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Situation politique tendue : des députés français traduisent Macky devant le Quai d’Orsay



Situation politique tendue : des députés français traduisent Macky devant le Quai d’Orsay
André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme Gauche Démocrate et républicaine, président du groupe de la Gauche démocratique et républicaine et Jean-Paul LECOQ, député de Seine-Maritime et vice-président de la Commission des Affaires étrangères ont saisi le Quai d’Orsay sur la situation politique du Sénégal marquée par de violentes manifestations ces derniers jours.

Dans la lettre adressée à la ministre des Affaires étrangères, les deux parlementaires de gauche ont soutenu que « la situation politique au Sénégal est de plus en plus dangereuse à mesure que s'approche son élection présidentielle ».

Ils ont évoqué la menace d'un troisième mandat du Président Macky Sall qui apparait selon de nombreux acteurs au Sénégal et ailleurs comme une « mise à mal de la démocratie sénégalaise » et qui créerait des « tensions durables » au sein de la société, menaçant la stabilité de la démocratie sénégalaise, et plus largement la stabilité de la région.

Selon ces députés, les tentatives d'intimidation, les menaces et les actions judiciaires contre les opposants politiques du Président Macky Sall, dont Ousmane Sonko qui est issu de la coalition Yewwi Askan Wi», contribuent à créer des tensions qui pourraient, au moindre accident, dégénérer de manière violente.

« Aujourd'hui, de très nombreux Sénégalais se soulèvent face à ce qu'ils considèrent comme un harcèlement judiciaire visant à faire tomber l'opposant politique le mieux placé pour l'emporter aux prochaines élections présidentielles », disent-ils.

Supposé financement de Marine Le Pen

Dans la missive, André Chassaigne et Jean-Paul LECOQ ont parlé du supposé financement à Marine Le Pen qui a couté le placement sous contrôle judiciaire de l’ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré. Fort de ces trois éléments complémentaires, ils estiment que « la France a tout intérêt à s'inquiéter de la présente situation ». Avant d’appeler Paris à « vérifier si le Président Macky Sall ne s'ingère pas dans la politique française en finançant un parti politique français ».

« Que nous le voulions ou non, force est de constater que dans cette zone d'influence, beaucoup voient la main de la France dans le soutien aux dirigeants politiques en place. Pour le dire autrement: la France est souvent vue comme préférant la stabilité politique à l'alternance démocratique, quitte à soutenir des autocrates pendant des décennies, comme c'est le cas par exemple au Cameroun ou à Djibouti », rappellent ces députés.

Pas de 3e mandat

Ainsi, poursuivent-ils, pour beaucoup d'opposants sénégalais, si Macky Sall se représente de manière illégale, « c'est qu'il aura eu l'accord de Paris ». Car selon que le pouvoir en place est proche ou non de Paris, beaucoup d'observateurs attentifs constatent que les règles semblent s'appliquer différemment.

En guise d’exemple, ils ont cité le cas de la  Cote d’Ivoire où, estiment-ils, le troisième mandat inconstitutionnel du président ivoirien Alassane Ouattara n'a pas été aussi sévèrement critiqué par Paris que le troisième mandat du président guinéen Alpha Condé, qui a pris fin avec un coup d'État en septembre 2021 organisé par un ancien légionnaire français, ce qui, pour certains, pose question.

Selon eux, les complexes relations qu'entretient la France avec les États francophones d'Afrique « doivent évoluer ». La France se grandirait donc à venir en soutien à toutes les initiatives utiles au bon déroulement du scrutin présidentiel à venir au Sénégal, démontrant ainsi un tournant dans cette politique trouble de la France en Afrique.

« Sachant compter sur votre vision rénovée des relations entre la France et l'Afrique, et sur la capacité de la France à comprendre l'évolution de la dynamique politique africaine francophone, et espérant que la France saura prendre une part légitime et positive dans la résolution actuelle du conflit sénégalais, nous vous prions d'agréer, Madame la Ministre, l'expression de ma haute considération », ont-ils conclu.


Mardi 21 Mars 2023 - 15:33


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