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Tabaski-Marchés : C’est l’effervescence

Les veilles de fête, les grands marchés de Dakar n’ont plus de frontières. Ils s’étendent au bon vouloir des commerçants et vendeurs à la criée. Le marché des Hlm dépasse Hlm 5 et tend vers Ouagou Niayes et Ben Tally. Tout espace disponible est transformé en étalage. C’est une véritable furie des vendeurs. Une déferlante humaine envahie ces marchés en cette veille de Tabaski et offre une ambiance d’enfer. Les bousculades et les vols y sont banals tandis qu’aucune voix ne peut être audible à cause de la forte pollution sonore.



Les marchés refusent du monde, les voleurs se frottent les mains
Les marchés refusent du monde, les voleurs se frottent les mains
L’animation est à son comble. Les commerçants et grands magasins se mènent une rude concurrence pour attirer l’attention des clients sur leurs produits et marchandises. Rien n’est négligé. Porte-voix, haut parleur, enceintes, tams-tams, bref tout ce qui peut permettre de donner du bruit ou qui peut susciter la curiosité des personnes.
«Mor Yomblé Gui ni (c’est moins cher ici)» « Ganila, soie, brodé » « Promotion, promotion, promotion ». Tels sont les slogans scandés par les vendeurs des marchés Hlm et Sandaga qui sont les plus fréquentés en pareille occasion à Dakar. Ces slogans sont prononcés avec force gestes et des pas de danse sous une musique endiablée.
M. Gaye est un de ces vendeurs qui assure l’ambiance au marché des Hlm. A le voir se trémousser, on ne peut pas s’empêcher de s’arrêter un moment et de sourire tant il danse bien et avec humour. Il a manifestement raté sa vocation. Il aurait pu rivaliser avec Pape Ndiaye Thiou (l’un des maîtres danseurs les plus connus au Sénégal) sur scène ou avec Saneex (l’un des comédiens les plus célèbres). Au milieu de sa marchandise, tout en sueur, il marchande avec les clients sans se départir de son sourire. Cette stratégie de vente fonctionne à merveille. En effet, Gaye est entouré d’une foule de clients qui se disputent ses marchandises.
A côté de cette foire aux bonnes affaires où les commerçants deviennent ou louent les services «d’ambianceurs», c’est une sorte de jungle qui règne dans ces marchés. La preuve. Non loin du commerce de M. Gaye, une femme en pleurs recherche sans conviction son portefeuille. Il aurait été sans doute volé par les nombreux pickpockets qui ont élu domicile aux marchés des Hlm en cette veille de Tabaski.
Vêtu d’une camisole jaune, elle fulmine : « Dans la bousculades, j’ai senti une main toucher le pan de mon pagne mais, je ne pensais pas qu’il s’agissait d’un vol. Quand j’ai levé les yeux, j’ai vu un gars bien habillé qui s’est poliment excusé. Je ne pouvais pas le prendre pour un voleur». Si les doutes de cette femme sur l’identité et l’accoutrement de ce voleur s’avèrent exacts, les malfaiteurs sénégalais ont acquis d’autres astuces pour dépouiller les honnêtes citoyens sans se faire remarquer.
Marché Sandaga. Autre lieu, même décor et même ambiance. Seulement, il n’y a pas moyen de circuler. Les trottoirs sont anarchiquement occupés par des vendeurs à la criée qui rivalisent d’inspiration et d’humour. Devant l’impossibilité de circuler sans passer sur les étals, un homme d’âge mur s’interroge : «Mais qu’attend la mairie de Dakar pour déloger ces gens ?» Un vendeur l’ayant entendu lui rétorque : «On occupe légalement cet espace car on paye 5000 francs Cfa aux autorités municipales. Si ce n’était pas le cas, il y a longtemps qu’il nous aurait délogés». En attendant Sandaga continue de montrer qu’elle est la plaie environnementale et urbanistique du centre ville de la capitale sénégalaise.

Mame Coumba Diop

Lundi 8 Décembre 2008 - 18:41


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