat sur les équilibres au sommet de l’Etat. 
 


 


Lundi 14 Juillet 2025 - 10:35


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